Travaux chapitre 3 : les chambres

Voici le dernier volet de ma trilogie d’articles consacrés à la rénovation de notre maison. Vous pouvez découvrir le premier volet ici (le gros œuvre), le deuxième ici (les sols, la cuisine, et les peintures de pièces de vie). Ce troisième billet me permet de vous présenter la rénovation des quatre chambres de la maison, qui fut faite en deux temps. Pour rappel, notre maison est constituée d’un espace de plain-pied qui comporte la pièce de vie séjour-cuisine, les sanitaires, trois chambres, et d’un sous-sol semi-enterré, avec un garage, un espace buanderie, un espace rangement-stockage-cellier, un sas-bureau, et une chambre d’amis avec une petite salle de douche.

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Les plans du sous-sol

Les gros travaux de la pièce principale s’étalèrent entre février et mai 2018. Puis, en juillet, nous attaquâmes les chambres : seulement deux dans un premier temps, celle de Little et la nôtre. La troisième chambre et la chambre d’amis au sous-sol n’était alors pas une priorité.

Nous avons profité d’un séjour de Little chez mes parents pour travailler à fond : des copains sont venus aider un week-end, car la chambre de Little était dans un sale état. Les murs avaient été crépis, ils étaient immondes, il fallait tout poncer avec une énorme machine, puis enduire pour lisser les surfaces, boucher les trous, puis re-poncer afin d’homogénéiser le rendu. Un travail fastidieux et pas vraiment marrant.

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La simplicité de notre chambre, qui est plutôt petite et que nous avons choisi de ne pas trop encombrer pour l’instant. Plus tard, un grand tableau viendra peut-être décorer le mur au-dessus du lit…

Nous avons ensuite préparé les murs et les plafonds, mis les sous-couches. Puis Little est rentré de vacances, et, comme en plus c’était la canicule, nous avons dû travailler de nuit. Ainsi, nous profitions que notre fils dorme et que les températures soient moins infernales pour avancer notre chantier. J’ai un souvenir magique de ces moments, l’odeur de la peinture, et les podcasts que j’ai écouté durant de longues heures, au milieu de la nuit suffocante. Impossible d’ouvrir les fenêtres à cause des insectes qui seraient immédiatement venus se coller dans la peinture fraîche. L’air était moite et lourd, j’écoutais La compagnie des auteurs et lorsque je repense à ces nuits, le souvenir d’émissions parlant de Joyce Carol Oates et de Virginia Woolf y est irrémédiablement associé.

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La chambre de Little, avec ses murs gris souris et blancs.

Pour le choix des couleurs, nous avons fait au plus simple pour notre chambre : il nous restait beaucoup de rose des pots de peinture achetés pour le séjour, nous avons donc choisi de faire deux murs blancs, deux murs roses. J’avais un peu peur du côté romantique d’une chambre rose et blanche, j’ai donc cassé cet aspect en parsemant des touches de bleu soutenu un peu partout dans la déco : l’abat-jour de la lampe de chevet, la parure de lit, le luminaire principal… J’aime beaucoup l’association rose pâle/bleu nuit, qui a un petit côté russe, velours, anglais aussi… et La La Land, comme je m’en suis aperçue un peu plus tard !

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La chambre de Little vue depuis son lit. La bonnetière provient de chez mes parents qui chinent souvent de magnifiques meubles et les rénovent. Elle a été repeinte à l’arrache avec du blanc, au rouleau, pour lui donner ce petit côté vieilli et patiné.

Pour la chambre de Little, j’avais en tête un gris avec des notes de mauve, quelque chose de très doux. Comme pour notre chambre, nous avons décidé de peindre deux murs en blanc, deux murs en gris, pour préserver la luminosité. Tous les meubles, ou presque, ont été repeints en blanc, afin d’éviter de multiplier les matières et les couleurs et ne pas surcharger la pièce (nos trois chambres sont petites, celle de Little est la plus grande, elle fait onze mètres carrés).

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Le meuble à jouets, repeint en blanc lui aussi.

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Étant adeptes du home-stagging, de la récup, et du #riendeneuf, nous avons récupéré un des bancs de notre jardin (nous en avons trois) pour le mettre dans la chambre de Little pour le moment. Comme il est encore petit, il peut l’utiliser comme table, plan de travail pour jouer. Lorsqu’il sera plus grand, nous mettrons à la place du banc un bureau et des rangements.

Un an plus tard, avec l’arrivée prochaine d’un deuxième enfant, il a fallu s’atteler à la réfection des autres chambres : la chambre numéro 3 pour le bébé, mais aussi la chambre d’amis au sous-sol. Jusqu’à présent, nous pouvions accueillir les invités à l’étage principal, dans notre séjour, où nous avons un super convertible très confortable. Exceptionnellement, lorsque ce sont mes parents qui viennent passer un séjour chez nous, et étant donné qu’ils restent toujours longtemps (une ou deux semaines) nous leur laissions notre chambre et c’était Robinson et moi qui dormions dans le séjour. Avec les valises, les vas-et-viens, la cohabitation était vivable mais pas idéale. Avec un deuxième enfant dans l’équation, il devenait urgent d’avoir un endroit dédié pour accueillir dignement les invités.

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Notre chambre petite et minimaliste, ses deux murs roses, ses deux murs blancs, et la déco rose pâle et bleue.

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Notre chambre : un miroir, un mur blanc, la vue sur la forêt, et une parure de lit plus soutenue pour contraster l’aspect trop sage du rose et blanc.

Au sous-sol, une partie était déjà aménagée, deux pièces accolées au garage et à la buanderie. La première petite pièce est plutôt un sas, elle n’a pas de fenêtre, et dessert les autres pièces. Elle me sert désormais de bureau et d’atelier de couture. Elle dispose de nombreux rangements, bibliothèque intégrée et immenses placards, ce qui la rend bien pratique.

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Le sas-bureau, sans fenêtres mais avec rangements (photo prise lors de notre visite de la maison, avant l’achat)

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Le sas-bureau aujourd’hui : nous n’avons pas encore rénové cette pièce, ce sera la prochaine étape des travaux (mais pas tout de suite, pfiou…). Nous l’avons juste aménagée pour qu’elle devienne mon bureau-atelier, pour y ranger mes affaires d’école, tous les livres de la maison (ou presque), et surtout mon matériel de couture. Ma machine à coudre trouve sa place sur l’immense plan de travail à droite (pour l’instant, encombré des cartons qu’on a ressorti avec les affaires de bébé, etc…)

La deuxième pièce est plus grande, avec une cloison ainsi qu’une petite salle de bain qui existaient déjà lors de notre achat. Une petite fenêtre rectangulaire ouvre sur l’extérieur et apporte de la lumière. Un temps, nous avions songé à faire agrandir cette fenêtre pour la transformer en baie vitrée, et gagner en luminosité. Finalement l’enveloppe de ces travaux a été transférée aux modifications du séjour et de la cuisine dont j’ai parlées dans les billets précédents, et c’était clairement plus qu’indispensable !

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La chambre de bébé, minimale elle aussi. Deux murs kakis pour rappeler ceux du séjour, et des détails camel et moutarde. La vue sur la forêt suffit à décorer la pièce…

 

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Pas d’achat, uniquement de la récup pour meubler la chambre de bébé. Nous possédions déjà le lit, le couffin, la commode pour Little bébé, et la table blanche nous a servi durant de longues années de table de cuisine ! Elle attendait dans le garage qu’on lui trouve un nouvel usage. C’est chose faite, de manière temporaire elle sera notre table à langer : large, blanche, pratique.

Robinson a dû faire ces rénovations entièrement seul, car j’étais enceinte et très limitée. Pour la chambre 3 (bébé), il a nettoyé les murs et plafonds, enduit, lissé, peint. Nous avons choisi de garder une certaine harmonie à l’étage et, le vert kaki du coin cheminée du salon nous plaisant beaucoup, nous l’avons appliqué sur deux murs de la chambre, associé à deux murs blancs. Pour la décoration, j’avais envie de marier à ce vert des teintes cuivres, moutarde et camel, et une ambiance un peu vintage et forêt. Pour l’instant, cette dernière étape est encore en cours, car bébé n’est pas encore arrivé, et qu’il nous reste des cartons à ranger, des vêtements à trier, bref, un peu d’intendance et de préparation avant d’investir pleinement ce lieu et de le décorer.

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La chambre d’amis au sous-sol telle que nous l’avons découverte lors de la visite avant l’achat de la maison. Une petite fenêtre à double battant permet d’aérer et de faire entrer de la lumière.

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Voici la chambre d’amis aujourd’hui : du parquet, des murs propres et blancs, le vilain carrelage saumon repeint dans la SDB… Les radiateurs de toutes les chambres ont été changés, la chambre d’amis n’a pas fait exception. Elle est désormais très agréable et même, surprise, lumineuse !

Pour la grande pièce du sous-sol, nous avons décidé de lui attribuer deux fonctions (ce qu’il faut éviter de faire, généralement, pour ne pas se retrouver avec une pièce fourre-tout constamment encombrée et jamais vraiment utilisée). Au quotidien, elle sera la salle de jeux des enfants, nous permettant de garder des chambres et un séjour épurés, d’y disposer de manière pérenne certains jouets encombrants (un château Playmobil par exemple, ou la petite cuisine/dinette…) mais aussi de changer d’ambiance lorsque les enfants tourneront un peu en rond dans leur chambre ou dans le séjour (l’inconvénient des petites maisons, c’est peut-être parfois de s’y sentir à l’étroit, non?). Je l’envisage comme un espace de désengorgement, à l’image de la voie de détresse qu’on trouve parfois dans les pentes à fort dénivelé de certaines autoroutes, pour les poids lourds qui ne parviennent plus à freiner. Vous voyez, la métaphore ? Ça vous parle ?

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Le deuxième espace de la chambre d’amis : la salle de jeux. A terme, un rideau ou une cloison viendra isoler l’espace douche du reste de la pièce, mais pour l’instant nous avons fait au plus simple (je me répète ^-^).

Lorsqu’on saturera de trop rester dans la même pièce, de brasser le même air, hop un petit tour à la salle de jeux pourra éventuellement faire du bien à tout le monde.

Dans ce même espace, il y a aussi un coin chambre d’amis, avec une petite salle de bain que nous avons rénovée et une banquette-lit avec deux vrais matelas, pour que nos invités dorment confortablement.

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La salle de bain rénovée : nous avons gardé la douche qui était en bon état, ainsi que le lavabo et le miroir, nous avons simplement repeint le carrelage saumon en gris anthracite avec une peinture spéciale carrelage de salle de bain, et installé un luminaire au design un peu scandinave. Depuis cette photo, nous avons aussi fixé une patère 4 crochets, en bois brut, pour les draps de bain, ainsi que deux petits cubes-étagères, en bois brut également, pour que les invités puissent poser leurs affaires de toilette. Ponctuellement, lorsque nous auront des invités qui resteront dormir chez nous, nous installerons tapis de bain, serviettes, etc… Mais dans les périodes où la SDB n’est pas utilisée, nous avons choisi de ne pas encombrer la pièce avec des textiles qui prendraient la poussière.

La banquette, au quotidien, sert de canapé pour lire, pour jouer… Il y a aussi des étagères avec la bibliothèque des livres pour enfants. Au fil du temps, on fera évoluer l’espace jeux en fonction de l’âge de Little et de sa petite sœur.

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Dans la chambre d’amis- salle de jeux, la moitié de la pièce est réservée aux enfants : cuisinette, grand plan de travail pour installer les Playmobil, les Legos, les jeux…

J’aurais aimé vous montrer plus de photos « avant/après » pour ce billet concernant les chambres, mais c’est compliqué car nous avions pris très peu de photos des chambres d’origine : c’était tellement, tellement moche… du vieux papier peint dégoutant, des radiateurs électriques d’un autre âge, et nos meubles au milieu de tout ça qui ne matchaient pas du tout avec le décor… ! Ouf, ce sont de lointains souvenirs. Lorsque je regarde notre maison aujourd’hui, je la trouve tellement belle et adaptée à notre mode de vie, c’est subjectif bien sûr mais ce qui me plait c’est qu’elle est parfaite pour nous. On s’y sent incroyablement bien, elle est confortable et accueillante, chaleureuse, conviviale, familiale. Elle est petite oui, et le terrain est galère, c’est vrai. Elle a des défauts, indéniablement. Mais on l’aime comme ça. Sans parler des aménagements extérieurs (nombreux ! ) on a encore beaucoup de rénovations à faire, notamment dans le sous-sol où il nous faudra aménager une vraie buanderie, propre et pratique, ainsi que refaire le sas-atelier avec du parquet et des peintures blanches au mur et aux lambris du plafond. À l’étage de vie, la salle de bain sera la prochaine étape des travaux : elle mérite un coup de frais. Enfin, dans les années à venir, nous pensons faire une extension en bois sur le côté de notre maison, afin de nous offrir une suite parentale gigantesque avec une baie vitrée donnant sur la vallée en contrebas, un dressing et une salle d’eau, ainsi qu’une chambre supplémentaire pour contre-balancer l’effet « petites pièces » des trois chambres actuelles (on imagine déjà notre vie avec nos enfants ados ! ). Ce projet me fait rêver, même si je vivrais très bien sans cette extension et en utilisant cet énorme budget pour voyager, par exemple… ^-^ Le plus important, c’est d’avoir des projets dans tous les cas.

Voilà, cette trilogie travaux est terminée ! J’aimerais beaucoup avoir vos retours, n’hésitez pas à féliciter Robinson qui a fait un boulot incroyable alors qu’il ne s’en pensait pas capable. Il a vraiment assuré et m’a impressionnée, je pense que ces travaux sont venus cimenter encore plus notre relation ❤

Bonne semaine à vous.

Travaux chapitre 2 : peintures, parquet, cuisine

(suite du chapitre 1 : le gros œuvre)

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Le séjour-cuisine après rénovation : murs et cheminée peints, parquet posé, cuisine installée. Au moment de la photo, la cuisine n’était pas tout à fait terminée, il manquait les crédences, les luminaires… et nous avions encore notre vieille table de salle à manger.

Murs blancs blafards, tomette rouge, vieille cuisine délabrée, traces des anciennes cloisons au sol, nouveaux sas… Nous rentrions de vacances et retrouvions notre maison métamorphosée, mais encore en gros chantier. Les décisions concernant les étapes à suivre furent tout aussi prises de tête. Peintures, parquet, et surtout… plans pour la nouvelle cuisine.
Le parquet fut assez rapidement choisi, on voulait quelque chose de clair, brut et sobre qui passe partout. Nous l’avons fait poser par des professionnels via le magasin où nous l’avons acheté (Saint-Maclou). En deux jours, le séjour, la cuisine et les sas étaient équipés, les plinthes collées, et notre sol métamorphosé. Adieu, tommettes.

