Résilience

Bonjour à vous,

dernièrement j’ai vu un film et un documentaire qui m’ont beaucoup parlée, car ils faisaient écho à mon vécu. Alors aujourd’hui, c’est un billet un peu plus personnel que je vais écrire.

J’ai vu le film Pure, avec Alicia Vikander, que m’avait conseillée une lectrice du blog (coucou et merci, si tu te reconnais ! ). Ce film m’a vraiment marquée. L’histoire se passe en Suède, dans une banlieue, et on y découvre Katarina, une jeune fille déscolarisée, déjà en échec dans sa jeune vie, suivie par les services sociaux, vivant avec une mère alcoolique. Le film commence avec Katarina qui, par hasard, par erreur, découvre Mozart, et est subjuguée par la beauté et la force de sa musique. On la voit d’abord écouter La méditation de Thaïs de Massenet, et conclure qu’elle ne veut plus de cette vie laide et sale qui est la sienne, qu’elle désire de la pureté.
Fascinée par la musique classique, elle se rend à un concert dans un auditorium, et découvre l’autre monde, celui de la bourgeoisie, des gens riches, élégants, bien élevés, un monde où les apparences sont belles et raffinées. Le contraste avec son monde à elle est frappant. Même la belle Alicia Vikander, en Katarina mal peignée, pas maquillée et vêtue d’amples tee-shirt informes, détonne dans cet univers gracieux et ordonné. Elle désire à tout prix pénétrer cet autre monde, s’élever, elle veut quitter sa misère et la pauvreté intellectuelle de son microcosme. Être entourée d’artistes, de musiciens, de gens cultivés et raffinés, qui lisent, qui se passionnent pour autre chose que des jeux vidéos et les clips de MTV (les deux activités de son petit-ami lorsqu’il ne travaille pas).

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Je ne vous raconterai pas la suite, car à partir de là, le film et mon vécu ne se ressemblent plus. Mais ce début, ce contraste entre deux univers sociaux, c’est un peu mon histoire. Évidemment, ce n’est pas aussi extrême que dans le film : je ne viens pas d’un quartier glauque et défavorisé, ma mère n’était pas alcoolique, je n’ai pas été déscolarisée ! Et lorsque j’ai voulu changer de milieu social, ce n’est pas vers la bourgeoisie des auditoriums, des conservatoires, vers l’intelligentsia que je me suis tournée. Mais j’ai vécu quelque chose de similaire : très jeune, j’ai évolué dans des groupes de gens pas très intéressants, et surtout pas très ouverts sur le monde. Très tôt, mon monde a été très limité : du rap, des jeux vidéos, des pétards, et pas beaucoup de perspectives. Enfant, j’avais été si curieuse, si enthousiaste… adolescente je suis devenue apathique, renfermée, intolérante. J’avais un petit-copain qui n’était pas vraiment ce qu’on appelle une « bonne fréquentation ». Je me suis enfermée dans un carcan très, très étriqué. J’ai éteint tout ce qui me faisait vibrer, j’ai essayé de me couler dans un moule qui ne me plaisait pas beaucoup mais je n’avais pas d’autre choix : dans mon village, c’était comme ça et pas autrement. Dans mon collège, c’était comme ça et pas autrement. Être différent, c’était se mettre à l’écart et être dédaigné, je n’étais pas capable de faire ce choix. Et pourtant ce n’était pas moi : je n’aimais pas le rap, Skyrock, les jeux vidéos, les pétards, ne rien faire. Au fond de moi, j’aimais le rock, déjà peut-être le métal, la folk. Je dévorais les livres, Emily Brontë, Zola, Flaubert, mais je n’en parlais pas. Comme Katarina, il y avait une large part de moi qui rêvait de pureté, mais j’évoluais dans un univers sale et dégradant. Je ne vous raconterai pas tout, il y a des choses qui ne se disent pas sur un blog, et dont j’ai pu parler plus tard, une fois adulte, avec des thérapeutes ou avec mes proches. Mais en tous cas, pendant des années, six, sept ans, j’ai été quelqu’un que je n’avais pas envie d’être, dans un monde qui me dégoutait.
À la fin, vers 19 ans, je ne savais même plus que j’avais pu être autrement. J’avais mis mes désirs de pureté de côté, je pense que je m’étais résignée, et surtout que j’étais devenue aussi étriquée d’esprit que les gens que je fréquentais. J’étais bête, je ricanais, je ne réfléchissais plus beaucoup, j’étais bagarreuse, malpolie, j’étais devenue moi même une « mauvaise fréquentation »…
Et puis, par hasard, par une amie, j’ai découvert un groupe de personnes de mon âge, très différents de mon univers. Au départ, ils ne m’intéressaient pas beaucoup, je m’étais persuadée que j’étais bien, dans mon monde étroit et violent, limité à un petit périmètre de cinq kilomètres autour de mon village. Et puis, la musique a été le premier déclic. Ces inconnus, la plupart musiciens, tous étudiants, écoutaient ce que j’aimais, des groupes de rock, de métal, ils organisaient des festivals de musique dans ma région, des concerts à Metz, des fêtes géniales chez eux, ils connaissaient tout le monde en ville, sortaient dans des bars, parlaient de livres et de politique, étaient engagés, et assumaient leurs pensées et leurs paroles. Tout cela était absolument nouveau pour moi. À côté d’eux, je me sentais gueuse. J’avais honte de mon langage plein de gros mots, de mon cerveau ramolli et encrassé qui n’était plus capable de réflechir par lui-même, de mon agressivité. J’étais toujours à côté de la plaque, en leur compagnie. Je disais systématiquement ce qu’il ne fallait pas, ne réagissait pas comme il fallait, je mettais les pieds dans le plat. Ç’a été rude, un choc pour moi. Évidemment, j’étais une telle péquenaude qu’il m’était impossible d’entrer dans leur monde, ils ne pouvaient pas m’accepter. Mais j’ai insisté. Oui, comme une vraie sangsue opportuniste, j’ai senti que mon salut dépendait de mon intégration à ce monde qui me plaisait tant, alors je n’ai pas abandonné. J’en ai bavé, vous pouvez me croire ! Ce rejet, ces mois de traversée du désert social, alors que je fêtais mes vingt ans, ç’a été une claque, pour mon égo et pour tout le reste. Je me suis éloignée de mes anciennes connaissances, mais je n’ai pas, pour autant, gagné de nouveaux amis dans la foulée. J’étais assez seule. Ça m’a remis les idées en place, mais surtout ça m’a appris. Beaucoup. Ça m’a appris à ne pas dire toutes les bêtises qui me passaient par la tête. À réflechir, à nouveau. À attendre, à comprendre, à écouter. À sourire aussi. À calmer mon impétuosité. Petit à petit je me suis adoucie, j’ai remis mon cerveau en marche, je l’ai nourri, nourri, encore et encore, j’ai lu tout ce qu’on me conseillait, écouté tous les groupes qu’ils aimaient et que, miracle, j’aimais aussi (et que j’attendais depuis des années !) , découvert des choses fabuleuses, abandonnées celles qui ne me plaisaient pas mais que je traînais par habitude. Petit à petit, j’ai conquis une personne après l’autre de ce groupe d’étudiants si passionnés, si vivants, si intéressants. J’ai pris mon temps, j’ai fait des erreurs, j’ai réparé, et… treize ans plus tard, j’ai un enfant avec un de ces étudiants, et les autres sont mes meilleurs amis, l’un d’entre eux est aussi le parrain de Little. C’est devenu mon monde. Enfin, non, ça ne l’est pas devenu. Je crois que j’y appartenais au départ, de par mon éducation, ma famille, mais que je l’ai perdu et m’en suis éloignée à cause de rencontres, de chemins qui bifurquent, de mauvais choix de ma part. À vingt ans, j’en suis sûre, j’étais sur le fil du rasoir, prête à basculer du mauvais côté de ma vie. Par le hasard puis par la volonté de m’extirper de mon milieu social, j’ai rencontré des gens qui ont changé ma vie. Je suis tellement fière et heureuse de les avoir dans ma vie aujourd’hui, et du chemin parcouru depuis cette rencontre.
Voilà, voilà pourquoi Pure m’a tant touchée. J’ai été Katarina, à côté de la plaque, un éléphant dans un magasin de porcelaine. Je me suis sentie humiliée d’être si nulle, de ne pas avoir les bons codes, les bons filtres de lecture du monde, j’ai eu honte de moi-même, comme elle. Et comme elle, j’ai refusé d’accepter un état qui me rendait malheureuse, j’ai voulu m’élever socialement parce-que je savais que ça me rendrait plus heureuse et que j’y trouverais de quoi m’enrichir intérieurement. Je ne me trompais pas. Grâce à mes amis et Robinson, je pense que je suis devenue la personne que je désirais être éperdument alors que je pensais que ça me serait toujours inaccessible. Je ne renie rien, je suis passée par tout ça, j’ai appris des choses durant mes années noires, auprès de mes mauvaises fréquentations. Je me sens riche de ces expériences contrastées. Peut-être qu’il n’y a pas de hasard et que tout cela était écrit, que je devais en passer par là, par ces chemins alambiqués, pour arriver où je suis aujourd’hui.

♥♥♥♥♥

L’autre film qui m’a touchée, dernièrement, est un documentaire sur Netflix : I am Maris. C’est la thématique du yoga qui m’a attirée, et puis finalement j’ai trouvé plus de points communs encore entre Maris et moi.

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Bon, c’est typiquement LE documentaire à l’américaine, avec ses moments larmoyants, sa musique émouvante, le schéma habituel de la descente aux enfers suivie de la renaissance du phénix, le message empli d’espoir, et les gens pleins de bons sentiments. Malgré tout, j’ai aimé regarder ce documentaire, inspirant et lumineux. Les peintures de Maris sont magnifiques, et la jeune femme est, simplement, touchante.
Pour résumer, il s’agit du témoignage de Maris sur sa maladie mentale. Elle souffre d’anxiété, d’angoisses incontrôlables. Cela a entrainé, à l’adolescence, un épisode d’anorexie et une hospitalisation en urgence. Puis, Maris a découvert le yoga, et ça l’a aidée à aller mieux.
Je grossis un peu le trait, car en réalité ce n’est pas si simple, pas si linéaire. Les peurs de Maris n’ont pas disparues. Elle ne donne pas de leçon, de recette, elle admet que ses troubles sont toujours là et ne disparaîtront jamais, elle apprend juste à vivre avec et à les anticiper.
Vous vous en souvenez peut-être, j’ai aussi connu un épisode d’anorexie. Je n’étais déjà plus adolescente, c’était il y a cinq ans. Ça m’a fait quelque chose d’entendre à nouveau parler des symptômes et explications psychologiques de ce trouble alimentaire. Le besoin de contrôle lorsqu’on perd pied dans sa vie, et toutes les petites manies qui deviennent de véritable tocs qui régissent le quotidien…
Je ne reviendrai pas sur tout ça, j’avais écrit un billet à l’époque, dans lequel je mettais cartes sur table avec vous (ici). Je voulais seulement vous parler de ce documentaire car je l’ai trouvé beau et inspirant.
J’ai noté une phrase que dit Maris, qui peut paraître évidente et simple mais parfois cela a du bon de se le rappeler, et je souhaiterais terminer ce long article avec ses mots :

Quand les choses vont dans le bon sens pendant un moment, on oublie ce qui n’allait pas. On oublie qu’on est qui on est, grâce aux épreuves qu’on a traversées.

Maris Degener

Bonne semaine à vous ! À bientôt.

2018 -> 2019

Bonne année ! Meilleurs vœux à vous, qui êtes toujours présent(e)s, fidèles au poste, et que je remercie chaleureusement pour vos mots et vos encouragements ! Je reprendrai les mots de mon amie Camille pour vous souhaiter une année 2019 pleine de CALME et de sérénité 😉  En tous cas, c’est ce que je me souhaite ^-^
Ce premier billet de l’année sera consacré à une rétrospective, dans les grandes lignes, de l’année qui vient de s’achever, et à une petite liste de bonnes résolutions ou de projets motivants pour 2019. C’est parti !

