#painsansmachineàpain #recetteirlandaise
Lorsque je vivais en Irlande, l’un de mes plus grands plaisirs était… la nourriture. (Eh oui, comme d’habitude.) Les « full irish breakfast » et leurs tomates au four, le thé au lait, les scones et leur crème fraîche, les délicieuses soupes servies dans les pubs… On n’y pense pas souvent, mais la gastronomie irlandaise a de beaux atouts elle aussi! Et parmi ceux-là, il y avait… le soda bread.
C’est ma copine Juliette, qui était en Erasmus avec moi, qui m’a fait goûter ces tranches de pain au nom étrange. Selon elle, toastées, elles étaient de véritables tueries et un parfait en-cas pour accompagner le grand mug de thé noir de 10h, à la cafétéria de notre « college« . J’étais dubitative mais intriguée, j’ai gouté, j’ai adoré. Ce pain a le goût d’aucun autre pain de ma connaissance. Et par la suite j’ai appris (ou compris) (mon niveau d’anglais, à mon arrivée à Dublin, était très très mauvais), que « soda » signifiait « bicarbonate de soude »… A l’époque, je ne cuisinais pas beaucoup (du tout) et je trouvais ça très très bizarre de mettre cet ingrédient dans de la nourriture! Je me disais qu’il devait y avoir une autre traduction à ce mystérieux « soda« , mais je ne savais pas laquelle. Cela ne m’empêchait pas de boulotter mes toasts grillés à chaque pause matinale. Et d’en apporter des paquets à la maison pour faire découvrir cette merveille à Robinson. (C’est à ce moment là que nous avons fait une découverte majeure : les toasts, beurrés, étaient encore meilleurs!!) ^-^
Par la suite, j’ai compris qu’il n’y avait qu’une seule traduction pour « soda » et que c’était effectivement le bicarbonate de soude qui apportait ce petit goût particulier au pain. Je cherchais une recette pour tenter de fabriquer cette merveille une fois rentrée en France, mais là, je découvrais qu’un autre ingrédient mystère entrait dans la composition de mon Précieux.
Le « buttermilk »….
Le truc introuvable en France…
C’est là que j’ai abandonné. Tant pis pour le soda bread.
J’oubliais peu à peu le goût de ce pain, et son souvenir s’installait tranquillement dans un recoin pas trop fréquenté de ma mémoire, si bien que je l’oubliais. Heureusement, l’une des recettes que j’avais trouvée lors de mes recherches est restée rangée dans mon classeur de cuisine. Enfin… « rangée » est un bien grand mot. Glissée dans le tas de feuilles volantes que j’ai la flemme d’archiver, à la fin du classeur. Mais il y a quelques jours, curieuse de relire les recettes qui m’avaient intéressée lors de mes années d’étudiante, j’ai décidé de ranger ces feuilles et de leur redonner la place qui leur revient, dans le classeur, auprès de leurs copines plus actuelles. Et c’est là que je suis retombée sur mon mystérieux soda bread.
Sauf que… je ne suis plus la jeune et impressionnable novice en cuisine que j’étais à l’époque, ah ah!!
(…comment ça, j’en fait des tonnes?!…)
Et cette fois, hors de question de baisser les bras. J’ai cherché sur internet une alternative au buttermilk, j’ai trouvé, et heureusement pour moi je vis dans une ville où il y a des Monoprix. J’ai donc pu acheter du lait fermenté (marque Yoric), et me lancer dans la confection du soda bread, avec l’excitation que peuvent provoquer des retrouvailles avec un vieil ami perdu de vue depuis des lustres.
Une fois que les ingrédients étaient réunis, la recette était on ne peut plus facile. Et le résultat, au delà de mes espérances!
Je pense néanmoins que le vrai buttermilk doit avoir un goût un peu plus prononcé, un peu plus acide que le lait fermenté, car au final mon soda bread était plutôt doux, mais très très bon. Ce qui est génial, avec ce pain, c’est qu’il ne nécessite pas de machine à pain, pas besoin de pétrir, l’alchimie des ingrédients fait tout le boulot. Et il se garde au moins cinq jours. Que demander de plus, n’est-ce pas ?
Bon, après cette rocambolesque histoire, place (enfin !) à la recette. J’espère que vous l’essayerez, et que les deux ingrédients un peu bizarres de cette recette ne vous décourageront pas comme ils l’ont fait avec moi five years ago… J’ai hâte de connaître votre avis sur cette spécialité irlandaise trop peu connue !
Irish Soda Bread
225g de farine complète
225g de farine normale (ou 400 g de farine normal si pas de farine complète)
1cc de sel
1cc de bicarbonate de soude
3cs de graines (tournesol, courge, lin, pavot…)
2cs (25g) de beurre mou
1 oeuf
375 ou 400 ml de lait fermenté (babeurre, buttermilk… ou lait fermenté Yoric de Yoplait)
Préchauffer le four à 200°C
Mélanger la farine, le sel et le bicarbonate
Ajouter les graines et mélanger l’ensemble
Ajouter le beurre et malaxer avec les doigts
Faire un trou au centre de la pâte
Dans un autre bol, mélanger l’oeuf et le lait fermenté
Ajouter ce mélange au centre de la pâte
Mélanger pour obtenir une pâte compacte un peu collante
Beurrer un moule à cake, mettre la pâte et lisser au-dessus, puis trace une ligne à la pointe du couteau
Enfourner 15 minutes à 220°C, puis baisser le four à 200°C et laisser cuire 25 à 30 minutes.
Démouler. Déguster!