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La partie séjour, avec notre nouvelle table de salle à manger en pin massif, qui provient de chez Grenier Alpin, spécialisé dans les produits savoyards et montagnards. Elle a un aspect brut et rustique que nous adorons, elle est solide et de bonne qualité, et surtout ne nous a pas couté les yeux de la tête. Nous sommes ravis de cet achat.

Pour les peintures, ce fut plus laborieux : c’était ma mission et j’ai passé de nombreux samedis à discuter avec une conseillère en déco dans un endroit spécialisé à Villefranche (des conseils gratuits, avec une vraie prise en charge du projet, un accompagnement vraiment pro… je ne pensais pas que ça existait ! C’est à la fois un magasin et un showroom, les vendeuses ont donc aussi des compétences en décoration d’intérieur, et elles sont formidables !). J’avais des envies très marquées, du rose pâle, un bleu ardoise, mais aussi des kakis et autres verts végétaux. Il fut question, un temps, de moutarde et d’ocre associés à un papier peint monochrome… mais le papier peint (un Cole and Son imprimé de troncs d’arbres en noir et blanc) était tellement à la mode sur les réseaux sociaux, vu et archi-vu, que j’étais déjà lassée avant même de l’avoir posé dans mon salon !

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Le papier-peint Cole and Son, qui a failli atterrir sur un mur de notre séjour (en association avec un mur moutarde), mais que je trouvais un peu trop à la mode et qui a donc été éliminé de nos inspirations (source)

Une chose était certaine : ni mur blanc, ni mur gris chez nous, je voulais de la couleur et de l’originalité.

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Le papier peint à partir duquel j’ai défini la palette de couleurs dont je rêvais pour la pièce de vie. Source.

Je me suis inspirée d’une image sur Pinterest, un papier peint à grosses fleurs mêlant des roses et des bleus très doux, dans une ambiance assez anglaise (ou l’idée que je m’en fais ^-^). Pour atténuer la froideur du bleu, on a décidé de l’adoucir encore un peu plus avec deux nuances de verts : un vert d’eau pour l’espace cuisine, et un vert plus amande-kaki pour le renfoncement derrière la cheminée. Ce double vert est presque invisible, souvent les visiteurs pensent qu’il ne s’agit que d’un seul vert, nuancé par l’exposition, les ombres et la lumière.

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Une des images qui m’a inspirée pour la couleur de la cheminée. Source.

La cheminée est mise en valeur par le contraste de la pierre jaune avec le bleu ardoise qui habille ses quatre pans. Trônant au milieu de la grande pièce, elle se détache tout en se fondant parfaitement dans les autres couleurs. Deux murs roses pâles soulignent la partie salon-canapé-télé de cette grande pièce multi-usage. L’exposition ouest nous offre des couchers de soleil incroyables qui viennent colorer ce rose et lui apportent une richesse infinie de variations : rose sunset, rose orangé, rose cocktail, rose bleuté… Les couleurs varient en fonction de l’heure de la journée, et moi qui avais peur de me lasser de ce rose, ne cesse de me répéter que c’était le meilleur choix que nous avons fait. Robinson, lui, était un peu dubitatif lorsque je lui ai parlé de mon envie de rose, puis il a très vite adhéré à l’idée et il est, depuis, conquis par cette couleur. Comme quoi…

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La partie séjour / salle à manger.

Ce fut à Robinson que revint la lourde tâche de conceptualiser la cuisine, puis de la construire ! Lui qui n’était pas bricoleur pour un sou, avec cette maison il a appris à tout faire ou presque. Et il s’en est tiré avec les félicitations du jury ( = moi ^-^).

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La vue depuis le salon : la cuisine ouverte, les luminaires et les crédences sont posés.

Dessiner une cuisine qui nous correspondait, qui s’intégrait harmonieusement à la maison, à son style, à ses nouveaux volumes, fut laborieux. On a décidé d’aller au plus simple et de passer par Ikea, qui propose un outil de design en ligne. Je me souviens très bien, il y a un an et demi, des innombrables soirées passées à comparer des vues 3D, à interchanger des plans de travail, des couleurs de portes, à dessiner encore et encore un bar (trop haut, trop large, trop petit, trop étroit, trop massif, trop…). À force d’échanger, d’essayer, de modifier, nos attentes, nos besoins se sont dessinés de plus en plus clairement, et surtout nous étions conscients de ce qui ne nous convenait pas. En conclusion, on a cherché à faire une cuisine hyper fonctionnelle et largement pourvue en rangements, avec de grands plans de travail car nous aimons tous les deux cuisiner et passer du temps dans cet endroit. Nous voulions aussi qu’elle soit ouverte sur le séjour et qu’elle permette une vraie communication entre les différents espaces, par exemple quand nous recevons des invités : on peut aussi bien s’installer à table dans le séjour ou disposer les verres et prendre l’apéro de part et d’autre du « bar » tandis que l’un d’entre nous prépare aussi le repas. L’espèce d’îlot-bar-plan de travail est un élément central qui à la fois délimite les espaces et les réunit. Après de longues hésitations, on a renoncé à le surélever pour qu’il ait la hauteur d’un vrai bar et qu’on puisse s’y installer sur des tabourets hauts par exemple. On désirait que tous les plans soient à la même hauteur dans la cuisine, pour créer une harmonie plus épurée.

Avant / après

Enfin, la simplicité et le minimalisme ont été les maîtres mots dans la conceptualisation de la cuisine : nous hésitions entre plusieurs modèles, des placards plus traditionnels, cottage, en bois avec de petits carreaux et plein de beaux détails, une cuisine plus massive, ou plus colorée, du noir moderne, du vert laqué, une crédence carreaux de métro, des étagères… Le choix est si vaste ! Pour nous aider, nous avons fini par décréter que le plus simple serait le mieux, et que l’important était : l’harmonie visuelle (du blanc, du bois clair, pas de poignée de porte, pas de fioriture…), beaucoup d’espaces de rangements-tiroirs (larges, coulissants, le plus pratique ! ), peu de meubles hauts qui saturent les murs et rétrécissent l’espace, pas d’étagères pour les mêmes raisons et parce qu’elles prennent plus rapidement la poussière. Minimaliste, je vous dis. Et au final, nous sommes convaincus par nos critères. Au quotidien, notre cuisine est pratique pour cuisiner, pour ranger, et facile à nettoyer. Le plan de travail XXL de notre « bar » est d’un confort incroyable, car on peut y cuisiner à un, deux, trois… Les énormes tiroirs sont pratiques et permettent à Little de nous aider à mettre la table ou ranger la vaisselle, mais aussi à avoir une certaine autonomie dans la préparation de ses goûters ou lorsqu’on fait un gâteau ensemble.

Le blanc apporte de la luminosité, et le bois clair se marie parfaitement avec tous les meubles de notre intérieur qu’on ne choisit qu’en pin brut.

Cerise sur le gâteau, Robinson s’est vraiment débrouillé comme un chef pour démonter et dégager l’ancienne cuisine et construire entièrement la nouvelle. Il a appris à couper les plans de travail, à fixer les placards, les tiroirs, à poser un évier, un four, des plaques de cuisson, une hotte. Il m’a épatée. Je suis extrêmement fière de son travail.

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Sur cette photo le vert ressort saturé, en réalité il est beaucoup plus kaki, végétal, et sombre.

Avant / après

NB : les photos de ce billet sont personnelles et non libres de droits, merci de ne pas les utiliser sans mon autorisation.
Article non sponsorisé, je donne un avis honnête, personnel et sans contrepartie sur les sites/magasins cités.

Travaux chapitre 1 : le gros œuvre

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L’entrée de notre maison avant travaux, lorsqu’on nous avons fait la première visite

Nous sommes dans notre maison depuis deux ans tout pile, désormais. Nous avions emménagé le 1er novembre 2017. Deux ans, ça me parait si peu alors que j’ai l’impression d’être tellement à ma place ici.

En l’espace de deux ans, la maison a complètement changé. Nous avons fait un certain nombre de petits travaux, de petites transformations qui mis bout à bout ont totalement métamorphosé la maison. J’ai réalisé cela il y a quelques jours, quand mon frère et ma belle-sœur (qui vivent à Lyon et nous rendent visite souvent, et qui ont donc vu chaque étape de chaque transformation) découvraient notre nouvelle chambre d’amis et la chambre de bébé 2 et qu’ils nous disaient à quel point la maison avait changé depuis notre achat. Dernièrement, ce sont aussi mes voisins qui sont venus voir les derniers travaux, eux qui habitent dans le lotissement depuis sa création il y a quarante ans, qui ont connu chaque propriétaire de notre maison et qui ont vu évoluer celle-ci au fil des décennies. Quelle fierté j’ai ressenti lorsque Christian, mon voisin donc, m’a avoué son admiration pour les changements opérés, et nous a félicités d’avoir investi les lieux de la sorte et d’avoir découvert le potentiel caché de la maison. Effectivement, cette maison, quand on l’a visitée, c’était dur de s’y projeter, il fallait avoir un peu d’imagination pour envisager d’en faire quelque chose de cosy et qui nous ressemble, comme c’est le cas aujourd’hui. Depuis sa construction vers 1980, elle était restée dans son jus, les propriétaires successifs n’étant jamais restés vraiment longtemps pour investir pleinement les lieux et s’engager dans de gros travaux de modernisation.

En gros, il s’agit d’une petite maison sans charme particulier, posée sur un terrain immense mais très dénivelé, ce qui complique forcément l’entretien du jardin, mais nous offre en contrepartie une vue imprenable sur tout le village, les villages alentours, et les monts du Beaujolais derrière. C’est cette vue qui nous a décidés. Et depuis, on a réalisé que finalement, dans le choix d’un logement, la localisation est l’un des critères les plus importants, car il ne peut pas être modifié, contrairement à l’aspect de la maison, ses volumes, l’organisation de ses espaces intérieurs, extérieurs, sa luminosité… on peut toujours abattre des cloisons, créer des ouvertures, repeindre des murs, faire des extensions… (bien sûr, je parle plutôt d’une maison, là. Avec un appartement, en copropriété, c’est plus délicat…) mais on ne peut pas déplacer le logement, on ne peut pas changer son environnement. La maison était quelconque, fonctionnelle mais sans charme, par contre la vue était incroyable ; en toute sincérité, on a surtout acheté le cadre, l’écrin de verdure, la forêt à l’arrière et le panorama à l’avant, l’impression d’espace et de liberté, plutôt qu’une maison ! Et on a bien fait : pas une personne n’est montée chez nous sans s’exclamer face à la vue depuis notre terrasse et notre jardin. Pas un ami, pas un proche n’a résisté au charme de ce panorama grandiose. Bien sûr, ce n’est ni l’océan, ni la montagne, mais c’est beau et apaisant, et on se sent infiniment riches et chanceux de pouvoir profiter de ce cadre au quotidien.

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Le séjour avant travaux, lorsqu’on nous avons visité la maison. Les tomettes rouges au sol, les cloisons, les murs blancs, l’impression d’étouffer dans les petites pièces…

Concernant les travaux, nous avons d’abord essayé de vivre dans la maison telle quelle, afin de poser des constats : qu’est-ce qui nous convenait, qu’est-ce qui ne nous allait pas, dans sa disposition ? On a vite conclu que les espaces très fermés (cuisine d’un côté du couloir, salon de l’autre, puis long couloir perpendiculaire au premier pour desservir trois petites chambres d’un côté, une salle de bain, les toilettes et un placard de l’autre) étaient invivables pour nous, et pour Little. Bien sûr, cela avait un côté cosy, comme de petits cocons fermés et enveloppants. Mais nous savons que nous avons besoin d’ouverture, de circulation entre les pièces, et Little est comme ses parents, il suffoque rapidement dans des lieux trop confinés. De plus, au niveau du chauffage, toutes ces cloisons étaient pénalisantes : la chaleur de la cheminée stagnait dans le salon, où les températures montaient jusqu’à 25, 27 °C, alors que dans les autres pièces régnait un froid cru.
Le second constat (mais je m’en étais immédiatement aperçue) était que la tommette, présente partout (sauf dans les chambres), devait être remplacée par du parquet. Bien sûr, on nous a dit et redit que « c’est trop beau la tomette, c’est rare, c’est élégant, etc… » et je suis tout à fait d’accord. Mais ça ne correspondait pas du tout à la maison ni à notre style de vie. La tomette rouge bordeaux, c’est froid, tant au niveau de la couleur que de la matière. Impossible de chiller, pieds nus à la maison, le froid du sous-sol (garage notamment) remontait et glaçait l’atmosphère. Et l’association du sol bordeaux avec les murs blancs blafards n’était pas des plus chaleureuses. En bref, il fallait re-cosyfier tout cela, en amenant du bois et des couleurs plus chaudes dans la maison.
Le troisième constat fut : la cuisine. Une vieille cuisine toute en bois était installée, avec plein de placards, de rangements, un four qui ne fonctionnait pas, des plaques de cuisson neuves, et un carrelage hideux au sol (petits carreaux beiges mouchetés mariés avec des petits hexagones bordeaux). Les placards étaient bringuebalants, les installations électriques n’étaient pas aux normes (l’électricien était outré lorsqu’il est venu faire la vérification), et la grande quantité de meubles surchargeaient la petite pièce. J’avais cru, au départ, que cette cuisine à l’allure un peu rustique allait nous convenir. J’aime bien les trucs anciens, le bois, la déco un peu campagne. Il y avait un petit côté « cottage anglais » dans cette cuisine repeinte en bleu gris doux. Mais en réalité, elle était trop sale, et avait été installée n’importe comment, ce qui la rendait même dangereuse (chute de meuble, incendie électrique…). Et puis, le sol, lui, devait absolument disparaître ! Alors quitte à refaire un sol, autant tout jeter et recommencer sur une page blanche.

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La cuisine à l’origine, vétuste, avec un carrelage très laid.

Ce furent les constats que nous fîmes dans un premier temps, après un ou deux mois dans la maison. À partir de là, Robinson et moi avons mis de longues semaines à définir notre projet travaux, nous avions conscience de ce qui n’allait pas mais il fallait alors proposer des transformations cohérentes et faisables. Et surtout, il fallait se projeter, imaginer les lieux sans cloison, sans tomettes, sans cuisine, ouvrir en pensées tous les volumes pour considérer les nouveaux (futurs) espaces de la maison et pouvoir les aménager correctement. Ce ne fut pas facile, par exemple on avait peur de tomber les cloisons du salon/couloir/cuisine et de se retrouver avec l’entrée de la maison directement dans notre pièce de vie, sans sas, sans rien pour faire une séparation. On a aussi bloqué sur la cloison du second couloir à cause des chambres qu’il desservait, car dans notre esprit il était inconcevable que les chambres donnent directement sur le séjour, à cause du bruit. À force de discuter ensemble, mais aussi avec les deux supers artisans qui ont travaillé sur notre chantier (l’électricien sus-cité et un peintre-plâtrier, tous deux habitants du village), à force de croquis et de pérégrinations sur Pinterest, nous avons finalement eu un déclic et décidé de faire tomber, dans un premier temps, toutes les cloisons, puis à partir de là de voir s’il y avait besoin de recréer des séparations pour isoler d’autres espaces (créer une entrée avec une verrière par exemple, ou un sas pour les chambres…)

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Les plans de la maison (le rez-de-chaussée) telle que nous l’avons achetée. On voit qu’il y a beaucoup de cloisons, de couloirs, d’espaces étroits et/ou perdus.