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Bilan 2018

  • sport

Trois ans et demi après l’accouchement, on peut dire que j’ai enfin retrouvé un rythme de croisière au niveau de mon activité sportive. Après avoir beaucoup nagé en 2017-2018, la deuxième partie de l’année aura été entièrement dédiée au grand retour de la course à pieds, ou presque. Ma piscine municipale ferme en juin, car un grand complexe aquatique en plein air ouvre exclusivement pour l’été, dans le village voisin. Alors j’ai du dire adieu à mes longueurs crawlées dominicales, car hors de question d’aller nager au milieu des palmiers, des centaines de familles venues faire bronzette sur les berges de la piscine d’été, de me faire bousculer et éclabousser dans le lagon ou à côté des toboggans à eau. Clairement, le complexe aquatique d’été n’est pas fait pour nager. En juin, je suis donc devenue SPF, sans piscine fixe. Le plus simple a alors été de me rabattre sur l’activité sportive qui ne nécessite rien d’autre qu’une paire de baskets : le running. J’allais déjà courir de temps en temps, mais à partir de juin, je me suis astreinte à une (ou deux) sorties par semaine. La reprise a été dure, car mon village est à la fois perché et escarpé, et mon parcours est une suite de montées et de descentes raides, de celles qui esquintent les genoux. Mais après sept mois de running, je peux dire que je constate mes progrès ! Sur le même parcours, je suis bien moins essoufflée, je me traîne moins, au contraire je sens mon énergie monter progressivement au fil de mes foulées. J’ai retrouvé les sensations (grisantes) que j’avais il y a cinq ans, quand je courais beaucoup, avant de me blesser. Mais j’essaie d’apprendre de mes erreurs, je sais que mon corps n’est pas capable d’encaisser plus d’une course par semaine, à raison de 7 kilomètres format trail, sur 45 minutes. Même si j’ai très envie d’aller courir tous les deux jours, je me retiens, car les fois où je l’ai fait, mon dos et mes hanches se sont rappelés à moi de manière, euh, douloureuses… ^-^ Ce qui me fait prendre conscience, aussi, du temps qui est passé depuis mes performances d’il y a cinq ans. J’ai trente-deux ans, bientôt trente-trois, un enfant, des abdominaux bien moins gainés, et un dos qui a beaucoup porté. Je vieillis, même si je ne ressens pas du tout l’angoisse de prendre des années. Je me sens toujours très jeune, surtout dans ma tête, mais mon corps me rappelle de temps en temps que je ne peux plus effectuer tout ce que je pouvais faire avant. C’est comme ça. Lorsque je vois mes progrès en yoga par exemple, je me dis que le temps et l’âge peuvent aussi être synonymes d’évolution en souplesse, le corps a de nouvelles limites mais il débloque aussi de nouvelles possibilités. C’est intéressant, cette exploration, je ne m’en lasse pas.

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  • éducation

Cela a été le gros contrecoup de 2018. Nous avons eu beaucoup d’inquiétudes et de soucis avec Little, et une grosse remise en question de nos principes d’éducation. Trop de lâcher-prise, pas assez de cadre… on a réalisé en septembre que notre fils se transformait en enfant-roi et qu’il devenait de plus en plus difficile à gérer. Les crises à répétitions, la violence… autant de signaux qui nous ont alertés, et on a vite sonné l’alarme autour de nous. Entourage, médecin, enseignante… j’ai frappé à toutes les portes pour demander de l’aide, et des réponses à nos questions. Finalement, nous avons eu plus de peur que de mal, car nous avons compris assez rapidement ce qui n’allait pas dans notre manière d’éduquer notre fils et avons pu corriger le tir. Poser des limites plus claires, être plus stricts… Little avait besoin d’être rassuré et de voir ses parents affirmer leur rôle d’éducateur. Je n’en reviens pas d’avoir pu me perdre à ce point dans les méandres de l’éducation, alors que c’est mon métier… Mais comme le dit l’adage, les cordonniers sont souvent les plus mal chaussés 😉
Depuis les vacances de la Toussaint, après beaucoup de crises de larmes, d’épuisement, de découragement, nous avons donc pris le problème à bras-le-corps, et, aidés d’une pédopsychiatre, notre famille a replacé au centre de ses préoccupations l’éducation de Little. Ça demande beaucoup d’énergie et de confiance, bien sûr, mais le plus important est que j’ai retrouvé la foi que j’avais perdu, en lui, en moi, et en nos convictions éducatives.

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  • lecture

Le bilan qui fait plaisir : trente livres lus cette année ! Alors, ça peut paraître peu aux yeux de gros lecteurs, mais pour moi qui ai très peu de temps, et qui veux faire dix mille activités dès que j’ai un moment, trente livres c’est énorme. En tous cas, c’est plus que ces trois ou quatre dernières années. Depuis que je suis devenue maman, quoi.
Faire les trajets maison-travail en train a clairement changé la donne et me permet d’avoir une heure de lecture supplémentaire par jour (quand je ne suis pas épuisée et que je m’endors pas durant le trajet !).
Je ferai un petit billet spécial « Bilan lecture 2018 » avec mes coups de cœur de l’année.

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mon petit coin bureau improvisé lorsque je veux rester au coin du feu

  • écriture

Ayant terminé mon premier roman en février, j’ai passé les premiers mois de 2018 à le corriger, puis je l’ai envoyé pour une première beta-lecture à des copines volontaires ^-^ Le laisser de côté, reposer comme une pâte à pain, m’a fait du bien, cela m’a permis de prendre du recul bien sûr, et de laisser décanter toutes ces idées, toutes ces histoires qui s’entremêlent dans mon récit. Je suis à présent prête à le retrouver, maintenant que mon esprit s’est détaché de l’histoire et que je me sens plus fraîche, plus disposée à le relire avec un nouveau regard. J’espère parvenir, en 2019, à la retravailler en profondeur, à le dépouiller de ses inutilités, de ses lourdeurs, à le polir comme un joli galet.
En 2018, j’ai aussi jeté les premières fondations de mon second roman, en effectuant tout le travail de préparation, en amont de l’écriture. Mais le temps me manque, j’attends d’en avoir à nouveau pour m’y atteler tranquillement et me plonger avec dévotion dans ce nouveau projet d’écriture.

  • maison

2018 aura été une année de travaux et d’aménagement ! En février, nous avons fait abattre des cloisons, et monter de nouvelles séparations entre la pièce principale et les chambres / SDB. Nous avons fusionné la cuisine et le séjour, fait disparaître les couloirs sombres.
Puis, il a fallu choisir les peintures de ce nouvel espace, et ce ne fut pas une mince affaire. J’ai eu envie, dès le départ, d’un bleu ardoise et d’un rose coucher de soleil californien, mais je suis passée par moult tergiversations, du moutarde, du kaki, du bleu… avant d’être sûre de mes choix. Et nous avons fini par obtenir le mélange parfait dont nous rêvions, un séjour vert amande, rose, kaki et bleu ardoise ! Qui surprend toujours mais surtout, qui séduit tout le monde !
Ensuite, Robinson, aidé de son frère et de nos amis, a installé la cuisine qu’il a entièrement conçu ! Je l’ai trouvé très courageux car c’est le genre de travaux que je ne ferai JAMAIS ! Sûr. Le résultat est comme nous l’espérions, très minimaliste, et s’intègre parfaitement avec le côté plus chaleureux et bohème du reste de la maison.
Enfin, en été, nous avons rénové deux des trois chambres du rez-de-chaussée, la nôtre et celle de Little. Elles étaient hideuses, couvertes de crépit, les prises électriques ressortaient des murs, les plinthes se décollaient, bref c’était immonde. Nos amis, encore une fois, sont venus nous aider à décaper les murs, puis nous avons passé sept nuits de canicule à peindre, minutieusement, Robinson et moi. Des nuits, car la journée Robinson travaillait et moi, je m’occupais de Little. Et puis, les journées de juillet étaient trop chaudes pour entreprendre quoi que ce soit. Alors, à la nuit tombée (22h … !), et une fois Little endormi (évidemment, il a choisi ce moment pour veiller plus que de raison…!), je mettais un podcast de La compagnie des auteurs, enfilais le vieux tee-shirt gris de Robinson, et passais le rouleau pendant des heures. J’ai de très chouettes souvenirs de ces moments, l’odeur entêtante de la peinture, le calme de la nuit, la chaleur étouffante, la voix de Mathieu Garrigou-Lagrange, des textes lus, des extraits de Gatsby, d’Une chambre à soi, des anecdotes d’écriture de la Comtesse de Ségur ou de Joyce Carol Oates… J’en ai écouté des dizaines et des dizaines, des podcasts, ces nuits de travaux : F.S. Fitzgerald, la Comtesse de Ségur, la fratrie Brontë, Joyce Carol Oates, Virginia Woolf, mais aussi les épisodes sur les séries, Six Feet Under, Sopranos…

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notre chambre, peinte en blanc et rose, les restes de peinture du salon, et décorée de touches de bleu russe

Après ces sept mois de travaux, nous avons décidé de faire une pause. Il reste une chambre à rénover au rez-de-chaussée, et toutes les boiseries (volets, porte, garage) à repeindre en bleu-gris. Il y a aussi le sous-sol, à rafraichir et aménager. Mais nous avons besoin de profiter un peu, d’abord, de notre jolie maison, et financièrement de nouveaux gros travaux sont inenvisageables pour l’instant, ou alors au détriment du reste. Nous avons envie de nous reposer, de savourer, de passer du temps avec Little (qui a été un peu négligé, pendant les travaux, forcément), et de dépenser nos économies dans un voyage plutôt que dans du plâtre et du ciment ^-^ … Ça attendra un peu !

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la chambre de Little, peinte dans un gris aux reflets lavande très doux

 

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Vœux pour 2019 : ce que je me souhaite de réaliser pour cette année à venir (une sorte de listes de résolutions, si l’on veut…)

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  • couture

Durant ces vacances de Noël, je ne sais pas comment, par quel mystérieux tour de magie, j’ai pu trouver le temps et la motivation de me remettre à la couture ! Cela faisait quelques mois que je n’avais pas utilisé ma machine à coudre, ou alors seulement pour faire des ourlets ou de minimes réparations. Mais là, je n’ai pas chômé, puisque dimanche dernier, j’ai coupé deux patrons pour coudre deux robes, et hop je les ai cousues en deux jours. Je souhaitais porter l’une d’elles au réveillon du nouvel an, mais malheureusement je ne l’ai pas finie à temps (je l’ai terminée le lendemain… dommage…). Mais peu importe ; remettre le pied à l’étrier a généré un sentiment de satisfaction immense et m’a redonnée envie de coudre, beaucoup. Dans la foulée, j’ai donc fait l’acquisition d’un nouveau patron (la blouse Eugénie d’Atelier Scämmit, pour tout vous dire) que j’ai découpé hier, et je me suis lancée dans un patron que je possédais déjà mais qui me semblait difficile. Hier, je l’ai découpé aussi, comme ça pas de marche-arrière possible, le tissu est prêt, il ne me reste plus qu’à coudre (enfin, « plus qu’à »… c’est vite dit !). Cette année, j’aimerais être plus régulière, et m’éloigner des patrons rebattus que j’ai cousus des dizaines de fois. Ma garde-robe ne demande que ça, je n’en peux plus de ne porter qu’un modèle de blouse et qu’un modèle de robe, aussi jolis soient-ils. Il faut que je me renouvelle.
Bon, pour tout vous avouer, lorsque j’ai montré, toute fière, ma dernière robe cousue main à Robinson, il l’a regardée et m’a dit : « Hum, oui c’est bien… Mais tu sais, ton truc à toi, c’est l’écriture. Tu devrais peut-être plutôt te concentrer sur ça… »  °_°  Ah ah ah ah… Le tact de cet homme me laisse toujours pantoise… 😉

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voici la robe que je voulais me coudre pour la Saint Sylvestre, mais que je n’ai pas terminée à temps