Plan après

Les plans après travaux : cloisons abattues, création de deux petits sas pour isoler l’espace SDB, WC, escaliers du sous sol et l’espace nuit. La cheminée se retrouve au centre de la pièce principale.

Au final, l’espace entièrement ouvert, sur l’entrée, sur le séjour, sur les chambres, autour de la cheminée qui devenait alors un élément central de la maison et non plus un détail relégué dans un coin du séjour, nous a beaucoup plu. Nous avons juste fait monter deux cloisons et portes pour créer deux sas, l’un pour deux chambres, l’autre pour l’espace SDB, toilettes, escaliers du sous-sol. La troisième chambre donne directement sur notre séjour et c’est très bien comme ça. Nous avons une petite maison où toutes les pièces sont de plain-pied, il faut envisager les espaces à travers cette donne. Dans une grande maison, ou une maison sur deux niveaux, ce serait étrange que les chambres soient si proches des pièces de vie. Mais nous avons envisagé notre espace comme un loft, ou un appartement, et alors l’entrée directement dans la pièce de vie ou les chambres donnant sur le séjour ne nous ont plus dérangés.

Ce sont les gros travaux qui ont lancé le chantier : pendant une semaine, alors que nous étions en vacances aux sports d’hiver, les artisans ont cassé les cloisons, déblayé, et remonté des murs. Quand on est rentrés du ski, nous avions une coquille presque vide : un immense espace ouvert, et de nouvelles interrogations.

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La fin des premiers gros travaux : les cloisons ont disparu. La tomette est toujours là, il faut peindre les murs et poser du plancher.

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La cheminée n’est plus dans un angle de pièce mais au centre de la maison, entre la cuisine, le séjour et les espaces nuit/ sanitaires. Un morceau de la pierre de taille qui l’encadrait a été découpé et enlevé pour une plus jolie finition.

La suite des étapes de la rénovation de notre maison se trouve dans un deuxième article que vous pouvez lire ici : lire la suite : chapitre 2

Escapade anglaise

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Fountain Abbey

En avril dernier, nous avons fait notre premier voyage à l’étranger avec Little, qui avait alors trois ans et demi. Nous voulions lui faire découvrir notre passion du voyage, prendre l’avion, parler une langue étrangère, manger des plats typiques, se perdre dans des lieux inconnus, et admirer une faune et une flore différentes des nôtres. Pour ce premier voyage, nous voulions faire simple : un pays anglo-saxon, et peu d’heures de trajet. Il fallait aussi que financièrement, cela ne soit pas trop lourd, car nous avions programmé quelques week-ends de snowboard en amoureux et que, tout cela mis bout à bout, ça commence à faire beaucoup.

Nous connaissons bien l’Irlande, où nous avons vécu, et l’Écosse où nous avons voyagé en hiver 2015. De l’Angleterre, nous avions bien sûr visité Londres, mais rien d’autre.
Le voyage de Bakpoki à l’automne dernier, ainsi que les livres des sœurs Brontë (que j’adore), m’ont donné très envie de visiter cette région sauvage du Nord de l’Angleterre : le Yorkshire.

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Manchester

Nous avons donc pris l’avion à Lyon et atterri à Manchester, le vol est rapide (deux heures) et nous avons loué une voiture sur place (indispensable pour arpenter les routes sauvages et les vallées étendues du Yorkshire).

Nous avons profité de notre passage à Manchester pour visiter un peu la ville, qui est beaucoup plus chouette que ce à quoi je m’attendais ! Manchester a l’air d’être un endroit très agréable à vivre, en famille ou pour étudier par exemple. Nous avons visité un musée (ben oui, c’est ça de partir avec des enfants, tu te retrouves à faire des choses « ludiques » et « culturelles » là où avant tu aurais plutôt été prendre la température des pubs et profiter des concerts de la ville étrangère… ^-^). Le musée des sciences et de l’industrie de Manchester est vraiment bien fait, beau, très grand, et parfait pour une demi-journée en famille. On y voit les trains, les avions, les moulins à coton… et la petite boutique regorge de pépites !
Nous aurions aimé passer à Birmingham, au moins pour le clin d’oeil à une série qu’on adore (Peaky Blinders), mais nous n’avions pas envie de passer trop de temps dans les villes. On a préféré limiter nos visites urbaines à une seule journée, et mettre rapidement les voiles pour la nature et les routes sinueuses des Dales.

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Les Brontë

Il y avait une seule chose que je ne voulais absolument pas manquer dans le Yorkshire : la visite d’Haworth, le village des Brontë. C’était, pour moi, le point essentiel de notre venue dans cette région. C’est donc l’un des premiers endroits où l’on s’est rendus. Et sans regret ! Le village, typique, est pittoresque et absolument charmant. Bon, bien sûr, c’est devenu un genre d’attraction, beaucoup de monde veut visiter la maison des Brontë, et le village est si charmant qu’il se prête parfaitement au jeu des touristes : petites rues pavées qui dégringolent à flanc de colline, prés verts où paissent les moutons, échoppes insolites et pubs hauts en couleurs, terrasses de cafés et vitrines alléchantes de tea-room, maisons cagneuses et murs en pierres apparentes… Si l’on ajoute à cela le Musée des Brontë ET le vieux cimetière cabossé et lugubre, décor parfait pour conte macabre délicieusement gothique, qui est accolé à la maison de la célèbre famille… Haworth a tout pour plaire !

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Fountain Abbey

Le pratique

Nous avons loué un AirBnb dans un hameau, Burtersett, à côté du village de Hawes. Nous voulions un logement typique des villages anglais, pas un appartement grand confort meublé chez Ikea (on aurait eu l’impression d’être à la maison ^-^). On a trouvé notre bonheur avec une minuscule maison mitoyenne, sur deux niveaux. En bas : la cuisine, la salle de bain et un petit salon avec un poêle. En haut : deux grandes chambres. Les fenêtres, du salon et d’une chambre, donnaient sur des prés brumeux, des moutons, et un arbre large, massif, vieux et tordu, assez féérique dans le brouillard du matin. Un minuscule bout de terrasse, agrémenté d’une table et deux chaises en fer forgé, venaient compléter la maison. C’était juste ce qu’il nous fallait.

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Malham Cove

On avait eu dans l’idée de se faire quelques apéros, le soir, sur la terrasse. Mais c’était ambitieux de notre part, car la météo anglaise en avril est loin d’être aussi clémente que celle de la région lyonnaise… À la place, nous avons passé des soirées lovés devant le poêle, à lire (j’ai dévoré le dernier tome des enquêtes de Cormoran Strike, parfaitement de circonstance), à regarder des séries… La vie à trois, dans le cottage, était très paisible : Little a tout de suite investi les lieux, et s’est senti bien comme à la maison. Les petits-déjeuners copieux, le minimalisme des jeux emportés dans nos valises, les journées de marche dans la brume, ou sous la pluie, les apéros (à 16 heures…) au pub, puis les longues soirées à faire des Legos, constituaient les éléments simples et redondants du programme de nos journées.

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Malham Cove

Ambiance

Lors de ce voyage, j’étais dans le premier trimestre de ma grossesse, et mon quotidien était ponctué de nausées extrêmement désagréables. J’étais aussi épuisée, et un peu stressée à l’idée d’en faire trop et de faire une fausse-couche. Bref, je n’avais pas la forme. DU TOUT. Cela a donné une couleur particulière à notre voyage, car on a été obligés de s’adapter à mon rythme en plus de celui de Little. Finalement, on a un souvenir très doux, très slow, de ces quelques jours dans le Yorkshire, et ce n’est pas pour nous déplaire. Nous avons visité quelques lieux emblématiques, mais sans stresser, sans chercher à tout voir. Nous nous sommes surtout imprégnés de l’ambiance des lieux, nous avons vécu au rythme assez lent de cette région sauvage qui semble éloignée de tout. Nous avons vécu de longues journées de pluie et de grisaille, et d’étranges week-ends ensoleillés et chauds, assez déroutants. Nous avons marché sur les Public Footpaths si emblématiques de la région, et j’ai adoré voir Little grimper sur les murets de pierres, enjamber les barrières ou ouvrir les minuscules trappes destinées à ne laisser passer que les hommes et à retenir les bêtes. Nous avons pris un petit-déjeuner dans un salon de thé du village, car j’essaie à chaque voyage de retrouver ma madeleine de Proust, en vain : le goût unique des scones tartinés de crème fraîche et de confiture de framboise maison, que je dévorais lorsque je vivais en Irlande et travaillais dans un salon de thé. Nous avons acheté des latte et des chocolats chauds à emporter à chaque fois que nous passions devant le café d’un village, j’ai admiré et photographié des dizaines de jardins absolument typiques qui semblaient tout droit sortis d’un magazine de déco ou d’une série de la BBC, nous avons approché des centaines de moutons et grimpé des marches et des rochers, nous avons passé des fins d’après-midi à jouer à des jeux de société bien au chaud dans le pub d’un village perdu dans les Dales, nous avons roulé sur des routes étroites et sublimes au milieu de nulle part, nous avons admiré d’immenses viaducs, des châteaux, un moulin, et une incroyable abbayes aux jardins enchanteurs…

Coups de cœur et spots à ne pas manquer

Si vous souhaitez des informations plus techniques, plus pratiques, plus « Encyclopedia Universalis », vous ne les trouverez pas ici car je déteste jouer au guide de voyage, et je ne suis vraiment pas douée pour ça. Je préfère cent fois poser un décor et raconter une ambiance que dérouler l’histoire et la géographie d’un lieu. Mais d’autres le font très bien, alors je vous invite de lire l’article de Bakpoki cité plus haut. Comme elle et sa famille, nous avons visité : Malham Cove (lieu de tournage d’Harry Potter 7), la cascade de Janet Foss, les jardins de Fountain Abbey, nous sommes passés admirer Ribblehead Viaduct…
Nous avons aussi adoré sillonné les Public Footpaths reliant Buttersett à Hawes, le village voisin. Si j’ai un seul conseil à vous donner, c’est de vous arrêter à Hawes, car c’est un endroit plein de charme, avec ses petits commerces, et la rivière qui le traverse. L’aire de jeux pour enfants y est démentielle, aussi, et les pubs vraiment sympas, simples et conviviaux.

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Voilà, j’espère que ce billet vous donnera envie de découvrir cette région d’Angleterre, très accessible et parfaite pour une escapade d’automne notamment (s’il y avait une chose que je changerais à notre voyage, ce serait ça : partir à l’automne plutôt qu’au printemps, pour en prendre plein les yeux avec les jardins anglais aux couleurs rouges et or, les décorations et l’ambiance particulièrement cosy de cette saison, savourer des chocolats chauds et des pumpkins pies et frissonner de l’atmosphère gloomy de ces landes étendues et sauvages.

NB : toutes les photos de cet article sont personnelles
et non libres de droits. Merci de ne pas les utiliser sans mon
autorisation.

La fête des saisons

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Photo : la merveilleuse table d’automne réalisée par Emmanuelle, dont la photo a été envoyée et publiée sur le blog d’Elsa

 

Chez nous, pour diverses raisons personnelles, on a décidé depuis longtemps qu’on ne célèbrerait pas de fête religieuse, Noël mis à part (car ça s’apparente désormais plus à une réunion de famille joyeuse qu’à la célébration de la naissance de Jésus… et que cette tradition est, décidément, bien trop ancrée encore dans nos familles). Pas de fête pour Pâques, pas d’Épiphanie, de Chandeleur, ou autre…

Par contre, on a instauré de nouvelles fêtes, païennes elles, qui nous plaisent beaucoup : les fêtes des saisons.

Évidemment, je n’ai rien inventé, j’ai trouvé cette idée sur un blog, celui d’Elsa, blog que j’aime tant : Merci qui, merci Montessori. Là, j’ai découvert que des tas de famille avaient instauré cette pratique : célébrer le changement de saison, l’arrivée d’une nouvelle et la fin d’une précédente.

J’ai immédiatement adoré le concept. Mon côté instit a apprécié les bénéfices pédagogiques d’une telle démarche pour les enfants : ces célébrations participent à la construction des notions de temps qui passe, de cycle… J’aime le rôle central de la nature dans ces fêtes : on observe les éléments qui changent d’une saison à l’autre, on collecte des feuilles, des fleurs, des fruits, des graines qui symbolisent une saison… Le toucher, la vue, l’odorat, tous les sens sont sollicités pour appréhender ces transitions. C’est aussi l’occasion de partager un moment de joie avec ses enfants, de les voir s’émerveiller, et pourquoi pas de leur faire plaisir avec un petit (petit petit) cadeau pour marquer le coup.

Chez nous, Little est conquis. Il se souvient extrêmement bien des fêtes des saisons passées, des activités réalisées pour l’occasion (j’en donnerai quelques exemples plus bas), des cadeaux reçus. J’ai vraiment envie que ces célébrations continuent de rythmer son enfance et notre vie de famille, d’enrichir ses connaissances et d’éveiller sa curiosité. Je compte bien ne rien lâcher pour ancrer et faire perdurer ces pratiques, même si ça prend du temps et demande un peu de  préparation.

Pour faire simple, la fête des saisons consiste en une journée, ou un après-midi, ou une soirée, ou un week-end entier, dédiés au passage d’une saison à l’autre, et ce moment est marqué par des activités symboliques en lien avec la saison.
De manière générale, pour fêter une saison, on peut simplement :

– lire des livres sur le thème (les albums de Rotraut Susanne Berner sont parfaits, entre autres, mais il existe des centaines d’ouvrages jeunesse dédiés aux saisons)

– organiser un repas spécial, un peu festif, avec des aliments de saison

– faire une balade en famille en se fixant un objectif précis en lien avec la saison (exemple : récolter des mûres/du raisin/des châtaignes pour la fête de l’automne, observer des empreintes d’animaux dans la neige pour la fête de l’hiver – si vous vivez en altitude et qu’il neige avant le 20 décembre ^-^, cueillir des fleurs des champs et tresser des couronnes pour le printemps, capturer (délicatement) des insectes et les mettre dans une boîte d’observation avant de les relâcher, pour le passage à l’été… etc…)

– organiser une chasse au trésor, semer des indices, offrir des bonbons, des chocolats ou un petit cadeau

– apprendre une chanson ou une poésie sur le thème de la saison abordée

– préparer avec ses enfants une table des saisons qui restera visible tout au long de la saison, et sur laquelle ils disposeront des éléments caractéristiques récoltés dehors, mais aussi fabriqués, des livres de la bibliothèque en lien, des objets aux couleurs de la saison, bref tout ce qui pourra s’apparenter à la saison abordée.