  • voyage

Notre dernier voyage à l’étranger remonte à 2015. J’étais alors enceinte de trois mois, et nous avions passé dix jours à crapahuter en Écosse, dans un décor fantasmagorique entre montagnes, lacs gelés, lochs mystérieux et landes brumeuses. Depuis lors, nous sommes partis à la montagne pour faire du snow, à l’océan pour découvrir la Bretagne et arpenter la côte des surfeurs en camping-car, et nous avons campé dans les Alpes cet été. Mais repartir à l’étranger nous taraudait. Après avoir envisagé un voyage en amoureux dans de lointaines contrées, nos finances et notre envie de transmettre l’amour du voyage à Little nous ont fait envisager les choses sous un autre angle. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés à booker des billets d’avion pour l’Angleterre ! Nous partons à la découverte du Yorkshire au mois d’avril, tous les trois ! Je vous en parlais dans ce billet, c’est le voyage de Bakpoki qui m’avait donné terriblement envie de découvrir le nord de l’Angleterre, terre sauvage et littéraire à souhait. Sur les traces des Brontë, d’Harry Potter et même de … Robin des Bois paraît-il (!) -> information à confirmer…. ! Nous ferons aussi un petit tour par Birmingham, pour visiter la ville des Peaky Blinders, série que nous adorons et dont l’ambiance industrielle et sombre nous fascine.  Je suis ravie, j’ai hâte de repartir en terre anglo-saxone, d’entendre parler anglais dans la rue, de boire des bières et de manger des frites dans des pubs, de randonner dans des paysages accidentés de falaises, de montagnes, et de me perdre dans des vallons couverts de bruyères et humides de tourbe. Nous avions envisagé l’Écosse ou l’Irlande, mais les horaires de vol et/ou les tarifs étaient dissuasifs. Le Yorkshire était sur ma liste de voyages rêvés, et les vols pour Manchester correspondaient mieux à nos contraintes. C’était écrit, voilà tout…

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  • écriture

2019 sera placé, je l’espère, sous le signe de l’écriture ! Tout d’abord, cette année, je participe à nouveau au concours de nouvelles de l’Eveil Plumes (pour la cinquième fois ! On dirait que je deviens une fidèle de l’association…). Le sujet, Jeux Interdits, m’a assez inspirée pour que, contrairement à mes habitudes, je sois déjà bien avancée dans l’écriture de ma nouvelle (les autres années, je m’attelais à la tâche durant les vacances de février, soit deux ou trois semaines avant la date limite d’envoi des manuscrits…^-^).
Et puis, autre projet ! À force de participer à ce concours, je commence à accumuler un petit nombre de nouvelles que je souhaiterais réunir en un recueil, et que j’aimerais auto-publier. Je n’en suis qu’aux prémices de ce projet, mais cette idée me motive pour écrire encore et encore. J’ai envie d’élargir mon horizon, j’ai envie d’y croire et de me lancer. J’ai toujours voulu devenir écrivain, il faut que je croie en moi sans attendre que quelqu’un d’autre le fasse à ma place. Il n’y a que moi qui pourrai provoquer ma chance, n’est-ce pas ? J’ai envie de foncer, de tout faire pour essayer, quitte à échouer. Je préfère les échecs aux regrets. Bien sûr, je vous en reparlerai en temps voulu. Tout cela n’est qu’à l’état d’embryon d’idée, pour l’instant.
Enfin, comme je l’ai évoqué dans le bilan ci-dessus, j’ai commencé un nouveau projet de fiction intitulé Wanaka Blues, une histoire qui se déroule en Nouvelle-Zélande, en été. Comme je suis extrêmement sensible aux saisons et incapable de me projeter dans les beaux jours lorsque c’est encore le plein hiver, je ne parviens pas à avancer sur ce projet actuellement. J’attends le retour du soleil pour m’y remettre, je sais que le déclic se fera de lui-même. Mon inspiration est vraiment fluctuante en fonction de la météo, je suis une véritable ourse polarisée entre l’hiver et l’été, sans demi-mesure, ah ah ah…

Mon mantra en 2019

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le givre, à Noël, chez mes parents

Voilà pour ce billet de changement d’année. J’aime bien cette idée de la page qu’on tourne, des souvenirs qu’on garde et de la feuille vierge qui s’offre à nous. Dernièrement, je ne sais plus où, j’ai lu une sorte de mantra qui disait, en substance : notre vie entière est à l’image de ce qui remplit une de nos journées, ou quelque chose comme ça. Cela m’a fait prendre conscience qu’à force d’attendre de vivre de grands moments inoubliables, j’en oubliais parfois un peu le doux quotidien. Et aussi, que passer mes journées à faire des tâches ménagères, à ressasser des soucis, à m’énerver avec Little ou à scroller sur internet reflétait une bien piètre image de ma vie, loin de celle que j’aspire à avoir. Alors, j’ai envie d’inverser la tendance, et d’envisager chacune de mes journées comme le reflet de ma vie entière. Cette semaine, j’ai fait trois randonnées, j’ai passé beaucoup de temps dehors, j’ai lu et cuisiné avec Little, j’ai beaucoup joué avec lui aussi, j’ai pris le temps de préparer des recettes que je n’avais pas faites depuis longtemps, j’ai essayé d’être présente pour mes amis, de prendre des nouvelles… bref, je me suis dit que mes journées devaient être remplies de plus de belles choses, et de moins de négatif (boulot, tâches ménagères, routines obligatoires mais que je vais essayer de mieux diluer dans ma semaine…). Tâchons de mettre ce mantra à exécution en 2019 !

 

Et vous alors ? Votre bilan 2018 est-il plutôt positif ou, comme pour nous, l’impression d’un tourbillon un peu éreintant qu’on est content de vois s’achever ?

Quels sont vos vœux pour 2019 ? Des bonnes résolutions ?

À très bientôt, et encore une belle année à vous !

 

NB : toutes les photos de ce billet sont privées et non libres de droits. Merci de ne pas les utiliser sans mon autorisation.

Une éducation

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Avant de devenir maman, j’avais beaucoup lu, des blogs et des livres, afin de me faire une idée des grands principes d’éducation « à la mode » à ce moment là. Ma mère m’a donnée une éducation imprégnée de Dolto mais aussi alourdie du poids de la vieille éducation et des traditions, un mélange un peu explosif de « laisser couler » et d’extrême sévérité. Le combo ne m’a pas vraiment réussie, petite j’étais ingérable, violente, débordée par mes émotions, une véritable tornade. Heureusement, le temps, les rencontres, les études et l’amour de mes parents m’ont permis malgré tout de devenir une personne plus ou moins normale. Un peu borderline parfois, et toujours explosive, mais dans la limite du raisonnable.
Cependant, ce passif m’a pesé, et a créé des traumas ; je ne dis pas que mon enfance, ma famille ou mon éducation sont les seules responsables de tous mes maux d’adulte, (ma passade anorexique par exemple), mais je pense qu’elles sont un facteur déterminant. J’ai consulté une psychologue durant cette année de troubles alimentaires, cela m’avait aidée, puis j’étais (enfin !) tombée enceinte et, bourrée d’hormones, persuadée que j’allais mieux, j’avais arrêté la thérapie.
Tout cela a créé une peur en moi : en devenant maman, j’étais terrorisée à l’idée de transmettre à mon enfant ces énormes valises que je me trainais depuis l’enfance. Ce tempérament de feu que j’avais du mal à maitriser et qui me rendait rarement service. Je voulais l’épargner, mon petit, lui éviter de devenir aussi barjot que sa maman. Je ne me jette pas la pierre. On veut tous, le meilleur pour notre enfant.
Afin de ne pas faire de Little un mini-moi, j’ai appliqué l’exacte inverse de mes parents. Je me suis passionnée pour la pédagogie bienveillante, alternative, pour la Communication Non Violente, les principes de Maria Montessori et de Céline Alvarez. J’ai tout bien potassé, et en bonne élève que je suis j’ai appliqué les choses avec soin, me félicitant d’avoir trouvé une éducation respectueuse de l’enfant, dans la douceur et l’empathie.
J’ai voulu tellement bien faire que… j’ai mal fait ! A trop vouloir protéger mon fils, lui éviter maltraitance ou malveillance, propos blessants d’adulte ou étiquettes, j’ai oublié de lui poser un cadre. Et Robinson, convaincu par mes méthodes pleines de bon sens, et dûment argumentée (par mes lectures et mon expérience d’enfant et d’enseignante) s’est lui aussi laissé dépasser.

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J’ai été rattrapée par mes vieux démons, en quelque sorte ; en effet, l’un des traits de ma personnalité le plus visible, c’est que je suis extrême. Jamais de demi-mesure. Ma mère me dit entière, c’est un adjectif plus doux pour nommer une réalité assez brute. Je suis soit tout soit rien, soit blanc soit noir. J’ai voulu me démarquer de mon enfance au point de devenir extrême dans mes choix éducatifs. Moi qui suis une enseignante avec de l’autorité et qui n’ai jamais eu de problème à tenir mes élèves, je me suis retrouvée complétement dépassée par mon fils. Je n’ai pas su lui poser le cadre nécessaire, j’ai cru que l’aimer et tenter de le comprendre dans toutes les situations étaient des garanties d’une bonne éducation, et d’un développement harmonieux. Or, nous nous sommes retrouvés face à un petit garçon qui s’est mis à partir en vrille de plus en plus fréquemment, et plus nous cherchions à comprendre et expliquer ces « crises », moins nous l’aidions, finalement.

Je l’ai rapidement évoqué par ici, la rentrée en petite section ne s’est pas tout à fait bien passer pour Little. Pour être plus exacte, tout se passe bien dans sa classe, avec sa maitresse, etc… mais les choses ont été plus délicates chez sa nounou. Little est devenu agressif, hors de contrôle, sa nounou n’a pas su s’imposer face à lui et elle s’est laissée complétement dépassée par la situation.
A la maison, les affrontements ont été de plus en plus fréquents : là où, avant, Little pouvait nous sembler très vif et plein d’énergie, nous avons constaté que nous étions désormais face à un enfant dépassé par ses émotions, immature et « capricieux » (même si je n’aime pas ce dernier adjectif, car je ne crois pas que les crises des enfants puissent être des caprices… C’est Isabelle Filliozat qui explique cela très bien, si ça vous intéresse).
Bref, nous venons de vivre deux mois intenses, très difficiles, ponctués de crises de larmes, d’abattement, et d’une grosse envie d’abandonner de mon côté. J’ai l’impression d’être la pire mère du monde, et d’avoir fait n’importe quoi. Je me sens un peu perdue, pourtant je sais au fond de moi que j’ai eu raison de ne pas appliquer l’éducation que j’ai moi-même reçue. Je reste persuadée que les fessées, les punitions, le « coin », les étiquettes « tu es méchant, tu es gentil » sont autant d’erreurs graves à ne pas commettre avec des enfants dont le cerveau est en plein développement. Tout ce que j’ai lu à ce sujet, notamment les derniers rapports des recherches en neuro-sciences (ou plus simplement, le livre de Céline Alvarez, Les lois naturelles de l’enfant) me semble d’une logique, d’une évidence implacable. C’est juste moi, et Robinson aussi, qui n’avons pas réussi à trouver l’équilibre au milieu de toutes ces théories. Certaines personnes se fient à leur instinct, et foncent. Ma belle-sœur, qui sera maman dans quelques jours, est de ceux-là. Elle ne se pose pas de question sur l’éducation de sa future petite fille, elle se fait confiance. Je suis admirative. Je ne suis pas comme ça, je n’ai pas confiance en moi, et je crois que ce sera ainsi toute ma vie. J’ai du mal à lâcher prise, à faire confiance à l’avenir, à moi-même, à mon fils. J’ai besoin de contrôler les choses, l’incertitude me fait peur, alors élever un enfant, je ne vous raconte même pas… on avance à tâtons constamment, on essaie un truc, puis un autre, on fait tout et son contraire, on se sent toujours dépassé, et nul. Enfin, dans mon cas.

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Aujourd’hui, il devient urgent d’aider Little à surmonter ces crises, à vaincre son agressivité, à s’apaiser. Je suis allée voir mon médecin, quelqu’un d’exceptionnel en qui j’ai une confiance absolue, qui a toujours su m’écouter et me conseiller sans me brusquer, et en prenant en compte ma sensibilité (végétarisme, méfiance vis-à-vis des médicaments et des vaccins, etc…). Il a vu dans quel état je suis actuellement, il a semblé alerté et m’a envoyée consulter une pédopsychiatre renommée à Lyon, spécialiste de ces situations « de crise ». Il m’a aussi dit de revoir une psychologue. Et puis il m’a dit une phrase qui m’a achevée : « La fenêtre est grande ouverte, votre fils a grimpé sur le rebord, il est prêt à sauter. Maintenant, il faut l’aider. »… Bien sûr, je me suis effondrée. Mais je sais que nous allons faire tout ce qu’il faut pour l’aider, pour redresser la situation, car rien n’est irréversible et contrairement à ce que disait Dolto, tout ne se joue pas avant 3 ans, ou avant 7 ans, mais bien avant 99 ans ! J’ai de l’espoir et j’essaie de remobiliser mon énergie pour que nous allions mieux, car mine de rien, Robinson et moi avons tout pour être heureux : une jolie maison, un grand jardin, un village paisible, un petit garçon mignon et intelligent, une bonne santé, des amis et une famille présents, et puis surtout nous sommes là l’un pour l’autre, toujours aussi complices et d’un soutien sans faille. Et amoureux.

Voilà, je ne sais pas si ce billet tout en transparence vous plaira, car il ne respire pas la joie de vivre ah ah… Et pourtant, c’est dans un état d’esprit assez léger que je l’ai écrit. J’essaie juste de faire un état des lieux de ces dernières semaines, et j’ai envie de conclure sur ce cliché : on a tous des vies comme ça, ni noire ni blanche, des montagnes russes avec des bons moments et des coups durs.
Je n’ai pas envie de faire semblant, ni ici ni dans la vraie vie, je n’en vois pas l’intérêt. Je vais bien, j’ai besoin de reprendre confiance en moi, mais je sais que j’y arriverai. Et si ce billet peut parler à certaines mamans dépassées, comme moi, ou même d’autres personnes qui ressentent ce manque de confiance en elle ou ce besoin de lâcher prise, alors il n’aura pas été inutile.
Passez un bon week-end, nous, nous allons rester tous les trois, boire une coupe de champagne pour fêter la date de notre emménagement dans la maison (c’était il y a un an !), profiter de la cheminée, et passer du temps dehors, entre promenade et jeux au jardin.  Et vous ?
A très vite !

Les images sont toutes extraites du film « Max et les Maximonstres » ou en VO « Where the wild things are », adapté d’un album de jeunesse très connu et qui raconte l’histoire d’un petit garçon qui enchaine les bêtises, se fait punir, et rejoint alors le pays des Maximonstres où il devient roi. C’est poétique et très beau, et tout à fait adapté à mon petit enfant-roi actuel… ^-^

Petits bonheurs de l’automne (idées, inspirations, instantanés)

Je ne suis pas très présente ces derniers temps, disons que la vie de famille, le quotidien, les soucis entre travail et éducation de Little me prennent toute mon énergie, et m’aspirent en ne laissant de moi plus rien qui vaille la peine d’être rapporté ici (je vous en parlerai sans doute plus en détail prochainement, le temps que je digère un peu ces dernières semaines). Heureusement, je suis en vacances depuis quelques jours, et je me suis dépêchée de partir (avec Little sous le bras, bien sûr) chez mes parents, dans leur belle et apaisante campagne lorraine, pour me faire dorloter, dormir un peu plus les matins, et profiter de ma famille. J’ai donc pu recharger mes batteries, lire lire lire, me reposer, et prendre à nouveau beaucoup de temps pour d’autres aspirations que celles du quotidien. Bien sûr, mes passions tournent toujours autour des mêmes thématiques : l’éducation libre (on ne se refait pas…), la nature, les livres et fabriquer des trucs.

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Vie de famille

Les débuts à l’école pour Little sont…, hum, compliqués. Il ne s’agit pas de l’école en soi, mais plutôt d’un ensemble d’éléments qui ont un peu perturbé notre équilibre. Je rentre plus tard car je travaille loin, et plus. Les journées sont longues pour Little. Je sens qu’on a fortement besoin de nous reconnecter à la nature, car même en vivant à la campagne et en randonnant beaucoup, on passe finalement encore trop peu de temps dehors. C’est comme si, depuis que je vis dans une maison, j’avais moins besoin de sortir tout le temps car j’ai la nature sous les yeux à chaque instant. Or, cette baisse de mon envie d’être dehors n’a peut-être pas aidé Little à bien vivre tous les changements de ces derniers mois. Je sens qu’il a besoin de passer énormément de temps à l’extérieur, en liberté totale. Libre de grimper, de fabriquer des choses, de gratter la terre ou le sable, de transporter des cailloux ou de sauter dans les flaques.
Mes désirs de jolis jardins ou de potagers prolifiques se sont confrontés à son besoin de liberté ; je crois que je dois me recentrer sur sa croissance à lui, et oublier celle de mes légumes. Stresser à cause du jardin, des plates-bandes, des semis et jeunes pousses qu’il ne faut pas abimer, tout cela a créé des tensions et m’a fait perdre de vue mon objectif en tant que mère : laisser mes enfants grandir librement, sans les stresser, sans transformer leur environnement naturel en espace policé et contraint. Bien sûr, il y a des règles, il faut respecter certains espaces et Little ne doit pas se transformer en Destructor sous couvert d’autonomie et de liberté. Entre ces extrêmes, à moi de trouver l’équilibre pour que chacun trouve sa place dans notre grand jardin en fouillis.
J’ai regardé cette courte vidéo qui parle des écoles en forêt, au Danemark. Il y en a de plus en plus qui se créent dans le monde, je trouve le principe très intéressant, pas forcément pour l’idée de l’école en soi, mais de manière plus globale, et ce que cela révèle des besoins des enfants : s’épanouir en autonomie et en symbiose avec la nature.
Je réalise que Little a actuellement un fort besoin de bouger, de sauter, de crier, comme s’il était à l’étroit dans un carcan trop rigide ou en train d’essayer de se débarrasser de son ancienne peau pour muer vers la nouvelle. Il est clairement en train d’évoluer du stade de bébé à celui de petit garçon, je le vois grandir – à une vitesse folle ! Il a besoin d’explorer le monde, et ce monde, pour l’instant, est celui que ses parents vont préparer pour lui, dans lequel le laisser tranquillement vaquer à ses occupations : notre jardin, notre village, la forêt. Le reste, viendra en temps voulu, ou avec d’autres accompagnants (à l’école…)
J’ai découvert cette citation de Nietzsche et elle me parle beaucoup : Si nous nous trouvons tellement à l’aise dans la pleine nature, c’est qu’elle n’a pas d’opinion sur nous.

 

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Cinéma

J’aime tellement aller au cinéma, mais depuis que nous sommes parents et surtout, depuis que nous ne vivons plus en centre-ville, j’y vais rarement, trop rarement à mon goût. Je me rattrape en regardant des films à la maison mais ce n’est pas pareil, rien ne vaut une vraie sortie au cinéma, dans la salle obscure, avec un paquet de pop-corn bien sucré et le son au maximum pour se plonger totalement dans l’ambiance d’un film. Alors, à chaque fois que je rentre chez mes parents, j’en profite pour leur laisser Little le temps d’une soirée et m’offrir une escapade au cinéma, seule ou avec Robinson s’il est là lui aussi. Cette semaine, nous avons eu de la chance car sortait First Man, le dernier film de Damien Chazelle avec Ryan Gosling. Je ne suis pas particulièrement fan des films traitant de l’exploration spatiale, mais Robinson, lui, adore (son film préféré ? Interstellar… ^-^) et étant donné que, pour ma part, j’aime énormément Chazelle ET Gosling (La La Land midinette forever) je ne me suis pas faite prier pour me rendre à cette séance ! Et tant mieux car nous avons passé un bon moment : le film est chouette (pas aussi exceptionnel que La La Land ou Whiplash, c’est sûr…) et on a passé un bon moment. Je peux vous dire, surtout, que cela m’a changé les idées et que c’est exactement ce dont j’avais besoin.

 

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Automne

Little ramasse des feuilles, s’y roule avec délice, on a fait cuire des châtaignes dans le feu de la cheminée, on dessine des arbres et on les colorie aux couleurs de l’automne… Je lis devant le feu, ma mère me prépare des tasses de thé, de tisane. On fait de grandes balades en trottinette et draisienne, ou à pieds. Ma mère tricote tranquillement à côté de nous pendant qu’on lit des histoires. Au goûter, on se régale de chocolat dans du pain. Un classique inégalé.
Little a regardé ses premiers Walt Disney (La Belle et la Bête, sa passion, et Le Livre de la Jungle) mais j’essaie de limiter encore les écrans, et de ne lui proposer un dessin animé que TRÈS ponctuellement (j’avais essayé de dédramatiser mon opinion sur les écrans et la petite enfance, mais je viens de retomber sur des textes et informations qui m’ont questionnée et je n’ai donc, à nouveau, plus du tout envie que Little regarde des films… Je tergiverse, je m’interroge, je ne sais pas quoi penser…) (#lâcherprise…)
Je viens d’acheter un presse-fleurs afin de faire sécher les jolies feuilles d’automne que Little ramasse et collectionne. J’ai hâte de l’essayer et d’accompagner mon fils pour la création de belles affiches ou d’un herbier poétique à quatre mains.

 

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Yoga

Dans mon village ont lieu deux cours de yoga chaque semaine, je suis inscrite à l’un des cours et j’y vais hebdomadairement, pour mon plus grand plaisir. Je ne m’attendais pas à trouver un cours de si grande qualité dans un tout petit village comme le mien. Ma prof propose des cours de Yoga Integral, j’aime le fait qu’elle nous parle des saisons, des quatre éléments, de nourriture… en plus des postures ou de la respiration. En cette période de rentrée, de stress, et de fin des beaux jours, je peux vous dire que cette échappée a été extrêmement bénéfique pour moi, et je ne m’en passerais pour rien au monde en ce moment !
J’ai aussi décidé de pratiquer plus souvent chez moi devant Little. En effet, je pratique déjà à la maison, mais seule et tranquille. Or, je crois que si je veux encourager mon fils à plus de sérénité, faire du yoga devant lui et lui donner envie de participer, de se joindre à moi, pourrait être utile. J’ai déjà essayé de l’initier, nous avons un très bel album sur le sujet, et il adore me piquer mon tapis de yoga orange…
Il faut que j’achète un nouveau tapis (ça tombe bien, le mien commence à partir en lambeaux…) afin que nous ayons chacun le nôtre, et que je puisse l’inviter à me joindre sur le tapis de manière ludique et informelle le plus souvent possible.
Si vous avez des marques de bon tapis de yoga à me conseiller, je suis preneuse ! Car je cherche, je cherche, mais je n’y connais rien et je ne sais pas que choisir !

 

J’espère avoir le temps ces vacances de rédiger un deuxième billet pour vous raconter nos derniers mois agités ! À très bientôt.

Holiday mornings

Je voulais intituler ce billet « Sunday Morning » mais nous sommes mercredi et mon esprit cartésien et obtu ne pouvait se résoudre à ce genre d’entorse juste pour faire rentrer un post dans la bonne case des intitulés du blog… ^-^ Alors, à la place, voilà un Holiday Morning tout frais tout neuf. Et un bon concept fourre-tout comme je les aime 😉

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Je n’ai pas donné signe de vie dernièrement car la fin d’année, à l’école, est toujours très intense. Il y a les évaluations et les livrets à remplir (beurk), les spectacles à préparer (chouette!) et la kermesse à assurer (pfiou…), ainsi que les sorties de fin d’année, le goûter final, les photos à distribuer, le matériel et la classe à ranger… Ajouté à cela, les au-revoirs, les cadeaux pour les collègues, les compléments, les AVS, le personnel de la crèche qui s’est occupé de Little pendant deux ans… et le reste ! Bref, fin d’année intense, éprouvante, les vacances sont toujours très attendues.