 

Dans ce billet, long car je l’ai voulu le plus complet possible, vous pourrez trouver :
1. des idées d’activités pour fêter chaque saison
2. des questions sur le besoin, ou non, d’offrir un cadeau lors de ces occasions
3. un récit de nos propres fêtes des saisons de l’an passé

 

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         Voici en images et en liens, quelques idées pour célébrer en famille le passage des saisons. En espérant que ça vous donne envie à vous aussi, et que vous vous lanciez dans ces nouvelles traditions. L’idée n’est pas de tout faire, loin de là, mais de piocher une ou deux idées pour cette journée de fête, si vous le souhaitez d’y ajouter un petit présent (voir plus bas la partie consacrée à ce sujet), et de garder les autres idées pour les années suivantes.

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Une jolie table des saisons, aux couleurs de l’automne…  source

Des idées pour célébrer la fête de l’automne :

– passer la soirée dehors et faire un feu de camp
– observer les étoiles
– camper en famille
– ramasser des feuilles de toutes les couleurs, puis en faire des guirlandes décoratives, ou les coller sur les fenêtres pour créer une ambiance automnale
– avec des éléments naturels collectés dans la nature, fabriquer un hôtel à insectes (paille, glands, bogues, feuilles, bâtons…)
– jouer à la marchande des saisons avec de vrais légumes et autres : noix, courges, patissons, noisettes, glands, etc… Utiliser l’étal de marchande que les enfants ont, souvent, déjà dans leur chambre, et remplacer les aliments en bois ou plastique par de vrais aliments caractéristiques de la saison (on évitera le raisin, cela dit, sauf si on a envie de tout nettoyer après  ^-^). Jouer avec les petits paniers, les caddies, les prix, la fausse monnaie, pour les plus grands écrire le nom des aliments sur l’ardoise de l’étal, composer des menus imaginaires avec ces ingrédients…
– organiser en famille un repas de fête, en élaborant tous ensemble le menu, en cuisinant ensemble, puis en dressant une belle table de fête avec une nappe aux couleurs de l’automne, des petits éléments de décorations naturels, des bougies…

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source

Des idées pour célébrer la fête de l’hiver :

– faire fondre des cubes de glace dans lesquels sont figées des figurines d’animaux
– dessiner et/ou découper des flocons de neige
– réaliser un gâteau et le saupoudrer de sucre glace pour créer un décor polaire, puis le décorer de petits éléments de saison (type ceux qu’on trouve sur les bûches de Noël, ainsi que quelques figurines d’animaux Schleich par exemple, ours polaire, pingouin…)
– dîner à la seule lumière du sapin de Noël
– construire une cabane-grotte d’ours dans le salon, à base de couvertures, draps, plaids et coussins, et jouer à hiberner (ou dormir vraiment dans la cabane !)
– préparer tous ensemble des sablés à la cannelle pour le goûter

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Des petites figurines d’animaux polaires, des glaçons et des blocs de glace (tupperware ou bols…), hop tout ça dans la baignoire, ou une grande bassine, et c’est parti pour un jeu sollicitant tous les sens de l’enfant – source

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source

Pour vous inspirer et avoir une idée très concrète d’une fête de saison, voici le déroulement complet de la fête de l’hiver chez Elsa : ici. J’aime énormément l’idée des lutins de l’hiver, que j’avais déjà vue chez Julie (son blog : 2 louveteaux homeschoolers). Je vous encourage vivement à lire l’article de Julie sur son Lutin de Noël, je trouve toutes ses idées fantastiques, ça m’a donné très envie d’organiser la même chose moi aussi (mais cela demande beaucoup de préparation, et cette année ça ne va pas être possible DU TOUT… ^-^). Sur le blog dansmabulleilya vous pouvez trouver un article similaire racontant les tribulations de Tricotin, le lutin de Noël.

 

Des idées pour célébrer la fête du printemps :

– pique-niquer sur l’herbe
– semer des radis
– organiser la chasse aux diamants des lutins (sur une fabuleuse idée d’Elsa, encore et toujours, à lire ici)
– fabriquer des fleurs en papier, des guirlandes en perles aux couleurs vives
– réveiller la nature en agitant des clochettes partout dans le jardin (ou sur le sentier de promenade, en forêt…)
– préparer un rainbow-cake
– organiser une collecte de déchets (sur la plage, dans son village, dans son quartier…) en lien avec le grand nettoyage de printemps
– découper des silhouettes d’hirondelles à fixer sur les vitres pour décorer
– tresser des couronnes de pâquerettes ou réaliser des tissages végétaux

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source

 

Des idées pour célébrer la fête de l’été :

– concocter une salade de fruits frais
– aller se baigner au lac, à la rivière, à la piscine, à la mer…
– sortir les jeux de plage pour jouer dans le sable
– proposer un bac sensoriel sur le thème de l’océan, de la plage/des vacances d’été, des tropiques, de l’Australie… bref, autour d’un thème qui respire la chaleur et l’iode
– faire une sortie en paddle ou en pédalo
– fabriquer des glaces maisons
– faire une bataille d’eau
– décorer un arbre du jardin
– préparer un apéro avec des produits de saison (melon, tomates cerises…) ou un barbecue
– fabriquer un jeu de pêche à la ligne
– installer une petite cuisine d’extérieur, à base de seaux, de vieilles casseroles, d’ustensiles qu’on n’utilise plus (ou tout simplement, un vieux jeu de dinette en plastique qui ne craint plus rien), et laisser les enfants patouiller, faire leur popote de cailloux, bâtons, terre, herbe… leur donner un peu d’eau pour lier tout ça, bien sûr… ^-^
– composer des bouquets
– observer, trier des coquillages, créer des compositions de land-art
– cuisiner et déguster un gâteau du soleil (tarte au citron, ou gâteau yaourt au citron…)

Poissons
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Une pêche aux grenouilles, fabriquée avec des balles de ping-pong et de vieilles intercalaires vertes… source

 

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Des cadeaux ?
Si vous vous souvenez de mon billet concernant les jouets et cadeaux pour enfants, vous vous rappelez peut-être notre démarche pour moins gâter notre fils, et surtout moins consommer. Offrir des cadeaux, acheter constamment de nouvelles choses, cela ne fait pas partie de ce que l’on veut lui transmettre alors pourquoi ferait-on une exception pour les fêtes des saisons…?
Voici comment ça se passe, concrètement : ce n’est pas parce qu’on essaie de réduire notre consommation qu’on n’a pas des envies ou des besoins d’achats pour Little. Si par exemple, je constate qu’il est très porté sur les planètes ou qu’il parle beaucoup des serpents, je sens que son intérêt est vif et a besoin d’être nourri, alors je note dans un coin de ma tête qu’il me faudra apporter de quoi répondre à ses questionnements. Mais je n’offre rien dans la minute, je ne lui achète pas immédiatement un livre ou un jeu sur le sujet, je collecte au fil de l’année les petites choses qui correspondent à ses centres d’intérêt, et la fête des saisons devient alors l’occasion idéale pour lui offrir ces présents.

Dans le passé, j’ai parfois eu la tentation d’offrir de petits rien comme ça, sans raison particulière, parce que je savais que cela leur faisait plaisir et relancerait leurs jeux : un sac de billes, un livre, une belle boite de pastels… Je fonctionne autrement à présent : lorsque j’ai une bonne idée de cadeau, j’acquière l’objet et je le mets de côté. Il est offert à l’occasion d’une fête quelconque, et il fait doublement (triplement !!) plaisir de ce fait. L’histoire de l’évènement reste attachée à lui – on peut dire : « Tu sais, le vélociraptor que vous aviez reçu pour la fête du printemps ?« .

Elsa – Merci qui, merci Montessori

Little se souvient exactement : le cachalot et la pieuvre Schleich que j’ai eus pour la fête de l’été ! Le puzzle en bois que j’avais découvert pendant la chasse au trésor de la fête du printemps…! Le livre de l’hiver que j’ai reçu pour la fête de l’hiver !
Ces petits cadeaux sont rattachés au souvenir de moments joyeux et emplis de sens. Ils prennent alors une dimension plus importante, plus symbolique, moins matérielle, et j’ai le sentiment qu’ils ne participent pas de l’amoncellement de jouets qu’on offre sans raison et dont on « gave » un peu les enfants (pardonnez-moi l’expression…). Bien sûr, ça peut marcher aussi pour d’autres fêtes n’est-ce-pas ? Tel cadeau d’anniversaire dont on se souvient particulièrement, par exemple…

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On voit bien ici qu’il ne s’agit pas de trouver vite fait un cadeau à offrir pour la fête des saisons, ça n’aurait aucun sens. On peut très bien les célébrer sans aucun présent et ça serait tout aussi chouette. Disons plutôt que j’aime l’idée de profiter d’une occasion particulière pour offrir des cadeaux utiles, qui attendaient leur moment, et que les fêtes des saisons s’y prêtent particulièrement bien. Mais si, la veille du solstice d’été par exemple, je n’avais aucun cadeau à offrir pour la fête du lendemain, hors de question de filer au magasin de jouets ou à la librairie pour prendre un cadeau en vitesse, ça irait à l’encontre même de notre façon de penser, ce serait juste consommer pour consommer.

De même, la décoration et les petits objets des saisons dont je vous parlais (sur la Table des Saisons, ou pour décorer la table lors de votre repas festif, ou encore pour égayer la maison aux couleurs de la saison…) ne devraient pas être des prétextes à consommer chez Action ou Hema… Je m’en voudrais terriblement si mes articles de blog poussaient certain(e)s d’entre vous à la consommation, ce serait l’exact opposé de ce que je souhaite. Pour moi, célébrer les saisons, cela s’inscrit dans une démarche plus globale d’éducation responsable, de pédagogie active et positive, et de respect de la nature (puisque le but, quand même, c’est de l’observer, cette nature, de s’y immerger, et d’apprendre ou réapprendre à la respecter). Si fêter les saisons devient un prétexte à faire les magasins, dépenser de l’argent et consommer inutilement, je crois qu’on passe complètement à côté du sujet, non?

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Une magnifique table d’automne, photo envoyée par Sabrina sur le blog d’Elsa. J’adore les petits champignons maisons, et la guirlande lumineuse…

En réalité, on peut tout à fait célébrer les saisons sans offrir de cadeaux, surtout si l’on continue de fêter les autres événements du calendrier, Pâques, Noël, anniversaires, etc… Les occasions d’offrir des présents à nos enfants sont nombreuses. Mais j’aime me rappeler les conseils du précieux ouvrage Parents tout simplement (à propos des jouets, mais qu’on peut élargir à tous les cadeaux en général) :

L’attention que l’enfant accorde à chaque jouet est réduite, rognée par la surabondance.

Alors chez nous, même si on adore faire des cadeaux et qu’on a très envie de faire plaisir à Little, on essaie de limiter les surprises et les présents, et de les circonscrire dans des moments balisés, attendus, et symboliques, dont Little se souviendra longtemps.

 

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Nous avons commencé à fêter les saisons l’année dernière, lorsque Little a eu trois ans, car il commençait à appréhender le passage du temps, le rythme et les cycles de la nature, à poser des questions sur l’environnement, grâce notamment à notre jardin et à nos nombreuses balades en forêt.

La fête de l’automne l’a beaucoup marqué. Nous l’avions fêtée un dimanche, le temps était typique d’une journée d’automne, frais, nuageux, avec les odeurs de feux et d’humidité, et une lumière si particulière, encore chaude d’été. Nous avons roulé jusque dans le Beaujolais (les petites montagnes que l’on aperçoit à l’horizon, depuis notre maison perchée) et fait deux randonnées dans la forêt puis les vignobles. En voiture, nous avions traversé des tas de villages très charmants. Little avait pris son goûter en balade, c’est toujours un moment qu’il apprécie beaucoup.
Au retour à la maison, la nuit commençait à tomber, j’ai dressé une nappe rouge imprimée de feuilles argentées, on a installé plein de bougies sur la table, et tous les petits trésors de nature glanés lors de notre marche : mousse, bâtons, rondins, glands, même des champignons. On a aussi mis en scène quelques animaux Schleich, ceux de la forêt, au milieu de ce décor naturel, et on a ajouté les arcs en ciel Grimm’s aux couleurs de l’automne. Robinson a cuisiné une délicieuse sauce tomate, et on a dîné aux chandelles (d’autres petites lampes étaient allumées dans les coins de la pièce, quand même…). Puis, Little a longuement joué avec les figurines et les éléments de la forêt. Il a un souvenir très précis de cette fête là, pourtant très simple (c’était ma première, j’avais un peu improvisé ^-^).

Pour la fête de l’hiver, j’avais un peu plus anticipé (mais rien de fou non plus, vous allez voir). J’étais passée chez Lush pour acheter un cadeau de Noël pour ma belle-sœur, et j’en avais profité pour prendre une boule effervescente pour Little. C’était une belle boule bleu et rose scintillante, qui colorait le bain après avoir pétillé et répandu dans l’eau des nuances pailletées d’aurore boréale.
J’avais aussi sélectionné parmi ses animaux Schleich (et oui, toujours eux…) ceux qui s’apparentaient à l’hiver : ours polaire, cerf… et acheté un loup blanc, en plus ( = le petit cadeau). Je les avais mis dans des récipients emplis d’eau et les avais placés au congélateur. Le jour J, on s’est retrouvés avec de gros glaçons et des animaux prisonniers à l’intérieur… Au moment du bain, j’ai apporté les blocs de glace à Little, qui a adoré le concept. Il les a touchés, a essayé de les casser, puis il a réfléchi deux secondes et, avisant son bain chaud qui attendait, a balancé les glaçons-animaux dedans et les a fait fondre pour libérer les figurines ! (J’étais sciée qu’il trouve aussi rapidement la solution de la fonte par la chaleur… ). Puis il s’est mis au bain lui aussi, il a observé les blocs fondre lentement et libérer progressivement les animaux. On a remarqué que les petits animaux dans les petits blocs étaient libérés plus rapidement, que les très gros animaux étaient ceux qui restaient pris au piège le plus longtemps… Cette petite activité a permis à Little de faire une expérience scientifique intéressante et adaptée à son âge et sa curiosité.
Lorsque les animaux ont été libérés, on a jeté la boule-aurore-boréale dans l’eau et la magie a commencé.
Encore une fois, c’était très simple, et les moments de fête n’ont pas duré spécialement longtemps, mais Little se souvient très précisément de ces célébrations.

Pour la fête du printemps, je n’avais presque rien anticipé, si ce n’est les présents et l’achat de chocolats…
J’ai préparé une chasse aux chocolats dans notre jardin (eh oui, comme on ne fête pas Pâques, je peux reprendre le thème du chocolat sans problème ^-^ ) avec une petite carte au trésor très simple pour lui donner des indices et solliciter son sens de l’orientation et ses repères topologiques (exemple : sous le cèdre, en bas des escaliers, devant la porte de garage, etc… tout cela à l’aide de petits dessins, bien sûr, Little ne sachant pas encore lire).
Little était en plein dans une période « passion océan » : il a donc reçu une boîte de Legos 3 en 1  » requin, poulpe, baleine, poisson pêcheur » et une seconde boîte pour construire une péniche. Ces cadeaux étaient assez conséquents, je vous l’accorde, mais depuis quelques mois j’avais remarqué que Little traversait une période sensible portée sur la construction minutieuse et le suivi détaillé d’un mode d’emploi. Je trouvais ça formidable que, d’un coup, il se mette à suivre pas à pas les modèles du peu de Legos qu’il possédait, et les construise et reconstruise patiemment, sans se lasser, sans rien oublier. J’avais envie d’approfondir cette compétence et d’entretenir son intérêt, et ces deux nouveaux Legos me tentaient beaucoup. Typiquement, c’est le genre de cadeaux qu’avant, j’aurais été capable de lui offrir sans occasion particulière, juste pour lui faire plaisir et « battre le fer tant qu’il est chaud ». Mais dans cette nouvelle démarche de simplicité et de slow-consommation, j’ai trouvé cela plus judicieux de les cacher un moment, d’attendre une occasion spéciale, et ainsi de leur donner encore plus de valeur aux yeux de mon fils. Ça n’a pas loupé ! Ces deux boîtes de Legos ont été plébiscitées durant de longues, longues heures de jeu. Ce sont les deux plus usées de toute sa collection je pense ^-^

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Enfin, la fête de l’été, une réussite ! C’était un mercredi caniculaire. J’avais eu un peu plus de temps pour m’organiser puisque, enceinte, je ne travaillais plus et restais à la maison. La passion « fonds marins » de Little ne s’étant pas éteinte (au contraire !) j’avais investi dans deux nouvelles figurines Schleich (toujours dans l’idée d’agrandir sa collection de manière raisonnée et justifiée), des animaux dont il parlait constamment et qui le fascinaient : un poulpe et un cachalot. Puis, je n’ai utilisé que des objets que je possédais déjà : du colorant alimentaire, un bac en plastique, du sable de notre bac à sable, des coquillages de notre collection (on en ramène chaque année de nos vacances à la mer, je les nettoie et on les stocke dans une boîte en métal pour les activités de tri et d’observation de type Montessori…) et des cailloux de verre, des perles colorées et translucides, le genre qu’on met dans les aquariums pour décorer vous voyez ? (Je les avais achetées, une fois, dans un Babou ou quelque chose comme ça…). Ah, oui, j’ai juste acheté chez Botanic une petite plante en plastique lestée spéciale aquarium, je l’avoue…

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Avec tout ça, j’ai préparé un bac sensoriel sur le thème de l’océan : j’ai mis du sable sur le côté du bac, rempli le bac d’eau que j’ai colorée en bleu avec le colorant alimentaire, disposé les coquillages dans le sable, ainsi que tout le reste des éléments. J’avais placé une bâche sur une des terrasses, à l’extérieur, afin que Little puisse jouer et patauger et s’exprimer en toute liberté, sans crainte de mouiller ou salir. Le bac sensoriel a eu beaucoup de succès, Little a voulu le remplir deux ou trois fois, et a longuement joué avec les figurines. Le cachalot et le poulpe ont rejoint la ménagerie de la salle de bain et chaque soir Little s’amuse avec eux dans la baignoire.

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Après le bac sensoriel, j’ai préparé un pique-nique, les sacs de baignade, et j’ai emmené Little se baigner au plan d’eau à côté de chez nous. Il y a une petite plage de sable, des installations en bois pour jouer, on a planté le parasol et sorti les seaux, les pelles… Little a fait trempette mais surtout on a beaucoup, beaucoup, joué dans le sable. On s’est régalé des sandwich et crudités du pique-nique (et, bien sûr, des chips, parce-que bon c’est la base d’un pique-nique même si c’est très, très mauvais pour la santé ^-^ ).
Cette journée très chaude et ensoleillée a été une pure réussite et Little était vraiment heureux. Je garde un merveilleux souvenir de ce moment tous les deux.

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Et voilà, ce long long billet s’achève, je pense avoir fait le tour mais si vous avez des questions (ou si vous n’êtes pas d’accord sur certains de mes propos 😉

), surtout n’hésitez pas. J’espère que ces idées vous inspireront et vous donneront envie de célébrer, vous aussi, le passage des saisons. Et si c’est le cas, je serai ravie d’avoir vos retours, témoignages, et même photos de vos fêtes des saisons !

À bientôt

Les jouets #2 Conseils et liste d’essentiels

Have less.

Do more.

Be more.

Suite au premier article concernant la nécessité de simplifier les chambres de nos enfants, et de consommer moins mais mieux, même pour les jouets, voici donc, dans un premier temps, les liens vers mes tableaux Pinterest vous proposant des idées de cadeaux selon l’âge de l’enfant, ainsi que des activités et des jeux avec les petits, puis dans un second temps une liste de jouets qui reflète bien ce à quoi ressemblerait ma ludothèque idéale, respectueuse des besoins et du développement des enfants.

 

MES TABLEAUX PINTEREST

Cadeaux pour enfants autour d’un an

Cadeaux pour enfants 1 à 2 ans

Cadeaux pour enfants 3 ans

Activités types Montessori avec les touts-petits / petits

kaplas

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QUELS JOUETS POUR MON ENFANT ?

  • une boîte de kaplas : on peut tout faire avec ça. Construire des routes, des ponts, des maisons, des tours, des barrières pour les animaux… Le bois brut et la forme simplifiée des petites planchettes lui confèrent une infinité de possibles. C’est à l’enfant d’y voir ce qu’il veut ou ce dont il a besoin pour tel ou tel jeu.
  • des Duplos, beaucoup de briques et d’animaux. Ce jeu de construction pour le premier âge, bien qu’en plastique, trouve grâce à nos yeux. C’est l’un des jeux avec lesquels Little a le plus joué. On a emporté notre sac/tapis de Duplos partout avec nous : dans le van au bord de l’océan, dans la tente à la montagne, chez les grands-parents à Noël, sur la terrasse, dans le jardin, dans la chambre, chez les copains, sur la terrasse des bars en été, dans le chalet de montagne en hiver… Le rapport prix/usage est largement amorti, c’est un des meilleurs investissements qu’on ait pu faire pour les trois premières années de notre fils. Et la solidité de ces Duplos est incroyable, on sait qu’ils seront encore en état pour un deuxième voire un troisième enfant (voire nos petits-enfants !!! )
  • des animaux Schleich. Ces petites figurines en plastique sont d’une qualité incroyable, et le réalisme des animaux est saisissant. C’est un petit investissement car cette marque n’est pas donnée, un animal coûte entre 5 et 15 euros, donc autant vous dire qu’il faut investir un peu pour se constituer un zoo digne de ce nom ! L’idée, c’est de fonctionner par famille (mâle, femelle, bébé) mais aussi par environnement (des animaux de la savane, de la ferme, de l’océan, de la forêt…). Ces figurines permettent aux enfants d’avoir des jeux d’imagination bien sûr, mais aussi de catégoriser et de classer. Chez nous, les animaux Schleich sont régulièrement sortis, parfois pour jouer dans la petite maison de poupée, parfois pour les aligner, parfois pour les mettre dans le bain, parfois pour les ranger dans des enclos de Kaplas… On les utilise aussi pour les fêtes des saisons (un article sur le sujet arrive très bientôt). Vu leur prix, on en achète un de temps en temps pour une occasion : pour la fête de l’été, le 21 juin, Little a reçu un cachalot et un poulpe, animaux de l’océan qui allaient avec le thème de la fête. Lorsque son papa est parti en déplacement pro à l’étranger pendant une semaine cet hiver, il lui a offert avant de partir un requin tigre pour lui dire qu’il penserait à lui et qu’il allait lui manquer. Toute la semaine, Little n’a pas quitté le requin, il l’a trainé dans toutes les flaques, sur tous les sentiers de forêt, dans son lit, dans son bain… On en a commandé quelques-uns à Noël aussi, et il se peut que pour son anniversaire avec ses copains, je suggère à chaque maman (et papa, hein, je sais bien qu’ils sont investis eux aussi ^-^) d’acheter comme unique cadeau une figurine de l’animal préféré de leur enfant, afin d’augmenter la collection petit à petit.

    schleichsource

Lorsqu’il sera plus grand, on pourra utiliser les figurines pour des classifications plus pointues, plus poussées, plus scientifiques. Observer les pattes des animaux, classer les vertébrés/invertébrés, les vivipares/ovipares, rattacher chaque espère à son continent, etc… tout cela en lien avec la pédagogie Montessori.

maison bois

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  • des puzzles, beaucoup de puzzles. J’ai commencé assez tôt à en proposer à Little. Les premiers lui ont été offerts pour ses deux ans, de gros puzzles à 2 ou 3 pièces seulement. Ils étaient vendus sans le modèle, j’avais donc photocopié en couleurs les puzzles, plastifié et coupé, afin de créer des modèles et des supports pour débuter. Progressivement, je lui ai proposé des puzzles de plus en plus complexes. Aujourd’hui, en fin de petite section, Little est capable de réaliser des puzzles de 48 pièces sans modèle. Mais ç’a été un apprentissage long, accompagné, et laborieux, car il n’aimait pas trop la difficulté lorsqu’il était plus petit. j’ai dû lui apprendre à trier les pièces, les bords d’un côté les milieux de l’autre, les couleurs similaires, etc… en gros, il a fallu lui enseigner la méthodologie du puzzle. Tout cela est très important car ça participe au développement d’autres facultés plus globales (repérages spatiaux, esprit logique, déduction, capacités d’analyse et d’observation…). Le puzzle, c’est essentiel, il ne faut pas hésiter à en proposer encore et encore et à apprendre aux touts-petits des techniques pour les réaliser (souvent, ils ont tendance à abandonner très vite car c’est une activité complexe. Il ne faut pas se décourager, mais reproproser encore et encore, prendre le temps, dédramatiser…).

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J’achète les puzzles dans les vides-greniers, il y en a toujours des tas et des tas, pour pas grand-chose. Je privilégie ceux en bois qui tiennent plus longtemps et sont plus beaux, et je n’achète pas de puzzles de franchise (Disney et compagnie) (ma mère s’en charge … ^-^ donc Little en a quand même, mais bon…). J’ai des puzzles des lettres, des planisphères, des puzzles de livres et albums jeunesse, mais surtout d’animaux dans leur environnement, le top pour la pluridisciplinarité…!

  • une caisse d’accessoires et d’outils d’arts plastiques, de création, pour fabriquer des choses… de la colle, des perles, du tissu, des lacets, etc…
  • une belle boîte de crayons de couleur : alors ça c’est l’achat du siècle. Au départ, comme tout le monde, je donnais des crayons du supermarché ou autre à mon fils. Puis, en lisant un article d’Eve sur son blog, j’ai réalisé que si moi j’aimais travailler avec de beaux outils adaptés, pourquoi pas Little ? J’ai donc investi dans une belle boîte de crayons de couleur haut de gamme, avec différentes nuances d’une même couleur. 24 crayons, pour notre fils de 2 ans et demi. Au départ j’étais sceptique. Mais ç’a tout changé pour lui. Il s’est mis à dessiner de plus en plus, à expliquer ses choix de couleurs, à s’intéresser aux nuances. Il prend soin de son matériel et aime aligner les crayons en dégradé dans sa boîte. Avoir des outils de qualité lui a donné envie de faire bien, de s’appliquer, de soigner son travail et son matériel. Si petit, c’était incroyable… ! Là où au même âge il aurait laissé traîner les feutres sans leur capuchon, appuyé comme un fou sur les mines, délaissé les mauvais crayons de couleurs qui font des couleurs pâlichonnes, il a vraiment investi cette boîte de crayons et on l’a emportée partout avec nous elle aussi (vacances, week-end, jardin, sorties au bar, plage…). Après tout ce temps et cette utilisation intensive, il était temps d’en changer, certains crayons sont minuscules à force d’être taillés et inutilisables. Pour ses 4 ans en août, on a prévu une nouvelle boîte de couleurs, une gamme encore au-dessus, 36 crayons Faber-Castel cette fois. La boîte est si belle, les crayons si fins, les couleurs si intenses, que l’objet donne envie de s’asseoir et de dessiner, de s’appliquer, de créer… Je rejoins vraiment Eve sur ce sujet : les enfants ont besoin de matériel de qualité, même si cela coûte un peu plus cher. Au final, cette première boîte que Little a possédé était un investissement, certes, mais quand on voit comme il l’a utilisée, le rapport « cost per use » si je puis dire est clairement minime !couleurs(apparté : les ergothérapeutes et les psychomotriciens conseillent souvent de ne pas donner de feutres aux enfants avant la fin de la maternelle, car le feutre ne participe pas au bon développement de la motricité fine de l’enfant. Le crayon de couleur oblige l’enfant à appuyer et l’aide à muscler ses doigts encore patauds, cela fait partie du bon développement nécessaire à l’apprentissage, plus tard, de l’écriture. Un enfant qui n’utilise que le feutre risque d’avoir une main moins agile, une dextérité moins développée, des doigts moins musclés qu’un enfant qui aura l’habitude d’appuyer sur son crayon, de colorier avec des couleurs, etc… En plus, le feutre ce n’est pas terrible, ça tâche, ça fait des trous dans la feuille, les couleurs qui se mélangent font du marron-moche, le noir bave dans les autres coloris… Bref, chers parents de jeunes bambins, rien de sert d’investir dans un seau de feutres, préférez plutôt une belle boîte de crayons de bois ! )
  • maintenant que Little est plus grand, les Duplos font la place aux Legos. Little adore les petits Legos et aime passer des heures (oui oui ! ) à construire des animaux marins, des engins, des maisons… Ce qu’il préfère, c’est suivre les modèles étape par étape, mais ça c’est typique de son esprit logique et mathématique et ce n’est pas de sa maman qu’il le tient 😉
  • des jeux de société : les jeux Haba et SmartGames sont nos préférés. Ils sont un peu chers (entre 20 et 30 euros la boîte) mais ils sont PAR-FAITS, vraiment intelligents et adaptés. Je ne peux que vous conseiller le jeu du Verger, l’incontournable, le grand classique, un jeu de coopération Haba qu’on peut sortir avec un petit dès 2 ans 1/2 – 3 ans. Chez nous, on adore se faire un apéro-verger : pendant que le dîner mijote, Little installe le plateau, les petits fruits en bois (trop mignons), les petits paniers, le puzzle du corbeau, puis on s’installe en famille avec notre verre de jus, de bière, de sirop, de vin au choix, et on se fait une partie tous les trois juste avant le dîner. C’est très agréable, et le principe du jeu collaboratif c’est que soit on gagne tous ensemble, soit on perd tous ensemble, ce qui permet à l’enfant de relativiser l’échec et d’apprendre à perdre (parce que, ça aussi, c’est un sacré apprentissage !! ).vergerbahuts
    On a aussi le jeu des Bahuts Malins, chez SmartGames, qui se joue seul avec un petit livret de modèle. C’est un jeu de logique, de réflexion, de topologie, encore une fois extrêmement bien pensé.
    Pour compléter cela, nous avons des memory, un jeu de cartes pour jouer à la bataille, un petit jeu tout simple de plateau où il faut lancer un dé et déplacer une petite grenouille sur les nénuphars, ce qui permet à l’enfant d’apprendre à se déplacer sur un plateau de jeu (et c’est une compétence pas si facile que ça à acquérir car il faut compter correctement, sans prendre en compte la case sur laquelle se trouve le pion, etc…) et nous empruntons régulièrement d’autres jeux SmartGames à la ludothèque à laquelle nous sommes abonnés, ce qui permet de découvrir plein de jeux sans se ruiner ni se lasser.
    Nos proches ont offert d’autres jeux à Little, plus classiques et plus… stimulants, bruyants, comme Bourricot (le cheval sauvage sur lequel il faut poser des petits éléments sans le faire ruer) mais il accroche moins. Encore une fois, les trucs trop élaborés, qui bougent tout seul, qui excitent les enfants, ont souvent moins de succès chez nous que le jeu simple, efficace, inusable.
  • un train électrique en bois et des cubes en bois. Il y a un côté fascinant pour l’enfant, à regarder une locomotive tirer des wagons sur les rails de bois qu’il vient d’installer dans sa chambre. Même si c’est un jeu qui est sorti un peu moins souvent que les autres cités plus haut, il fait partie des classiques qui, me semble-t-il, sont intéressants pour un petit enfant. Les notions d’espace, d’assemblage, de logique, d’analyse entrent en jeu lorsqu’on construit le circuit du train puis qu’on éprouve la satisfaction de le voir avancer sur le parcours, monter les côtes, traverser les ponts, passer sous les tunnels, ressortir sous une montagne… Les cubes en bois permettent de compléter les décors en créant autour du circuit des villages, des tours, à la manière des Kaplas. Notre train en bois est un Lidl et il est d’excellente facture ! Pas la peine de se ruiner.