Heureusement, mi-juin, nous avons pu faire garder Little pendant une semaine entière chez mes parents. Des mini-pré-vacances pour lui, et une coupure dans le course folle du quotidien pour nous. C’était la première fois qu’on le laissait si longtemps et il ne voulait même plus revenir à la maison tant il était bien avec son papi et sa mamie… (ingrat !). Et heureusement, en fait – pour mon petit cœur de maman poule qui n’aurait pas supporté que son fiston soit triste éloigné de la maison. Et pour mon taux de culpabilité qui est toujours prêt à faire des pics à la moindre réaction de mon entourage. Voilà, ouf, tout va bien, Little aime être séparé de ses parents, nous ne lui avons pas manqué, il n’a pas réclamé sa maman ni pleuré, bref, fortiche le fiston (sans cœur va !)…

Et puis à part ça, à part Little qui me prend tout mon temps de cerveau disponible, toute ma place de questionnements et tout mon champ d’action (oui, rien que ça. Ça passera, je sais.), à part ça, on a profité de ces pré-vacances juste à deux, avec Robinson, pour aller au ciné. Il n’y avait pas grand-chose à l’affiche, on a opté pour un pop-corn movie, le dernier Star Wars (et en vrai, c’était super !). J’ai aussi eu droit à une longue journée entièrement seule à la maison (merci la Coupe du Monde et ce besoin qu’ont les supporters (= Robinson) d’aller voir le match au milieu d’une foule d’autres supporters dans un bar plein à craquer où il faut attendre des heures pour se voir servir une bière sans bulles… ^-^). Robinson est donc allé à Lyon rejoindre ses copains et regarder le match de foot tandis que moi, je me suis aménagée un petit atelier couture dans la chambre d’amis du sous-sol, bien au frais, et j’y ai passé la journée à coudre tout en écoutant de fabuleux et passionnants podcasts (j’en reparle plus bas) et je me suis sentie légèrement en décalage, là, avec ma machine à coudre, la vie de la fratrie Brontë en fond sonore, le silence de la campagne autour de moi, tandis que la France entière se retrouvait en communion dans des cafés bruyants pour acclamer les exploits sportifs de son équipe de footballeurs. BREF. J’ai repris la couture, et ça fait du bien.

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mon petit atelier de couture au sous-sol, bien tranquille

 

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notre potager, un peu permaculture, un peu à l’arrache…

Aussi, la vie à la campagne, c’est aussi jardiner quotidiennement et regarder avec amour des petites graines sortir de terre pour devenir de jeunes plants puis de belles plantes puis faire des légumes et des fruits. Je ne m’en lasse pas, même si je dois bien avouer ne pas avoir la main si verte que ça et rater pas mal de choses. Je sais que ce sont les débuts, ça prend du temps de créer un potager ex-nihilo, plusieurs années sont nécessaires avant d’avoir de vrais résultats. Je prends mon mal en patience. Jusqu’à présent, nous avons quand même pu manger des radis, quelques haricots, des fraises et des salades. Nos plants de tomates sont lourds de gros fruits encore verts mais prometteurs (je prie pour qu’ils n’attrapent pas le mildiou, le fameux, terrible, redouté mildiou), les tournesols sont magnifiques, dorés et fiers sous le soleil, les plants de maïs croissent bien, et les courges promettent un automne riche en soupes, tartes et autres fournées de légumes rôtis.

oui, j’ai craqué, je porte des Crocs. Dieu que c’est pratique pour la vie au jardin !

Je ne me lasse pas de notre maison. Je crois bien que je l’aime chaque jour davantage. J’ai l’impression de vivre dans un livre, dans un rêve. Elle n’a rien d’extraordinaire cette maison, mais si vous saviez comme je l’aime ! Je fais parfois des cauchemars, où nous déménageons, où nous prenons une autre maison, moins parfaite, et où je regrette tristement cette petite baraque perchée sur sa colline, à l’orée du bois. J’aime notre vue sur le soleil couchant, sur le ciel orange ou rose ou violet ou bleu-blanc. J’aime le silence des jours et des nuits. J’aime la fraîcheur du soir et les grillons qui emplissent l’air à l’heure de l’apéro. J’aime – chose étrange – faire la lessive depuis que nous vivons ici. Étendre le linge dans le jardin, l’entendre claquer dans le vent, et l’odeur de la lessive, du propre, qui enveloppe tout, qui rafraîchit le soleil brûlant et qui, en l’espace de quelques minutes, est devenue une véritable madeleine de Proust dont je chéris déjà le souvenir. Je n’ai jamais été aussi heureuse de m’occuper du linge sale…

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J’aime être dehors, être dedans, que les portes-fenêtres soient toujours ouvertes et que l’ombre des arbres dansent sur le plancher du bureau, du salon, de la cuisine, d’une chambre. J’aime la fenêtre ouverte dans la douche, le jet d’eau fraîche combiné à la petite bise, qui provoquent la chair de poule et me donnent l’impression de prendre une douche dans le jardin, comme en vacances en Italie. J’aime m’installer à l’Est le matin pour profiter du soleil qui se lève et chauffe à peine, j’aime rester sous les arbres lorsqu’il fait trop chaud, puis me déplacer encore dans un coin de la terrasse, plein Ouest, le soir pour admirer le soleil abricot fondre et disparaitre derrière les monts du Beaujolais.

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soleil couchant

 

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l’Acacia de Constantinople qui orne l’entrée de la terrasse et ressemble à un nid d’oiseaux de paradis, oui rien que ça… ^-^

Nous avons installé la terrasse, elle est faite de bric et de broc, tout est dépareillé, récupéré à droite à gauche, exactement comme je le désirais. J’aimerais un jour y faire construire un porche, sous lequel on boirait une bière le soir, Robinson et moi, tandis qu’on se raconterait nos journées, puis nos souvenirs. Mais pour l’instant, même sans le porche, la terrasse est agréable, douillette et assez grande pour accueillir les activités de toute une journée – jeux avec Little, repas, barbecue, apéro avec les voisins, sieste et lecture sur le transat…

Capture d_écran 2018-07-11 à 14.09.25avec les décombres de la vieille cuisine, nous avons fabriqué une table basse d’extérieur, un peu gondolée à cause des orages mais très pratique et bien solide !

La petite chilienne bleue -sur la photo plus haut- était jaune à l’origine, une toile ajourée qui a lâché très rapidement. C’est donc pour la réparer, d’abord, que j’ai ressorti ma machine à coudre. Ça n’a pas été aussi simple que je le croyais mais j’ai finalement réussi à refaire une toile de transat passable, et qui, à défaut d’être totalement fiable et solide, sera tout du moins décorative et adaptée à de petits gabarits tels que celui de Little.
N’empêche, cette réparation m’a redonnée l’envie de coudre et après cela, je me suis fait deux pantalons, j’ai réparé tous les petits ouvrages qui m’attendaient depuis plus d’un an (boutons de jeans, de chemise, accrocs dans des sweats…) et j’ai de nouveaux projets en couture qui vont bien m’occuper durant ces vacances !

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coucher du soleil et Nigelle de Damas tout juste éclos, la fleur préférée de ma maman

 

Aussi, je me suis remise à la course à pieds, tranquillement. Le running et moi, après une histoire d’amour aussi intense que douloureuse, n’étions plus très copains depuis quelques années ; blessures diverses, périnée pas conciliant, et puis cette mode qui a transformé les allées du Parc en autoroute de runneurs… un peu too much pour moi qui vit très mal l’impression d’être un mouton. Alors je m’étais dit tant pis, pas pour toi, laisse tomber, fais autre chose. De toutes façons, pour mon corps, il valait mieux éviter cette activité traumatisante. Mais le plaisir de courir n’est jamais parti, lui. Et malgré un genou toujours aussi pourri, et une cheville qui a décidé de partir en sucette depuis quelques mois, et un périnée pas toujours d’accord, malgré cet effet de mode qui m’agace, malgré mon amour pour d’autres sports plus doux, comme ça l’air de rien, en emménageant à la campagne, je me suis remise à courir. Moins vite, moins longtemps, et surtout moins intensément qu’avant, bien sûr. Mais un peu, juste pour renouer, juste pour y regoûter, et juste pour le plaisir de transpirer beaucoup, de souffrir et de haleter comme aucun autre sport ne parvient à me faire transpirer, souffrir et haleter (bon, c’est sûr qu’en pratiquant le yoga, la marche et la natation, je n’espérais pas vivre des moments de sport exténuants non plus, hein…!)
Et je peux vous dire que ça n’a plus rien à voir avec le tranquille run du parc de la Tête d’Or, et que ça ressemble bien plus aux trails que je faisais en Nouvelle-Zélande ! Vivre dans des villages perchés sur des collines, dans une région bien vallonnée, me permet de faire des sorties pas trop longues mais bien éreintantes ! Pas d’alternatives ! Au niveau cardio, il n’y a pas à dire, ça bosse dur, toutes ces montées, ces descentes, ces chemins de VTT pleins de cailloux, et puis la chaleur actuelle n’aidant pas… Mes entrainements me donnent du fil à retordre et ce sentiment m’avait manqué, lui aussi !
Bref, j’en profite tant que j’en suis encore capable (jusqu’à la prochaine blessure, ou autre… ^-^) je prends ce qu’il y a à prendre sans chercher à trop en faire (ohhhh, cela ne me ressemble pas, dites voir… Serait-ce un début de sagesse?) et advienne que pourra.

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Je parlais de podcast, un peu plus haut. C’est grâce à mon amie Camille (coucou ^-^), qui a toujours d’inspirants conseils et semble si bien me connaître, que j’ai découvert les podcasts de l’émission de France Culture : La compagnie des auteurs. Elle évoquait les quatre épisodes concernant Harry Potter qui l’avait passionnée (et qui m’ont passionnée aussi, depuis), et de fil en aiguille, je me suis mise à écouter de nombreux podcasts de cette émission. Je suis FAN. J’ai adoré les épisodes sur Jane Austen, et ceux sur les quatre Brontë. J’ai hâte d’en écouter d’autres : Virginia Woolf, Joyce Carol Oates, la Beat Generation, George Sand, Françoise Sagan… Que de belles promesses, et des heures savoureuse en perspective !

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les podcasts sur Jane Austen et sur la fratrie Brontë sont, eux aussi, une ôde à la quiétude de la vie à la campagne (voire de la nature sauvage…)

 

Voilà pour ces dernières semaines en images. Je vous laisse avec un vœu, pour ma part, et que je vous souhaite volontiers à tous : plus tard, j’espère ressembler à ces deux là, mes parents, toujours amoureux et mignons comme tout :

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Êtes-vous en vacances vous aussi ? Trouvez-vous, comme moi, que ce mois de juillet est particulièrement indolent et relax ?
À bientôt, belle semaine à vous.

NB : les photos de ce billet sont privées et non libres de droits. Merci de ne pas les utiliser sans mon autorisation.

Sunday Morning 2018 #3

Hello !

Cela fait un moment que j’ai envie de rédiger un Sunday Morning car j’ai souvent pensé à vous en vivant plein de petites choses dernièrement, et j’avais envie de les raconter par ici.

Lately in our life…

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  • Little a été chez le coiffeur pour la première fois, et il fait tellement, vraiment petit garçon désormais… Je redoutais un peu ce moment mais ça s’est bien passé. Nous sommes allés chez la coiffeuse de notre village, et j’aime bien cette idée de créer de nouveaux rituels, de faire marcher les commerçants locaux, là où avant – à Lyon – je n’aurais pas hésité à emmener mon fils chez le super barbier hipster de Robinson… ^-^

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  • J’apprends plein de choses dans mon jardin : dernièrement, mes parents sont venus passer quelques jours à la maison et on a pu bien avancer (travaux, jardin…), mon père avait apporté sa tronçonneuse et m’a appris à m’en servir. C’est donc avec joie que j’ai passé deux jours à couper des troncs d’arbres (ils gisaient en tas depuis des années, amassés par les précédents propriétaires et laissés à l’abandon dans un coin du jardin). J’ai aussi scié entièrement à la main un énorme sapin horizontal qui prenait au moins 5 mètres carrés près du potager. J’ai bêché trois rectangles pour débuter un potager, que j’ai entouré d’une mini palissade de bois pour que Little ne passe pas son temps à traverser cet endroit en courant ou en draisienne… J’ai planté un eucalyptus, mais je doute qu’il supporte réellement les conditions climatiques de notre région (contrairement à ce qu’annonce Botanic) (on verra). J’ai potassé mes bouquins de permaculture et dessiné un premier plan du potager que je souhaiterais planter. Je vous en reparlerai sûrement dans un article dédié car ça me passionne !

papier peint

  • J’ai enfin déterminé l’ambiance que je souhaite pour notre nouveau séjour-cuisine, après plusieurs rendez-vous avec une architecte d’intérieur et beaucoup, beaucoup de revirements. C’était difficile pour moi de choisir l’univers que je voulais vraiment pour notre intérieur (oui, je dis « je voulais » car Robinson m’a laissée carte blanche en m’assurant qu’il se ferait à tout, tant que je ne faisais rien de trop moche ou extravagant). J’ai fait tourner en bourrique la pauvre Aurélie (qui me conseillait, donc) avec mes désirs précis et mes non catégoriques : rien de temporels, rien de trop vu, rien qui ne soit trop à la mode, même si certains intérieurs qu’on voit beaucoup en ce moment me plaisaient bien… Je voulais de la couleur mais c’est difficile de savoir ce qui ira aussi bien à une ambiance d’été qu’à l’hiver… non ? J’étais surtout très hésitante entre mes deux univers de prédilection : le bohème californien, et le cocooning d’un cottage anglais. J’ai finalement opté pour la 2ème option, car au final, c’est bien ça mon rêve, vivre en famille dans un petit cottage douillet niché dans un écrin verdoyant couvert de fleurs sauvages. Un feu de cheminée en hiver, un plaid et un rocking chair sur la terrasse en été, dans les deux cas un bon livre et mes deux hommes à proximité… C’est ma vision de la vie idéale, et ce que j’essaie de construire petit à petit. Une fois que j’ai été sûre de ce choix, j’ai pu choisir les couleurs qui correspondaient le mieux à cet idéal. Je suis partie de ce papier peint pour inspiration. Au final, nous devrions avoir un mariage de rose terracota, de vert d’eau tendre, de vert kaki poudré, et de vert bleu ardoise sur la cheminée… Beaucoup de couleurs, n’est-ce pas?