    train bois
    source

  • un arc-en-ciel Grimm’s. C’est beau, c’est en bois, c’est solide, et c’est multi-usage. On peut jouer avec pour créer des ponts et des tunnels pour les petites voitures, les trains, les figurines d’animaux Schleich. On peut les empiler de différentes manières pour construire des tours et s’amuser avec l’équilibre et les poids. On peut les agencer les uns par rapport aux autres sur le sol pour créer des œuvres d’art éphémères, des sortes de mandalas colorés, en bois. On peut les utiliser comme référent pour faire des activités de tri de couleur : sous l’arche bleu, tous les objets bleus !

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Petites voitures, crayons, cubes, billes, etc… J’aimerais posséder tous les jouets en bois de la marque Grimm’s car je les trouve beaux, solides, doux, poétiques. Mais ils sont aussi très chers. Un jour, j’investirai peut-être dans les petits lutins de couleur, ou dans un puzzle d’encastrement en bois. Mais je suis déjà très contente que Little ait l’arc-en-ciel, un joli cadeau qu’on s’est fait offrir à Noël il y a deux ou trois ans.

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  • une poupée toute simple, en tissu. Plus elle est sophistiquée, plus elle réduit les possibilités de jeux. Celle proposée ci-dessous vient de chez Jacadi et elle est soldée à moins de 10 euros !

poupée
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« Plus la poupée est basique, plus l’enfant peut se projeter dans sa relation avec elle »

 

  • une malle de déguisements, tissus, accessoires.
  • une petite cuisine avec de la dinette en bois, des aliments en bois, et même des contenants récupérés dans la vraie cuisine (emballages, boîtes de beurre, conserves vides, bouteilles, flacons…)
  • un bout de jardin ou un bac de terre, pour patouiller, expérimenter, planter, observer…

J’ajouterais enfin cette citation du très pertinent Parents, tout simplement, pour conclure ma liste d’essentiels (et la nuancer ! ) :

La seule chose dont les enfants ont besoin, c’est de temps. De beaucoup de temps libre, l’esprit dégagé.

La frustration de n’avoir « rien à faire » est le point de départ de quelque chose de merveilleux.

 

Et puis surtout, n’oublions jamais que là où nos enfants sont le plus heureux, c’est dehors, dans la nature, avec des copains pour jouer. Les tas de feuilles mortes, le ruisseau, les arbres et les fleurs, les insectes, les oiseaux, la terre et le sable… sont autant d’invitation à créer, imaginer, raconter, jouer… que des objets en plastique colorés fragiles, coûteux en matière polluante et en argent. Non ?

kids outside

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Edit : je profite du commentaire d’une lectrice pour apporter quelques précisions. Je vous copie/colle ici ma réponse. Effectivement on pourrait croire que ma liste est excluante et qu’il faut acheter uniquement des jouets hors de prix, or ce n’est pas ce que j’essaie de dire dans ce billet (surtout pas !!). Je vous laisse donc lire ces précisions si toutefois vous aviez eu la même impression que Nathalie :

Bonjour Nathalie, merci d’avoir pris le temps d’écrire ici.
Je suis un peu embêtée car je vois tout à fait ce que tu veux dire et ce côté donneur de leçon culpabilisant, c’est exactement ce que je voulais éviter en rédigeant mes articles !!! Au contraire, je sais que si je veux faire adhérer les autres à une idée, ce n’est pas en les culpabilisant mais en étant pédagogue et dans la compréhension, alors zut zut zut c’est que je n’ai pas réussi à véhiculer mon message correctement !
D’un autre côté, ce que tu décris (le fait que tu aimes offrir des Playmobils, etc…) cela rejoint un peu mon propos : on a envie de bien faire en achetant des jouets qui nous plaisent, qui nous renvoient à nos souvenirs d’enfant, on pense bien faire. J’ai fait pareil tu sais : à Noël dernier, j’ai submergé Little de boîtes de Playmobils, me rappelant avec nostalgie comme j’avais aimé, moi, joué des heures et des heures aux Playmo… (j’ai écrit un billet sur le sujet à Noël, d’ailleurs).
D’un côté, je pense que j’étais plus enthousiaste que lui avec ces jouets, qu’il utilise un peu mais par petites tranches de 10-15 minutes, car il préfère les jouets moins « fermés », avec des possibilités plus étendues (parce qu’il a eu l’habitude de ce genre de jeux, je pense, aussi…) et qu’il est peut-être encore un peu petit pour les Playmobils, d’un autre côté, je persiste à penser qu’il y jouera peut-être plus lorsqu’il sera plus grand. En grandissant, la durée de ses jeux avec les Playmobils s’allongera sans doute.
Enfin, je ne mets pas les Playmobils dans le même sac que les autres jouets en plastique que je « critique » dans mes deux billets, au contraire je les associe plutôt aux Duplos et aux Legos dont je parle dans ma liste et que je plébiscite. Je trouve que ce sont des jeux intéressants et qu’on peut proposer à un enfant s’il accroche. Mon problème c’est plutôt que Little n’accroche pas encore. Mais ça viendra sûrement ^-^

Pour terminer, je voulais juste préciser que ma liste ci-dessus n’est pas exhaustive, et qu’effectivement on aurait pu ajouter d’autres éléments, typiquement les Playmobils. Mais aussi que les jouets que j’y mentionne ne sont pas tous hors de prix 😉 La poupée en tissu Jacadi coûte 9 euros ! Un puzzle simple (pas ceux sur les photos que j’ai choisies, qui sont en bois, massif, et faits main) coûte une dizaine d’euros aussi. Une boîte de Duplos ou de Legos vaut le même pris qu’une boîte de Playmobils… Si tu as envie de gâter les enfants de tes proches, je suis sûre que tu trouveras des choses abordables dans ma liste !!!!! 🙂
Un album de jeunesse, une ou deux figurines Schleich, un puzzle, un jeu de memory ou de 7 familles, un petit jeu de société de la marque Janod (10 euros, en carton et bois, et toujours bien pensé) type Fast and Frogs, Farm poursuit, Top 10…

Moi aussi j’ai dû réfrener mes envies et mes coups de coeur, mon désir que mon fils ait accès à toute sorte de beaux jouets, et j’ai dû mettre en sourdine mes jolis souvenirs patinés par le temps qui me faisaient croire que, si moi j’avais joué des heures et des heures avec tel jouet, pourquoi mon fils ne devrait-il pas avoir la même chose, ce serait une garantie qu’il passerait de longues et belles heures de jeu, non ? J’ai en fait compris que j’avais possédé beaucoup de jouets, petite, mais que ça ne m’avait pas forcément rendue heureuse. Par contre ça m’a peut-être fait devenir la consommatrice que j’ai été adulte (avant de raisonner cela aussi). Enfant, j’aimais déjà beaucoup acheter, posséder. Ma maison Playmobil est l’un des plus beaux jouets que j’ai eu et avec lequel j’ai joué, je ne le regrette pas. Je sais juste que j’aurais pu être aussi heureuse sans elle, sans doute. Et même si ce jouet pouvait rendre mon fils très heureux, je vois aujourd’hui qu’il n’en a pas besoin pour diversifier ses jeux, et développer son monde d’enfant. Et ça me va.

Voilà Nathalie, j’espère à nouveau ne pas avoir été trop péremptoire car encore une fois ce n’est pas du tout ma volonté !

Les jouets #1

Avoir des enfants émotionnellement sains dans l’Occident d’aujourd’hui implique de faire des choix face à l’économie de consommation.

trop jouets

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Aujourd’hui j’aimerais écrire à propos d’un sujet qui me semble important : la consommation. Mais en focalisant le propos (car sinon on en a pour des pages et des pages !) à l’un des pôles de consommation dans une famille : l’enfant.

Si vous n’êtes pas maman/papa, ne partez pas ! C’est une discussion plus générale sur notre société que cristallise ce sujet qui semble restreint. On peut dire beaucoup en ne parlant que des jouets d’un enfant. Si si.

CONSTAT

Il y a peu, Little rentrait d’un week-end à Paris chez ses cousines, un petit séjour de deux jours avec son papa. Robinson, lorsqu’il est entré dans la chambre de Little pour y vider sa valise et ranger ses vêtements, a eu un moment d’arrêt et a observé autour de lui. Puis il m’a dit : Ok, tu as raison. Little n’a vraiment pas beaucoup de jouets comparé aux autres enfants.

Nos nièces, les deux cousines de Little donc, vivent à Paris, dans un appartement.
Rempli de jouets.
Elles ont des Playmobils, des Barbies, des poupées Corolles, des Legos Friends, des tablettes, tous les DVD Disney, des peluches, une collection de chevaux et des dragons Schleich, des déguisements, des mallettes de coloriage, de bricolage, une cuisine, de la dînette, une marchande, et j’en passe…

Leur chambre, qu’elles partagent, est peine à craquer, les murs sont remplis de boîtes et de tiroirs pleins, le salon et les autres pièces sont envahis.

Bref, ce sont des enfants de 5 et 8 ans comme beaucoup d’autres, d’après ce que je peux voir.
Notre petit voisin, le meilleur copain de Little, a une chambre pleine de jouets en plastique lui aussi. Des trucs Cars et Planes (-> franchise Disney), des garages de voitures, des caisses de petites voitures, plein de DVD, et… un quad ! Un vrai quad. À MOTEUR.
Mais bon, ça c’est encore à part, laissons-le de côté.

Chez un autre copain de Little, la chambre est remplie de Playmobils. Il a tous les univers Playmo : dragons, city, animaux, pirates, chevaliers… La chambre reste belle et rangée car sa maman agence les jouets sur un tapis central, elle créé des petites scènes qui donnent envie de venir s’asseoir et de jouer. On sent, dans cette famille, qu’il y a une consommation plus réfléchie, si ce n’est réfrénée.

Voici donc quelques exemples mais je pourrais vous en citer des dizaines : des enfants de cousins, des élèves de mes classes, des connaissances ou des amis… J’en vu des chambres qui ressemblaient à des Toys’r’us, et ça m’a fait peur.

purge jouets

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IDÉAUX

Lorsqu’on a décidé d’avoir un enfant, avec Robinson, j’avais des principes assez arrêtés sur l’éducation : je désirais l’élever dans une pédagogie douce, bienveillante, lente et slow-consommation. Je ne rêvais que de jouets en bois, de vêtements cousus-main, tricotés-main, seconde-main, de vieux meubles vintage chinés et retapés, puis d’un bambin qui s’extasierait sur pas grand-chose, quelques bâtons, des cailloux, un peu de sable et des étoffes de tissus.

La réalité, comme souvent, a été un peu différente.

Les jouets en bois sont très très lourds. Little a fracassé le parquet massif de notre ancien appartement, et s’est blessé à plusieurs reprises (et nous a blessés, aussi. Se prendre une grosse locomotive en bois massif sur le pied, ça fait mal…).
Un enfant sera forcément plus attiré par le truc qui clignote en faisant du bruit et de la musique que par les pommes de pin qu’on a ramassées dans la forêt. Surtout si, dans un foyer, l’objet technologique et lumineux est rare tandis que les éléments naturels sont monnaie courante. Forcément.
Les proches ont voulu gâter notre fils et on s’est retrouvés avec un tas de jouets en plastique hyper colorés, bruyants, à pile, moches, pseudo-éducatifs, hypra-stimulants et excitants. Sauf que, ce sont des cadeaux, alors que faire ? Les jeter, les donner, les cacher sous le canapé … ?
J’ai essayé d’expliquer notre vision des choses à nos proches, de faire des listes d’idées-cadeaux pour Noël ou les anniversaires. Et puis, les gens nous connaissent, ils savent que nous ne sommes pas de gros consommateurs, qu’on fait partie de cette espèce de bobos écolos très répandues qui aime les matières naturelles, brutes, les choses simples (et hors de prix malheureusement…). 😉 Mais malgré tout, on a continué de nous offrir des jouets en plastique multi-usages sans intérêt.

(aparté : je n’écris pas cela pour critiquer et dénigrer, j’essaie juste de faire un état des lieux concis).

 

NOTRE EXPÉRIENCE AU BOUT DE 4 ANS AVEC LITTLE

Après quatre ans passés à vivre auprès d’un tout-petit, j’ai l’impression d’y voir un peu plus clair en ce qui concerne les besoins et les réels intérêts d’un enfant. Moi-même, malgré mes principes et mes idéaux, j’ai évidemment fait des erreurs, des achats idiots, j’ai consommé inutilement en pensant que mon fils avait besoin de ci ou de ça pour se développer, que ceci ou cela lui plairait et l’éveillerait, etc…
Je me dis que ce billet pourra éventuellement aider d’autres parents (ou proches ?) à évaluer les choses réellement utiles et les achats pertinents pour le développement d’un enfant. Car, concrètement, si on se soucie un tant soit peu de l’environnement et de la planète, et qu’on a envie d’avoir un rôle utile dans l’éducation d’un enfant (que ce soit le nôtre ou un neveu, un cousin, un enfant d’ami…), alors il faut prendre en considération ces deux critères avant d’acheter/d’offrir un jouet à un petit. Ce n’est pas parce-qu’il s’agit d’un cadeau qu’il faut renier ses valeurs et ses principes, non ?

En tous cas, c’est la conclusion à laquelle je suis arrivée. Je n’ai plus envie de faire des cadeaux pour faire des cadeaux, d’acheter des trucs parce-que « c’est de son âge », « c’est rigolo ça fait de la musique », « toutes ces lumières il va adorer! », « c’est moins cher qu’un jeu Grimm’s en bois »… etc… Pour illustrer avec un dernier exemple, je vous parlerai d’une cousine et de son mari, qui, depuis que Little est né, le gâtent exagérément (mais c’est très mignon je trouve). Le hic, c’est qu’ils achètent énormément de choses inutiles, de trucs en plastique, des jouets qu’on utilise très très peu et qui se retrouvent vite abandonnés. Des boules en plastique pour faire une piscine à balles par exemple (jamais utilisées). Des voiture qui clignotent et chantent. Un énorme camion de chantier, qui traine dans le garage. Plusieurs peluches. Par contre, une fois, à Noël, ils ont offert un train en bois. Et ça, c’était super, on y joue encore alors que c’était un cadeau de 2016 je crois. De notre côté, j’ai bien conscience qu’on gâte moins notre petit-cousin (leur fils, donc), né il y a peu. À Noël, je n’ai acheté que deux cadeaux pour lui, mais j’ai choisi la marque Vilac, des jouets en bois, bien solides (des instruments de musique, et un toboggan à billes, un grand classique pour les moins de 18 mois). J’ai essayé d’y réflechir à l’avance, de me demander de quoi ils avaient besoin, quel jeu serait adapté pour le petit de quelques mois, et serait utilisé longtemps. Quel jouet serait assez résistant aussi pour être utilisé par un deuxième, un troisième enfant plus tard.

Je ne dis pas que je fais mieux. Mais j’essaie de raisonner ma consommation et de penser mes achats, même lorsqu’il s’agit de cadeaux (et surtout s’il s’agit d’enfants).

Gâter un enfant, c’est chouette, c’est adorable et généreux, mais ce n’est pas forcément un service qu’on lui rend. Si le jouet n’a pas de valeur, qu’il est fragile, multi-usages, trop limité dans le temps, etc… il rejoindra la pile des jouets sans valeur, et l’enseignement que l’enfant risque de tirer de tout ça, c’est : les choses sont accumulables mais je ne les investis pas, elles n’ont pas de valeur. Il peut rapidement appliquer cette façon de penser, de consommer, de jeter, à l’ensemble de sa vie.
Mais aujourd’hui, on sait bien à quel point c’est important d’enseigner la durabilité à nos enfants, la consommation responsable, l’anti-gaspillage.

Alors en offrant un jouet « jetable », quel est le message qu’on transmet à nos enfants?

Pour un enfant, une montagne de jouets, c’est une carte topographique de sa vision du monde en émergence. « Il y en a tant qu’aucun d’entre eux n’a de valeur. Il me faut autre chose ! » L’enfant à qui l’on propose autant de choix apprend à les dévaloriser tous, et se réserve toujours pour autre chose d’attirant qu’il ne possède pas.

 

CONSEILS POUR LES ANNIVERSAIRES, NOËL…

En tant que parents qui les aiment (nos enfants), nous sommes en mesure d’aider nos enfants en limitant leurs choix.

toys alternative

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Concernant les cadeaux des proches, on ne peut rien faire d’autre que continuer à discuter de nos convictions, faire des listes et espérer qu’ils adhèrent à nos propos. D’un autre côté, nous persistons à ne pas faire de cadeaux inutiles, à ne pas « acheter pour acheter » et à essayer de coller à nos principes lorsque nous offrons un jouet à l’enfant d’un proche.

Pour l’anniversaire d’un copain de Little, plutôt que d’acheter un petit bidule qui aurait sans doute fini par traîner dans un coin de sa chambre, on a offert un bon-cadeau pour un atelier de construction de Kaplas à Lyon. On était très contents d’allier l’utile au dématérialisé. Et la maman du petit garçon était ravie.
À un autre anniversaire, j’ai envoyé un message à la maman pour savoir ce qui pouvait plaire à son fils, en lui proposant une liste d’idées que j’avais. Des puzzles, des jeux de société, des livres ? Je n’ai pas demandé « est-ce qu’il veut des voitures, des Legos…? » car je me doutais qu’il en avait déjà des tonnes. Lorsqu’on est arrivés dans leur maison, effectivement, on a constaté que la caisse de petites voitures débordait, et que le petit garçon ne manquait de rien (surtout qu’il avait récupéré les jeux de ses ainés). La maman de l’enfant m’avait dit : un livre, oui, pourquoi pas. Joie pour moi qui adore offrir des bouquins. J’ai sorti ma casquette de maitresse d’école, réfléchi aux albums qui plaisent le plus à cet âge là (4, 5 ans), et on lui a acheté Les trois brigands, de Tomi Ungerer (un graaaand classique, et un des auteurs jeunesse les plus connus et les plus géniaux. On l’adore ici…). J’avais peur que le petit garçon ait déjà cet album, mais ça c’est ma déformation de prof. En réalité, les albums jeunesse qu’on considère nous comme des grands classiques sont très étonnement, très souvent méconnus des familles. Mais bref, ceci est un autre débat.
Je ne suis pas restée pour assister à l’anniversaire et n’ai donc pas vu le déballage des cadeaux, mais la maman m’en a reparlé à la fin de la fête (elle l’avait lu à tous les petits invités et ils avaient été captivés), puis m’a même envoyé un sms pour me dire que son fils adorait et qu’elle devait lui lire tous les jours plusieurs fois par jour ! Un autre copain qui était là ce jour-là et dont je connais bien la maman (c’est donc elle qui m’a raconté ce qui suit), a demandé à ses parents de lui acheter « Les trois brigands comme le cadeau que Little a offert à G*****  » …  Apparemment, ce cadeau a été apprécié par tout le monde et remarqué par les autres enfants. Autant vous dire que j’étais  HY-PER-CON-TENTE !

LA CHAMBRE DE LITTLE

L’attention que l’enfant accorde à chaque jouet est réduite, rognée par la surabondance.

Concernant Little à présent : nous épurons très régulièrement sa chambre et lui offrons très peu de jouets.

J’ai réservé un placard de notre sous-sol pour ranger les jeux « off », c’est-à-dire que nous faisons une rotation des jeux afin qu’il n’y en ait que très peu de sortis en même temps. Concrètement, si Little a 10 jouets adaptés à ses 4 ans par exemple, nous en sortons 4 (répartis entre sa chambre et le séjour) et les 6 autres restent rangés dans le placard, que je surnomme « la ludothèque ». Régulièrement, je change les jeux, je range les 4 qui étaient sortis, en sors 4 autres, etc… Cela permet à Little de ne pas se lasser, et ne pas s’éparpiller en ayant trop de choix. Il peut ainsi se concentrer sur un petit nombre de jouets, et les investir à fond. Et il est toujours content de retrouver les jeux qui étaient rangés pendant quelques semaines dans la ludothèque et qu’il a eu le temps d’oublier.
Je fais la même chose avec sa bibliothèque. Je dois avouer qu’il a un nombre indécent de livres, j’ai donc consacré une étagère de la grande bibliothèque du sous-sol aux ouvrages « jeunesse » et régulièrement je. vais piocher quelques livres que je remonte au séjour, là où Little a une petite bibliothèque pour le quotidien. On y met aussi les livres empruntés à la médiathèque, ce qui nous permet d’avoir un changement très régulier de livres tout en évitant le débordement. Quand il y a une trop grande quantité de jouets ou de livres, l’enfant ne les voit même plus, comme nous lorsque notre dressing est plein à craquer et qu’on ne sait même plus ce qu’on possède alors on finit toujours par porter la même chose.

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source

LES CADEAUX DE LITTLE

Comme je le disais, on achète peu de jouets, de cadeaux à notre fils. On a compris que le couvrir d’objets n’avait aucun rapport avec le fait de l’aimer très fort. Depuis qu’il est né, j’ai pris l’habitude de lire des blogs, des articles concernant les besoins, le développement, etc, à différents âges. Je m’inspire toujours, bien sûr, des courants pédagogiques qui me parlent : Montessori, Freinet, Steiner, Waldorf. Avec une pincée de Céline Alvarez.
Une grande quantité de blogs existe sur le sujet. J’aime particulièrement celui de Merci qui, merci Montessori, extrêmement riches en conseils de lectures, de jouets, d’ateliers, d’activités dans la nature, mais aussi celui de Jackie et Cie, une maman qui fait l’école à la maison (IEF) et propose des activités simples et inspirantes avec ses enfants, d’Eve Herrmann, que j’adore, qui a une approche artistique et littéraire absolument passionnante (IEF aussi), d’Add fun and mix, maman de trois enfants IEF qui font des tonnes d’activités culturelles, plastiques, scientifiques, audiovisuelles, et qui est une mine d’idées, et de 2 louveteaux homeschoolers, enfin, qui propose pas mal d’activités en mode Montessori, Waldorf… donc plutôt pédagogiques.
Au fil des mois puis des années, j’ai créé des tableaux Pinterest pour centraliser les différentes idées de cadeaux, de jouets que je pensais utiles pour Little. Certains ont fini par être achetés, ou offerts à Noël ou aux anniversaires lorsque nos listes étaient prises en compte ^-^, d’autres sont restés des souhaits et c’est bien comme ça. Ces listes me sont très utiles aussi pour piocher des idées de cadeaux pour nos proches, pour des enfants d’un âge différent de celui de Little. J’ai catégorisé les tableaux par tranche d’âge, ce qui me permet d’avoir une vue d’ensemble pratique et efficace.

Avec l’expérience, après avoir catégoriquement refusé les jouets en plastique, puis avoir cédé par facilité en me disant que ça ne pouvait pas être si inutile que ça, avant de revenir à une conception épurée des besoins des enfants, en croisant ces constats avec mes lectures, ainsi qu’avec la visite d’autres chambres d’enfants, je peux aujourd’hui vous faire une liste des jouets et jeux qu’un enfant devrait avoir, et qui devrait se limiter à ce petit nombre d’items. Ce sont des suggestions, et cela reflète ce qui a intéressé et plu à Little dans sa petite enfance, mais je suis sûre que cette liste a un petit côté universel, et que chaque enfant peut être très heureux avec ces jouets, uniquement.
Rendez-vous dans l’article suivant pour découvrir la liste des indispensables pour un enfant jusqu’à 4 ou 5 ans (voire plus).

 

NB : toutes les citations sont extraites du fabuleux ouvrage Parents, tout simplement, de Kim J. Payne et Lisa M. Ross.

Juin aux Nouettes

L’été, la chaleur, les longues soirées dehors…

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Au moins de juin, je ne suis pas encore lassée des chaudes températures, j’ai juste envie de profiter de la belle saison. Voici les petits riens qui me rendent très heureuses ces jours-ci :

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Jardiner entre 20 et 22 heures.
Lorsque Little est couché, Robinson et moi sortons au jardin et travaillons à nos chantiers : lui, les bambous à défricher, les bûches qu’il faut ranger et empiler, et autre réjouissances d’homme ^-^ Moi : entretenir le potager, arracher les mauvaises herbes, pailler, planter les semis qui sont prêts à être en terre, arroser mes fleurs, mes talus, mes plates-bandes de légumes…
Ça n’a pas l’air, dit comme ça, mais en réalité c’est un moment très agréable : on bavarde à la fraîche, on s’aide, on patouille dans la terre et on transpire beaucoup, mais ce genre d’efforts partagés, cet engagement mutuel pour embellir notre chez-nous, fait partie du ciment de notre couple aussi.
Une fois qu’on en a assez ou que notre mini-tâche du jour est terminée, on s’assied quelques minutes sur la terrasse, les mèches de cheveux collantes sur le front, les ongles noirs de terre, mais emplis de la satisfaction du travail accompli. On discute encore un peu, jusqu’à ce que le soleil disparaisse totalement et que les moustiques nous délogent. Alors, rien de meilleur que la douche délassante qui lave toute cette saleté, toute cette sueur, qui détend les muscles et nous prépare à la relaxation de la nuit…

Manger des tomates et une boule de mozzarella, avec un filet d’huile d’olive, et puis c’est tout. Mon repas fétiche lorsque les belles tomates anciennes sont enfin mûres.

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Commencer à recueillir les fruits de mon labeur dans le potager, récolter les premiers légumes : petits pois, radis, roquette… et les mettre directement dans nos assiettes.

Prendre ma douche en laissant la fenêtre ouverte.
La fenêtre de la salle de bain donne directement dans la baignoire. De là, lorsque je prends ma douche, j’ai une vue sur mon jardin et sur le potager, et la forêt en arrière-fond.
Je considère comme un luxe le fait de pouvoir ouvrir la fenêtre sans craindre d’être vue (pas de voisin de ce côté là de la maison), mais surtout de profiter du jet d’eau tout en observant la nature, la végétation foisonnante du bois, le ciel, etc… J’ai l’impression de me doucher dehors, au Costa Rica par exemple (le pouvoir de l’imagination ^-^). Et ce que j’aime le plus :  la petite brise légère qui s’engouffre et rafraîchit, parfaite en ces chaudes journées de canicule.

Manger une glace par jour.
Sans culpabiliser.

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Regarder les orages avec Robinson.
Les soirs d’orage, nous aimons nous installer dehors, à l’abri, et observer le spectacle des éclairs et du tonnerre. On s’assied dans nos fauteuils de jardin, une bière (0% pour moi) ou une tisane à la main, et on s’extasie en frissonnant, bien heureux de ne pas être directement sous la tempête.

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Traîner en uniforme estival = short en jeans et débardeur loose.
Et puis, exceptionnellement, pour sortir, pour voir des amis, pour boire un verre, enfiler une de mes robes longues que j’adore.