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J’avoue que je crains un peu le résultat, mais tant pis, je n’avais pas envie de me laisser brider par cette crainte et de me retrouver avec un intérieur blanc épuré qui n’aurait pas correspondu à notre famille… Les ouvriers ont commencé les travaux aujourd’hui, le résultat très bientôt!

 

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  • Nous avons regardé une série fabuleuse la semaine dernière : Big Little Lies. J’en avais beaucoup entendu parler l’année dernière, et on a enfin eu l’occasion de la regarder… J’ai A-DO-RÉ! Les actrices sont sublimes et incroyables, les enfants sont adorables et touchants, la BO est extraordinaire (de toutes façons je perds tout sens critique lorsqu’il s’agit de rock psyché, de Janis Joplin, d’Otis Redding, de Neil Young ou encore de Jefferson Airplane…). L’histoire entre ces femmes est vraiment belle et prenante, à la fois véridique, effarante, terrible, tendre, touchante… L’image est magnifique, un mélange de Top of the Lake et the Affair (deux séries que j’ai adorées), l’océan hypnotique, la lumière omniprésente… Bref, c’était très beau et trop court, cette immersion dans la vie de ces quatre mères californiennes m’a complètement embarquée et subjuguée et depuis que j’ai terminé le dernier épisode j’écoute en boucle la BO pour prolonger un peu ces sensations.

  • Comme je vous le disais plus haut, notre maison est en travaux nous avons démonté la vieille cuisine, certaines cloisons ont été abattues… Nous n’aurons la nouvelle cuisine que début mai, donc depuis dix jours on campe chez nous ! Heureusement que le beau temps est de la partie… C’est donc avec la plancha, un réchaud à gaz de chez Decathlon, un mini-four électrique et notre frigo dans une chambre que nous nous débrouillons pour préparer les repas. Puis, la vaisselle est lavée dans un lavabo de la salle de bain, et voilà, on a l’impression d’être en vacances dans notre propre maison!! La magie des travaux… Little s’en accommode assez bien, heureusement pour nous. Ça nous a demandé un peu d’adaptation au départ mais au bout de quelques jours nous étions bien rodés. Les vacances ont commencé dans notre zone, j’ai donc déserté la maison en travaux avec Little sous le bras, pour passer ces deux semaines chez mes parents en Lorraine, histoire de laisser les ouvriers travailler tranquillement et limiter ce mode camping au seuls jours où nous n’aurons vraiment pas le choix de faire autrement…

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  • J’ai lu deux tomes d’une BD de ma bibliothèque municipale dernièrement, et j’ai beaucoup aimé. C’est une histoire un peu triste, le point de vue d’un papi dont le fils adopte une petite fille. Au départ le vieux a du mal à s’y faire puis il tombe sous le charme de la petite et en devient fou. Mais… mais… Je ne vous en dit pas plus, en tous cas j’ai beaucoup aimé cette lecture et je l’ai pas mal conseillée autour de moi. J’espère que ça vous tentera.

  • Point inspection : je vous avais parlé de mon inspection qui devait arriver en janvier, et qui a eu lieu et s’est très bien passée. L’inspecteur de mon école est adorable, j’ai de la chance. Mes élèves ont été cools et j’avais bien préparé tout ça. L’inspecteur m’a envoyée un mail dans la foulée pour me dire de passer très bientôt le CAFIPEMF (la certification pour devenir formateur d’enseignants en plus d’avoir sa classe). Ce qui fait partie des objectifs professionnels que je m’étais fixés à long terme. recevoir ce mail encourageant m’a évidemment fait HYPER PLAISIR et motivée. Ça fait quelque chose de voir son travail reconnu, surtout lorsque, comme moi, on doute très régulièrement du bien fondé de faire ce boulot, de l’inconsidération et des difficultés qui sont inhérentes au métier de prof… Parfois, je suis découragée et ai envie de tout laisser tomber pour me recentrer sur ma famille, la vie locale… Et puis parfois je suis portée par une classe qui me booste, ou un mot encourageant comme cet avis positif de l’inspecteur, ou encore par une équipe dynamique qui me donne envie de me dépasser. Alors j’ai des ailes et je sais pourquoi je fais ce métier. Je fonctionne par cycles, je ne m’inquiète plus de ces hauts et ces bas que je traverse. Mais grâce à cette dernière inspection, mon travail me semble plus légitime et ma pédagogie un peu… particulière me paraît enfin reconnue et entendue. J’ai moins l’impression d’être en freestyle total avec mes élèves et de devoir assumer ça seule face aux familles souvent demandeuses de traditions et d’une école conservatrice… (pas toutes, heureusement!). Bref, tout ça pour vous remercier, aussi, car vous avez été quelques unes à penser à mon inspection et à me demander comment cela s’était passé. Voilà, ça s’est bien passé ! 🙂

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  • J’écoute en boucle l’album Snow, d’Angus et Julia Stone (je vous en ai déjà parlé il y a quelques semaines) et je ne m’en lasse pas. Que ce soit pour accompagner mes moments d’écriture, de lecture, des repas entre amis ou une soirée en amoureux, je trouve cet album parfait. Doux, cocooning (j’ai employé ce mot déjà trop de fois dans ce billet, cela ne va pas du tout), il me berce et créé juste exactement l’ambiance que j’aime. Il est parfait. En hiver comme au printemps. Et vous, le connaissez-vous ? Y-a-t-il un album qui vous fait cet effet là aussi ?

  • J’ai repris la natation depuis le début de l’année et je vais nager deux fois par semaine, une fois à Lyon centre, une fois le dimanche matin dans mon village. Ça me fait beaucoup de bien. Je sens que je progresse, que mon crawl devient plus rapide et plus souple même si je suis loin d’être une bonne nageuse. Et surtout, je vois que je travaille tous mes muscles, et surtout que je tonifie mon ventre qui a bien besoin de ça après ma grossesse car je peine à récupérer (#lavraievie). En plus, ça me délasse, me détend, muscle mon dos, et me fait travailler mon souffle. Bref, c’est parfait, j’espère tenir ce rythme encore longtemps, et pouvoir y ajouter plus de séances de yoga (j’ai peu de temps restant pour pratiquer, forcément).

Voilà pour nos petits bouts de vie de ces dernières semaines. Rien de palpitant, beaucoup d’inutile et d’insignifiant mais mis bout à bout cela représente un petit patchwork plutôt ressemblant de notre vie.

À très bientôt par ici, j’espère. J’ai un article en préparation sur les lectures de Little, et évidemment je mitonne un billet déco-rénovation avant/après que je pourrai rédiger dès que les travaux seront bels et bien finis !

Merci encore pour votre présence et vos petits mots que je lis toujours, toujours avec énormément de plaisir.

Écrire un roman

femme écrivain

Si vous venez par ici depuis longtemps, alors ce n’est pas un secret, vous savez que je travaille sur ce projet depuis des mois et des mois ; écrire une fiction.
C’était d’ailleurs pour avoir davantage de temps à consacrer à ce projet d’écriture que j’avais, un temps, mis ce blog en pause.
Alors quand, le 29 janvier, j’ai écrit la dernière ligne de mon dernier chapitre, forcément j’ai tout de suite pensé à vous, qui me lisez ici régulièrement, me soutenez à chaque fois que je vous parle d’un projet, m’encouragez, me laissez des commentaires adorables et faites toujours preuve de tant de bienveillance… J’ai immédiatement eu envie de vous prévenir, de vous crier AYÉ J’AI FINI !!!! ^-^ J’avais le sentiment que je vous devais bien ça. Vous prévenir en premier. Voilà, c’est fait, j’ai terminé Les Sœurs Ponsard (le titre est provisoire!).

Mais avant de vous le dire,  il fallait d’abord que je relise un peu tout ce que j’avais écrit, histoire d’avoir quelque chose à vous proposer une fois que l’annonce serait faite. Voilà pourquoi j’ai un peu tardé à vous le dire.

Bon, aujourd’hui, je suis encore en plein dedans, j’entame la lourde partie des corrections et des dizaines de dizaines de relectures – pas l’étape la plus fun, on est d’accord. En gros, j’ai achevé mon premier jet. L’histoire est posée, les personnages existent, la chronologie des actions est cohérente, j’ai un bon gros brouillon ; désormais, je vais devoir remodeler cette matière brute. Ciseler mes phrases, trancher dans mes chapitres, et pour une prolixe comme moi, vous vous doutez que ce travail ne va pas être aisé ah ah. J’ai été bien trop bavarde, dans mon écriture. Mon roman compte 110 000 mots, soit 657 000 caractères, soit 270 pages Word. 52 chapitres… Oui, je sais, c’est un peu beaucoup.

J’ai envie de vous raconter un peu plus cette expérience d’écriture, car elle a été formidable (et elle l’est encore, hein, puisque je n’ai pas terminé toutes les étapes permettant de dire, enfin, qu’on a définitivement fini un livre). Je ne sais pas si ça vous intéressera, mais peut-être que ça vous donnera envie, au moins, de lire quelques chapitres de mon histoire ?

La genèse

Il y a quatre ans et demi, je revenais de notre tour du monde, complètement déboussolée par le voyage, par l’isolement de notre road trip, en mode remise en question de toute la société, de nos habitudes de consommation, de ma vie, etc… Chamboulée. Mais heureuse, toujours. Après des mois de sport intensif, course à pieds et randonnée trekking, je rentre de ce voyage blessée au genou, immobilisée. En arrêt de travail de septembre à novembre. Assignée à domicile, quoi. J’ai plein de temps devant moi, pas encore d’enfant à ce moment là, alors je m’attelle à ce projet d’écriture. J’ai toujours écrit, depuis que je sais tenir un crayon. Le blog m’avait permis d’entretenir ce besoin d’écrire, mais avec autant de temps libre à occuper à ce moment-là, tenir le blog ne suffisait pas. J’ai alors commencé à écrire quelques pages des Sœurs Ponsard (tout en m’auto-formant plus ou moins à l’enseignement du yoga, et en prenant des cours de guitare… c’était donc un projet en pointillés). J’avais dessiné des plans du village, choisi des prénoms, trouvé déjà quelques idées des péripéties diverses qui ponctueraient le roman, mais pas vraiment arrêté de scénario précis. J’avais envie d’écrire une histoire de famille, de sœurs, voilà tout.  Puis, j’ai mis tout ça de côté, j’ai repris le travail, la vie a continué, le blog, le temps qui file, Les sœurs Ponsard ont été rangées dans la catégorie « projet en cours » qui accueille régulièrement mes tonnes d’idées abandonnées.