L’odeur de la crème solaire.
Impression immédiate d’être au bord de la mer.
Mes préférées sont : l’huile solaire de Bioderma (indice 50) et la crème solaire des laboratoires de Biarritz (qui a, en plus, une bonne composition je crois ! et sent divinement bon…)

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Voici des petits riens qui, je les ai remarqués, me font sourire chaque jour, m’emplissent de bien-être ou de félicité, et participent de la douceur de cette période de fin d’année scolaire, de début de vacances… Ce sont aussi des petites perles qui, enfilées les unes après les autres, construiront des souvenirs durables de la vie douce qu’on a pu mener à certains moments de notre existence…
Bien sûr, comme tout le monde, parfois je rêve de plus. Maintenant que j’ai une maison, un jardin, eh bien… j’ai envie d’une piscine… ! C’est insupportable, le besoin humain de toujours plus, toujours mieux. Non ? Heureusement, pour l’instant, mes idéaux écologiques et la réalité de nos finances freinent mes envies de bassin bleu turquoise… Et puis j’ai d’autres d’autres projets, d’autres rêves fous, surtout, qui seront prioritaires sur la piscine ! En attendant, on continuera d’avoir chaud, de s’arroser au jet d’eau extérieur, d’aller se baigner à la rivière, de faire trempette dans la mini-piscine de Little, et… de manger des glaces.

Et vous, quels sont vos petits bonheurs de ce début d’été ?

Yogi Mama

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Mon baby bump de 21 sa

Si vous me suivez sur Instagram (où j’ai repris du service, jusqu’à la prochaine coupure ^-^), vous savez que j’essaie de retrouver un peu de mobilité malgré une grossesse « tendue », et pour cette raison je me suis lancée le défi de pratiquer quotidiennement le yoga, comme lorsque j’étais enceinte de Little il y a quatre ans.
En 2015, j’ai profité des quatre derniers mois de ma grossesse pour pratiquer une heure à une heure trente chaque jour, d’abord en studio à Lyon, puis seule chez moi lors des vacances. Je pense que cette routine m’a énormément aidée à limiter les douleurs de la grossesse et à accoucher rapidement.
Pour cette deuxième grossesse, les nombreuses contractions m’ont octroyée un arrêt de travail précoce et une mise au repos forcé. Je ne nage plus, ne marche plus beaucoup (je m’accorde une longue balade par semaine…), je reste beaucoup allongée. Mais le moral en pâtit, et des douleurs et des gênes naissent de cet immobilisme (sciatique, oppression de la cage thoracique, fourmis dans les jambes…) : je me suis demandée si « j’avais le droit » de faire un peu de yoga au quotidien pour me dérouiller, et j’ai décidé d’essayer, pour voir, à hauteur de trente à quarante minutes maximum chaque matin. Est-ce que les contractions vont se multiplier ? Ou est-ce que les douleurs vont disparaître ? Nous verrons bien, je ne suis pas inconsciente et je ne veux pas faire n’importe quoi, je m’écoute, les jours où je suis très fatiguée je ne pratique pas et attends sagement le lendemain. Ce challenge de « yoga everyday » n’est pas un réel défi auquel je veux me mesurer, il s’agit juste de fixer un rituel cadrant, rassurant, et engageant, afin de rester motivée. Mais ce cadre est souple et adaptable.

Aujourd’hui, je partage avec vous les professeurs et les chaines youtube qui font partie de ma playlist pour pratiquer le yoga quotidiennement chez moi. Si vous taper « vidéo yoga » dans votre moteur de recherche, vous trouverez des centaines de propositions, il y en a pour tous les goûts, tous les niveaux, tous les styles et toutes les langues. Voici une sélection personnelle de séances qui me plaisent, je vous expliquerai rapidement pourquoi, et j’espère que cela pourra vous aider si vous-même vous cherchez à pratiquer seul(e) chez vous, sans savoir par où commencer. Mais ce billet sera aussi, je l’espère, un moyen d’échanger sur nos pratiques diverses du yoga (en salle, chez soi, ashtanga, kundalini, hatha, tous les jours, toutes les semaines, en stage intensif…) et de me faire conseiller d’autres vidéos qui vous plaisent à vous, des profs youtube que je ne connais pas, des séances sympas pour femmes enceintes (ou non)…

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♥ Je vous recommande :

Les trois vidéos de la chaîne d’Anouk Corolleur. Elles ne sont pas dédiées au yoga prénatal en particulier, mais on peut les pratiquer en adaptant légèrement selon son propre ressenti ou ses besoins du moment. Anouk est une jeune femme fraîche et souriante, qui a beaucoup voyagé (elle a vécu en Australie pendant 5 ans, en Nouvelle-Zélande pendant un an, entre autre..!), et qui s’est spécialisée dans le bien-être et le développement personnel. Originaire des Alpes, elle fait du surf et du yoga et organise des stages de yoga/surf (vous pouvez consulter son site ici). Les vidéos qu’elle propose sont des routines douces et extrêmement bien expliquées, la progression de la séance est pertinente et fluide, la vidéo est agréable.

J’aime :

  • l’introduction en posture assise et le recentrage sur le souffle en début de séance
  • le flow de la pratique proposée
  • les salutations au soleil
  • l’absence de musique en fond

J’aime moins :

  • rien, j’aime tout ^-^

 

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♥ Je vous recommande :

La vidéo spéciale Yoga prénatal de My Sunny Yoga.

J’aime :

  • la durée idéale de cette séance (26 minutes)
  • la douceur et la sérénité intrinsèques à cette pratique
  • le déroulement bien pensé, très adapté aux femmes enceintes
  • les explications simples et claires de la prof, on voit qu’elle sait de quoi elle parle (et qu’elle est enceinte !)

J’aime moins :

  • l’image même de la vidéo, pas très esthétique (je suis assez sensible aux choses belles, j’aime bien que le rendu photo d’une vidéo soit un peu travaillé)

 

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♥ Je vous recommande :

Une vidéo pour toutes et tous, pas spéciale femme enceinte : celle de la chaîne Youtube doctissimo avec Sandrine Bridoux (la célèbre @frenchyogagirl)

J’aime :

  • le choix des postures proposées, intéressantes et pertinentes
  • l’esthétique de la vidéo, de grande qualité
  • les explications de Sandrine

J’aime moins :

  • rien, j’aime tout

 

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♥ Je vous recommande :

Une vidéo de 35 minutes de la célèbre et joyeuse Adriene, qui, pour cette séance, a invité une yogi future maman, afin de lui faire effectuer les postures tout en donnant des explications précises pour que la séance soit efficace mais sans douleur.

J’aime :

  • le choix réduit de postures : cinq. Choisies avec soin et pour des raisons précises
  • la bonne humeur d’Adriene
  • les explications claires et développées

J’aime moins :

  • le rythme un peu trop lent de la pratique : trente-cinq minutes pour cinq poses. Pour ma part, je trouve qu’il y a un peu trop de blabla (mais c’est mon défaut, je suis un peu impatiente °_°)
  • la langue : la vidéo est en anglais et cela pourra décourager certains yogis

 

Souvent, pour compléter ces séances de quelques minutes de relaxation un peu plus approfondie, je mets à la suite d’une de ces vidéos celle de Yoga Fire by Jo pour m’octroyer un savasana bien régénérant. Ses exercices de respiration consciente me plaisent beaucoup : la vidéo spéciale relaxation guidée ici.

 

♦ Je vous déconseille :

→ la séance de prénatal sur la chaîne Doctissimo « Yoga prénatal ».

– La musique de la séance que j’ai suivie était bien trop rythmée, inappropriée.
– La prof m’a agacée avec son discours un peu condescendant et infantilisant.
– Le yoga proposé est trop doux et basique pour moi (mais il peut convenir à d’autres yogis, peut-être).
– La séance ne propose pas de salutation au soleil.
– À aucun moment le nom sanskrit des postures n’est donné (j’aime bien qu’on nous donne le nom générique, type « posture de l’enfant », puis le nom sanskrit. Je suis snob, vous savez bien… ^-^).
= En résumé, je trouve cette vidéo bien trop superficielle, sans âme, sans flow, sans intérêt.

Voilà, c’était un aperçu des quelques vidéos que j’aime utiliser pour pratiquer à la maison, enceinte ou non (j’utilise énormément les vidéos de Sandrine Bridoux et d’Adriene depuis que je vis à la campagne et que je pratique un peu plus seule). Y a-t-il des profs et des cours que vous adorez et que vous me conseilleriez pour enrichir cette playlist ?

À bientôt.

Journal d’écriture #3

Être au repos forcé est à la fois très frustrant (dieu que j’aimerais pouvoir randonner au soleil, faire du yoga, nager, accomplir des tâches dans mon jardin et ma maison…) et une bénédiction. Moi qui fourmille habituellement, je suis contrainte de prendre mon temps et de ralentir le rythme. Au lieu de m’éparpiller dans des dizaines d’activités passionnantes, je dois me concentrer sur un très petit nombre de choses : lire, écrire, dormir, et manger équilibré, entre autres. Le reste… eh bien, le reste n’est plus une priorité par rapport au bébé. N’est-ce pas ?

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(mon bureau au soleil, sur l’une des terrasses de la maison)

Je profite donc de ce temps qui m’est offert pour travailler sur mon projet de roman n°1, toujours le même, celui dont le titre provisoire était Les Sœurs Ponsard et qui, dernièrement, s’est mué en : Les racines sauvages (sur les conseils de ma petite communauté Instagram, et de mes proches).

Depuis hier, je travaille sur un chapitre qui manquait, celui d’une audition au Conservatoire de Paris. C’est intéressant de fouiller sur internet pour trouver des informations sur ce lieu, des photos pour m’aider dans les descriptions, et me projeter à la place de mes personnages dans cette journée de stress et d’escapade à la capitale.

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(nouveau titre, et un essai de couverture, provisoire, pour mon projet de fiction. Première de couverture réalisée gratuitement sur le site Canva)

Depuis que j’écris ce roman, je vous l’ai déjà dit, je ne lis plus les autres livres de la même façon. C’est-à-dire, je ne suis plus une lectrice innocente qui se laisse emporter sans s’arrêter. Je suis plus alerte, j’ai des filtres de lecture qui m’aident pour mon travail d’écriture (mais qui malheureusement brisent un peu la magie du voyage total dans un récit envoûtant…).
Grâce à l’un de ces filtres, j’ai remarqué que mon intrigue restait trop au même endroit. Mes personnages ne sortaient pas de leur petite ville douillette, et d’un périmètre bien défini entre la maison, leurs lieux de travail ou d’études, et le centre du bourg et ses commerces.
Or, en lisant d’autres romans donc, je me suis aperçue que certes j’aimais beaucoup ce côté « ancrage marqué dans un lieu de référence », qui me rassure et m’attache aux personnages et au livre en général, mais uniquement dans la mesure où, à un moment donné, intervenait un éloignement temporaire des personnages par rapport à ce lieu : un voyage, un départ brusque, un bannissement même. Pour illustrer cela, je peux tout simplement vous parler du dernier livre que j’ai terminé, un polar suédois d’Henning Mankell : L’homme inquiet.
L’une des choses qui m’a le plus plu dans ce roman, c’est le lieu et la saison. C’est-à-dire, l’ancrage spatio-temporel du récit. Wallander, l’enquêteur, est un sexagénaire qui vit seul avec son chien dans une ferme très isolée en Suède, entre mer et champs. L’auteur insiste beaucoup sur le lieu, sur la solitude et la douce mélancolie qu’inspire le paysage. Pendant ma lecture, je ressentais le vent océanique, la brise marine, j’entendais l’air souffler entre les épis de blé et les herbes sauvages. J’accompagnais Wallander dans ses longues promenades et ses errances mentales. L’intrigue avait lieu en été, les orages et les chaleurs étaient convoqués au fil des pages, tout comme les siestes sur la balancelle, les petits-déjeuners dehors sur la terrasse, les nuits chaudes et lourdes… Bref, autant d’éléments qui m’ont conquise et attachée au roman, au personnage principal, au lieu. Mais durant cet été d’enquête, Wallander est aussi amené à faire beaucoup de déplacements courts, à divers endroits autour de son terrier : Stockholm, Copenhague, Berlin, une ville où il a grandi ou encore d’autres petites villes proches de la sienne… Et c’est à chaque fois le même exotisme du départ et de l’inconnu, et le même soulagement du retour à la ferme isolée, que j’ai ressentis. Partir pour mieux revenir, partir pour mieux ressentir ? …

On peut aussi penser à tout un tas d’autres romans, plus connus encore, et qui parleront à tout le monde ou presque : prenons l’exemple d’Harry Potter. Je ne sais pas vous, mais moi j’adore être à Poudlard avec les héros d’HP, encore plus après l’une de leurs escapades à Londres, un passage dans Diagon Alley, un rendez-vous au Ministère de la Magie, une sortie nocturne dans la Forêt Interdite, après une excursion à Pré-au-Lard ou encore au retour des éprouvantes grandes vacances chez les Dursley. Je sens bien que le plaisir de me sentir à Poudlard est décuplé par le fait d’en avoir été éloignée temporairement. Vous voyez ce que je veux dire ?

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(Malham Cove, que nous avons visité en avril dans le Yorkshire : l’un des (magnifiques) endroits où Harry Potter, Hermione et Ron se rendent dans le tome 7 de leurs aventures, alors qu’ils essaient d’échapper aux Mangemorts qui débarquent chez les Weasley)

Ce n’est pas la première fois que je prends conscience de ce sentiment de lectrice, et cela m’a fait réflechir à mon propre récit. Mes personnages s’éloignaient-ils assez d’Aiguevieille, leur petite bourgade paisible, pour qu’on prenne encore plus de plaisir à y revenir avec eux ?
Non, et il me fallait y remédier. En plus, ces nouveaux chapitres à intercaler me permettent d’étoffer un personnage trop secondaire, Hortense, la benjamine des trois sœurs, et de lever le voile sur un aspect trop peu abordé de l’histoire de leur famille.

Voilà donc où en est mon travail actuellement. Je glisse dans mon manuscrit de nouveaux chapitres pour apporter une touche d’exotisme à mon ancrage spatial, pour rendre l’un de mes personnages moins anecdotique, et pour apporter une réponse que je ne pensais pas donner en premier lieu, concernant le mystère du père trop absent.

Je suis vraiment heureuse de m’être lancée pour de bon dans l’écriture, car cela m’apprend beaucoup, et pas seulement lors des phases d’écriture proprement dites, mais aussi lors de moments de lecture, lesquels ne sont plus aussi insouciants qu’auparavant, mais le fait qu’ils soient si riches d’enseignement compense largement cette perte d’innocence à mes yeux.

Ressentez-vous ce besoin d’ancrage spatio-temporel en tant que lectrice/lecteur, vous ?

Et concernant mon projet d’histoire, n’hésitez pas à me donner votre avis sur ce nouveau titre !

 

NB : les photos de ce billet sont personnelles et non libres de droits. Merci de ne pas les utiliser sans mon autorisation.