Et puis il y a un an et demi, deux ans, j’ai repensé à cette histoire. J’étais jeune maman, en congé parental, avec un petit peu de temps à consacrer à l’écriture. L’année de mes trente ans. Je me suis rendue compte que, petite, je m’étais toujours imaginée que d’ici mes trente ans, je serais largement devenue écrivain ! Ça me paraissait tellement simple, vue de mon enfance ^-^ La vie file et on se rend compte un beau jour que nos rêves d’enfant ne se sont pas réalisés. Non, car les rêves ne se débrouillent pas tout seuls, ils ont besoin d’un coup de pouce, ils ont besoin qu’on se bouge les fesses pour les concrétiser. A trente ans, ce réveil un peu brutal m’a donné l’impulsion ; se dire qu’un jour on sera écrivain, c’est bien, mais essayer de le devenir vraiment, ça ne pouvait pas se faire tout seul. Alors que j’avais un peu de temps devant moi, pas de boulot à préparer, pas de classe à gérer, et mon cerveau plus aéré que d’habitude donc, je me suis dit qu’il était temps de m’atteler à ce projet, et de le mener à bien une bonne fois pour toute. Pour devenir écrivain, il faut écrire un livre, pas seulement les deux ou trois chapitres du début 😉
J’ai donc décidé de me donner cet objectif comme un test : écrire un roman en entier, de manière sérieuse, comme un vrai travail. Pas juste comme un petit projet parallèle, secret, quand je grappille deux minutes par ci et par là.

Les aides

Pour cela, il m’a fallu apprendre l’aspect technique de l’écriture, que mes études de lettres ne m’ont jamais enseignées ! J’ai beaucoup cherché, tâtonné… Et puis, finalement, je suis parvenue à percer cette communauté sur internet (car, comme pour tout, aujourd’hui, il existe sur le net une quantité impressionnante de ressources et de tutoriels, mais encore faut-il savoir où chercher pour tomber sur des trucs pertinents…)
Au départ, je tombais sur des vidéos de gens bizarres qui expliquent comment écrire un livre avec des techniques… euh, loufoques. Par exemple, prendre un livre qu’on aime et le recopier en changeant quelques éléments, (personnages, lieux etc…) !! Ou des blogs répertoriant tous les éléments indispensables pour écrire une romance à l’eau de rose (mais QUI veut écrire ça ??!!). Je peux vous dire que celui-là je l’ai lu et relu juste pour bien mémoriser tous les écueils dans lesquels ne pas tomber ah ah…
Finalement, à force de chercher, j’ai réussi à trouver : c’est la chaîne Youtube de Samantha Bailly qui a été le déclic : exactement ce que je cherchais ! Des tutoriels modernes et frais, une jeune femme agréable, sympathique, simple et claire. Des explications pertinentes et surtout très utiles. J’ai regardé un grand nombre de ses vidéos, pris des notes, assimilé le plus d’informations possibles. Et cela m’a été extrêmement utile pour la suite.

Le processus d’écriture

Grâce aux tutoriels de cette jeune autrice, j’ai pu mettre de l’ordre dans mon projet de départ. En gros, j’avais juste une idée de mes personnages, et de l’endroit où ils évolueraient, mais je me suis rendue compte que je n’avais absolument pas creusé l’intrigue. Puis j’ai compris que pour chaque personnage important, je devais fixer un enjeu, un objectif, que le roman permettrait d’atteindre ou d’invalider. Sans cet enjeu, l’histoire n’avait aucun intérêt.

A partir de là, j’ai retravaillé toutes mes idées, j’ai utilisé des post-its pour noter chaque bribe d’idée, les organiser entre elles (peut-être que celles/ceux qui me suivaient sur Instagram s’en souviennent ^-^ )… J’ai travaillé sur une frise chronologique pour vérifier la cohérence des enchainements d’événements.

En gros, j’ai commencé à utilisé des outils en parallèle de mon texte pour soutenir mon travail de rédaction. Ces outils, je les avais omis au commencement de mon projet, car je n’avais pas envie de m’embêter avec des détails techniques – je partais bille en tête, plongeant dans l’écriture sans préparation, en ne me fiant qu’à mon inspiration. En réalité, le processus d’écriture est tellement long qu’il me fallait, nécessairement, un « filet », un plan, des notes, une chronologie, des fiches personnages. Au départ, tout cela ne m’intéressait pas, ça me paraissait trop lourd, mais en réalité c’était impossible pour moi d’avancer – sérieusement – sans eux. Grâce à eux, mon travail d’écriture a pris une tout autre dimension, j’ai pu avoir une vision plus claire, plus globale de ce que j’écrivais, les idées venaient plus simplement, tout le processus m’a semblé plus fluide. Ça a véritablement été comme un mécanisme qu’on aurait enfin huilé. J’ai pu travailler beaucoup plus vite et surtout, avec plus de plaisir ! Car je poursuivais des objectifs définis, j’avais des étapes bien déterminées, je n’avais plus qu’à suivre mon plan et ma chronologie.

Je suis passée d’une idée sympathique d’histoire de sœurs dans un village de montagnes, sans savoir ni ce qui allait leur arriver, ni la fin de l’histoire, à un plan très détaillé des diverses actions de chaque personnage, principal comme secondaire, avec une imbrication plus « ficelée » des différents éléments, et une montée de la tension dramatique un tout petit peu plus travaillée (bon, ce n’est pas du Fred Vargas non plus hein !). Je vous jure, à partir de ce moment là, quand les choses ont été posées, écrire est devenu beaucoup plus facile, comme si déterminer tant de brides avait, finalement, débridé l’acte en lui-même.

Le temps

Disons qu’il m’a bien fallu deux ans pour mener ce projet à terme, à partir du moment où je l’ai repris de manière sérieuse, jusqu’à ce 29 janvier 2018 où j’ai écrit la dernière ligne. A présent, vont s’ajouter les mois de corrections et de relecture…

Pour bien écrire, il me faut une plage horaire assez longue. J’ai besoin de me plonger durablement dans le processus. Souvent, je passais une ou deux semaines à ne faire que ça lors des siestes de Little, soit environ trois heures par jour. Bien sûr, dans ces cas là, l’histoire me hantait à chaque moment de la journée, je m’endormais en y pensant le soir, je me réveillais avec elle le matin, c’est obsédant mais indispensable car très foisonnant et constructif.

J’alternais avec de longues périodes sans écrire, pendant lesquelles j’écrivais autre chose, des nouvelles, mon blog, des correspondances… ou bien je lisais beaucoup, pour nourrir le processus d’écriture justement. Pour me plonger dans une autre histoire, dans des mots moins habituels, dans un style différent du mien (parce-que, au bout d’un moment, on ne se supporte plus soi-même, on ne supporte plus sa façon d’écrire, je ne voyais que les défauts de mon « style »…).
Ce qui est drôle, c’est que, lorsque je relis certains chapitres des Sœurs Ponsard, je sais exactement quel livre j’étais en train de lire à cette période là : le style s’en ressent énormément ! Je peux voir très clairement les influences qui font onduler mon style, je reconnais des tournures de phrases, des syntaxes qui ne me sont pas habituelles… Lire, quand on écrit, est indispensable pour nourrir son écriture.

Mes proches

Lorsque j’ai décidé de considérer sérieusement cette activité d’écriture, et non plus simplement comme un petit loisir pratiqué en secret car je ne me sentais pas à la hauteur des vrais écrivains, j’en ai parlé autour de moi. Heureusement, les concours de nouvelles auxquels j’avais participé auparavant avaient déjà amorcé ce sujet, et aux yeux de mes proches, l’écriture faisait déjà officiellement partie de mes activités. Le fait d’écrire au grand jour, et de le revendiquer, est libérateur et en même temps… terrible, pour moi. À chaque fois que je dis que j’écris, que je suis en train d’écrire un roman… je me sens comme une énorme imposture, une fille prétentieuse qui se prend pour Victor Hugo et agite ses trois pauvres nouvelles sous le nez des gens comme s’il s’agissait du prochain Goncourt. Ça, c’est la crainte que j’ai, la peur que les gens aient cette image de moi lorsque je parle de l’écriture. Qu’on me trouve prétentieuse, imbue de moi-même, parce qu’évoquer l’écriture d’un roman ne serait réservé qu’aux écrivains qui ont déjà fait leur preuve, des vrais écrivains quoi. Pas des aspirants. Bref, le syndrome de l’imposteur, vous voyez ?
Mais, malgré tout, je me force à être fière et à assumer ce projet. C’est assez nouveau pour moi, qui ai toujours écrit, mais sans jamais le révéler « dans la vraie vie » (heureusement qu’il y a eu ce blog, où j’ai pu en parler très tôt, où je me sentais moins jugée..).
Aujourd’hui, je crains moins le jugement des autres (de manière générale, mais aussi concernant l’écriture en particulier). J’assume.
Quand un de mes amis m’a demandé de quoi parlait mon roman, je lui ai dit « oh ça ne te plaira pas, ça va te paraître nul, ce n’est pas du tout le genre de choses que tu lis, tu vas trouver ça naze ». Mais lui m’a répondu, très sérieusement : « Je ne me permettrais jamais de dire un truc pareil. Les gens ne te diront jamais ça, car qui, autour de nous, a réussi à faire ce que déjà tu as fait ? Tu as écrit un roman, et rien que ça, ça force le respect, aucun de nous n’en aurait été capable ». Cette remarque m’a fait beaucoup réfléchir, depuis. Je sais que ce que j’écris ne plaira pas à tout le monde, évidemment, et même que, s’il plaît à une toute petite poignée de personnes ce sera déjà merveilleux à mes yeux ! C’est difficile de se contenter d’écrire ce dont on est capable, quand on aspire à écrire comme ses auteurs préférés. Bien sûr, je rêverai de faire un roman comme Paul Auster, d’écrire avec le même style, la même intensité dramatique, qu’Emily Brontë, d’avoir l’imagination et l’efficacité narrative de JK Rowling (et pas parce qu’elle a vendu des millions de livres, mais bien car elle fait partie de mes auteurs de prédilection, qui m’emportent très loin dans l’imaginaire)… Mais je n’ai pas du tout les moyens de le faire, je n’ai pas ce niveau d’excellence évidemment, j’ai fait mon deuil de cette ambition, de cette prétention ^-^ Ce « deuil » est une étape importante quand on dévoile l’activité d’écriture à ses proches ; il faut accepter que certains ne liront pas avec enthousiasme ce qui, nous, nous a enthousiasmé pendant des mois ! Je sais que je n’ai pas écrit un chef-d’œuvre, le prochain prix littéraire de septembre, et je n’en ai jamais eu l’intention. Ce que j’ai écrit a été, dès le départ, sans prétention, je suis partie de l’idée que ça devrait me plaire, à moi, d’abord. Exactement comme ce blog, pour lequel le mot d’ordre a toujours été : écris le blog que tu aimerais lire. C’est un peu pareil pour ce roman. J’aime lire des chefs-d’oeuvres bien sûr ah ah, mais aussi des livres légers, agréables, tels que Quatre sœurs (dont je me suis beaucoup inspirée, je ne m’en cache pas), Tom Petit homme tout petit homme Tom, Sept Garçons, Big Easy, Le Cherche-Bonheur… alors j’ai eu envie d’essayer d’en écrire un. Ce genre de bouquins.

Et ça parle de quoi ?

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Alors ça, c’est LA question.  LA question que me posent mes proches lorsqu’ils apprennent l’existence de ce projet. Et je crois que, pas une fois, je n’ai été capable de répondre correctement. La plupart du temps, ma réponse ressemble à ça :
« Oh, euh, pff ça te va pas trop t’intéresser, c’est plutôt littérature jeunesse, young adult, un truc que j’aime bien mais pas toi je pense.. Une histoire de famille, des sœurs. Voilà, tu vois, c’est nul laisse tomber ».
Je vous jure, je n’ai jamais réussi à donner une réponse plus étoffée ! J’ai essayé d’y réflechir, comment décrire mon projet, quel résumé en faire. Mais impossible car je le trouverais trop réducteur, ce résumé. Imaginez :
C’est l’histoire de trois sœurs, Hortense, Rosalie et Paula. Elles se retrouvent après avoir vécues séparées pendant deux ans, et beaucoup de choses ont changé. Elles vont devoir, chacune à leur manière, apprendre à trouver ou retrouver leur place, à s’adapter aux nouveautés et aux imprévus de leur vie dans ce petit bourg au pied des montagnes, où tout le monde les connait.

Pff… naze, non ?

Alors qu’en réalité, ce n’est pas juste ça que j’ai voulu raconter. J’ai voulu écrire une histoire de fratrie, dépeindre trois sœurs avec des caractères pas si tranchés que ça, et des aspirations pas forcément différentes les unes des autres. J’ai eu envie de raconter des histoires d’amour et d’amitié à la fois simples et compliquées, heureuse et tragiques, évidentes ou tarabiscotées, comme dans la vraie vie. Bien sûr, j’ai créé quelques personnages insupportables qu’on adore détester, d’autres un peu loufoques pour lesquels on se prend d’affection (enfin, j’espère…). J’ai voulu raconter aussi une relation difficile entre une mère et sa fille, l’éloignement progressif d’êtres qui s’aiment mais se perdent de vue, la difficulté qu’on peut éprouver à ressentir des émotions négatives et peu altruistes et le désir de les combattre pour accepter un état de fait qui n’est pas à notre avantage. J’ai voulu raconter plusieurs vies dans un même lieu simple et proche de la nature, des vies qui s’y croisent, s’influencent ou non, des problèmes que l’on règle et d’autres qu’on ne règle pas. Bref, j’ai passé deux ans de ma vie à créer un lieu et à y faire vivre des personnages tout au long de quatre saisons, j’ai essayé de les faire évoluer, mais pas toujours, certains reviennent en arrière. J’ai cherché à vous faire tomber amoureuses de Yann, de Jocelyn, à vous donner envie de partir randonner comme Paula, à vous dépeindre quelques aspects de la vie d’une enseignante.
Voilà, il y a tout ça et encore d’autres choses dans Les Sœurs Ponsard, peut-être pas toujours bien fait ou bien pensé, mais je compte bien sur vous pour me le dire et m’aider à améliorer ce texte !

Et après ?

Bon, je dis que j’ai terminé d’écrire mon roman mais… j’ai encore du boulot au niveau des corrections! Malgré tout, dès que je parviens à une version « présentable », promis je vous en reparle. En attendant, si vous avez envie de découvrir les premiers chapitres des Sœurs Ponsard, je vous invite à me retrouver ici, sur le site Wattpad. J’ai commencé à y publier le début de l’histoire. N’hésitez pas, surtout, à m’y laisser des commentaires pour m’aider à améliorer le texte, à corriger les fautes, à mettre en évidence des incohérences… J’ai tellement « la tête dans le guidon » comme on dit, que je ne vois plus grand-chose quand je relis mon texte ! Votre aide sera la bienvenue, vos retours sont très précieux.

Bien sûr, maintenant, je rêve de la suite : parvenir à trouver un éditeur que le projet intéresserait et qui accepterait de publier ce livre ! Vous imaginez ? Mais je suis très lucide sur tout ça, je sais que sur 6 000 manuscrits reçus, un éditeur en publie un seul. Voilà à quoi s’élèvent mes chances aujourd’hui ^-^ Je sais aussi qu’on met tellement de soi dans un roman qu’on a tendance à le voir comme un véritable « bébé » et que chaque critique, chaque refus peut être très mal reçu. Je me prépare à tout cela, je ne me fais pas de films, mes proches se chargent de rêver à ma place (et si tu deviens multi-millionaire, Robinson arrêtera de travailler ? Tu pourras devenir écrivain à temps plein ? Vous pourrez construire l’extension tant rêvée à votre maison, ou vous payer un architecte paysagiste pour aménager le jardin ?… – oui, on a des rêves assez simples hein !). Moi, je suis juste hyper heureuse d’avoir mené ce long projet à son terme, sans promesse de gloire, sans certitude à la clé. Juste, l’avoir fait, avoir commencé à réaliser une partie de mon rêve d’enfant.
J’attends les premiers retours concernant mon texte, et en fonction de cela, je saurai un peu plus précisément si ce que j’ai écrit vaut quelque chose ou est, définitivement, aussi naze que ma réponse à la question « ça parle de quoi ton bouquin? »… ^-^ !
Si les réactions sont positives et encourageantes, alors bien sûr je me lancerai dans la suite : je ferai toutes les démarches nécessaires pour essayer de le faire publier, mais je saurai passer à autre chose lorsqu’il sera temps. Avoir terminé un livre, même s’il n’est jamais publié, ça n’est pas rien pour moi, ça me donnera la force, la motivation, l’énergie pour en écrire d’autres ! Ce n’est que le début…

En attendant, retrouvez-moi sur WattPad et donnez-moi vite votre avis sur les premières pages ! Votre opinion compte pour moi !

A bientôt !

 

Images :
1 . Une femme Maori qui essaie une machine à écrire en Nouvelle-Zélande, en 1906. Lien.
2. La couverture provisoire de mon roman, réalisée sur le site Canva.

Blanc rustique, bois authentique, nature et lenteur…

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Quelques mots qui définissent mes envies du moment, en matière de décoration d’intérieur, mais aussi de style de vie tout court. J’ai envie d’épurer sans pour autant transformer mon environnement en l’intérieur scandinave que l’on voit partout sur les blogs et Instagram (même si j’adore le style scandi, bien sûr!). Je ne veux pas renoncer à mes pulsions bohèmes et à la déco folk que j’adore, mais qui me semble parfois trop brouillonne, trop encombrée, alors que je n’aspire qu’à un peu d’espace vide et clair en ce moment.

Je sais que c’est cyclique, comme tout. Actuellement, j’ai envie de douceur, d’un blanc immaculé rassurant, et de matières nobles et vieilles pour la symbolique d’enracinement durable qu’elles portent.

Je suis tombée sur les photos du blog d’Annabelle Hickson, The Daily’s, ainsi que sur un reportage sur cette famille sur le blog Turbulences Déco, et j’ai tout de suite accroché : exactement ce qui me fait rêver en ce moment. Brut et blanc, nature et authentique, des grands espaces, une famille, du bon temps et le travail de la terre. La bonne association. Et puis, le bush, l’Australie sauvage, cette lumière douce et oblique incroyable… ça fait voyager, un peu, aussi.

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Je vous laisse avec quelques photos qui vous inspireront peut-être vous aussi (et sinon, moi aussi j’aimerais bien avoir un petit marsupial qui traîne dans mon salon… ^-^) :

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Et pendant que je bave devant cette tenue simple, rustique, pratique et confortable, j’écoute Baudelaire d’Angus et Julia Stone ( tiens, des Australiens eux aussi ! ) et ça me fait planer et voyager de plus belle, tout en me donnant envie de me pelotonner sur mon canapé entre mes deux hommes. Je crois que ce billet transcrit bien l’ambivalence de mes désirs actuels, entre l’envie terrible de partir en voyage et celle de mener la slow life dans ma campagne retirée…

snow

Photos : homelife.com.au – Kara Rosenlud
Turbulences déco

 

Écrire dans le cadre d’un concours

Bonjour !

J’en avais parlé ici quelques fois : trois années de suite j’ai participé à un concours de nouvelles organisé par une association d’écriture à Lyon, l’Eveil Plumes. Il se trouve que cette asso a été créée par des enseignants lyonnais à l’âme d’artistes, et elle bénéficie d’un large groupe de lecteurs motivés pour dépouiller toutes les nouvelles reçues et élire leurs trois préférées. Peu importe qu’on habite Lyon, Paris, Bruxelles… tout le monde peut participer, il suffit d’envoyer la nouvelle par mail ou courrier ! Souvent, des belges, des gens du Sud, des gens du Nord… ont participé aux différents concours auxquels j’ai assistés.

L’année dernière, je n’avais pas participé au concours car le sujet ne m’avait pas inspirée, et puis surtout parce-que je voulais réserver un maximum de temps à l’écriture de mon projet de roman. Je suis actuellement en train d’en écrire le dernier chapitre, après cela il me restera beaucoup de travail pour remodeler la matière brute qu’est ce premier jet, mais une grosse part aura déjà été accomplie. Je me suis donc autorisée, cette année, à prendre un peu de temps pour participer au concours de nouvelles. Écrire cinq pages (le maximum autorisé) n’est pas insurmontable, et ça me permettra de vagabonder quelques temps hors du cadre de mon roman qui me passionne depuis plus de deux ans.

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Pourquoi je vous en parle ici ? Pour deux raisons !
Tout d’abord, pour vous encourager à participer vous aussi à ce concours. Lancez-vous, même si vous n’avez jamais écrit ! On se prend vite au jeu, et le cadre contraignant du sujet imposé est souvent une source d’inspiration lorsqu’on débute. Et puis, quelle chance de soumettre un texte personnel à un jury de lecteurs ! A chaque fois que je suis allée à la remise des prix, j’ai eu la chance de discuter avec des lecteurs qui avaient très envie d’échanger, de donner leurs avis sur nos écrits, de dire ce qu’ils avaient aimé et pourquoi. Ce retour critique est rare lorsqu’on écrit pour soi, sans être publié…
Allez, venez ! 🙂 Plus on est de participants, plus le recueil final sera diversifié et riche. Car, oui, les trente premières nouvelles classées sont (auto)publiées par l’asso dans un joli petit livre qu’on peut garder en souvenir et dans lequel piocher des récits de toutes sortes et de toutes plumes. Chouette objet qu’un livre où se trouve notre texte, non ?

La deuxième raison est que cela me permet de faire ce que je projette depuis longtemps : vous proposer de lire une de mes nouvelles. Car, c’est bien pratique, la dernière nouvelle que j’avais écrite et qui m’avait permis de gagner le concours se trouve sur le site de l’Eveil Plumes (et hop, je fais d’une pierre, deux coups !). J’espère pouvoir vous proposer très bientôt mes deux autres nouvelles, dans un genre un peu différent. Et puis, un jour peut-être… un roman !

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En attendant, j’espère que ce petit billet vous donnera envie de vous lancer (entre nous, qu’avez-vous à perdre? Un peu de temps, peut-être ? Mais le temps passé à créer n’est jamais perdu, même si ça n’aboutit à rien… non ?…). Surtout, si vous participez, faites le moi savoir, je serai tellement contente d’avoir pu motiver quelques personnes à s’inscrire ! Et puis, bien sûr, n’hésitez pas à me donner votre avis sur ma nouvelle, si vous avez envie de la lire. Tous les retours, quels qui soient, sont toujours extrêmement constructifs et permettent de s’améliorer. J’ai un peu le trac car, même si j’écris tout le temps ici pour vous, vous donner à lire mes nouvelles me semble un pas supplémentaire dans le dévoilement personnel, j’ai l’impression d’en révéler beaucoup plus.
J’espère, très sincèrement, que ça vous plaira. Ou, en tous cas, que ça ne vous déstabilisera pas trop…?
Dans l’attente de vos réactions, que ce soit au sujet du concours ou de Conte de ma Grand-Mère, je vous dis à très vite, prenez bien soin de vous !

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(^-^. le site de l’association n’est pas des plus modernes et jolis, je vous l’accorde… ^-^ Un petit coup de frais serait le bienvenu !)

Ma nouvelle : Conte de ma Grand-Mère ICI  (si vous ne tombez pas directement sur la page, cliquez sur « concours 2016 » puis « les nouvelles primées« ).

Le site de l’association, avec le sujet du concours 2018 ICI
(le sujet de cette année : de A à Z…   Les inscriptions sont ouvertes jusque début février, puis les nouvelles sont à envoyer avant le 13 mars, ce qui vous laisse encore deux mois pour écrire… 😉 )

Alors, à vos plumes ?

What make’s me happy

J’aime beaucoup cette période de l’année. Bon, ok, les arbres ont définitivement perdu leur beau feuillage doré, il pleut et la nuit semble grignoter presque toutes les pauvres heures du jour… mais, je ne sais pas, j’aime bien ces quelques semaines de transition entre le bel automne flamboyant et Noël. Et voici quelques petits plaisirs qui, malgré le temps maussade ou le stress du quotidien, peuvent rendre mes journées plus douces et plus lumineuses :

– prendre un bain bien chaud en plein après-midi, le week-end, lorsque Little fait sa sieste. Faire un gommage, laisser poser un masque sur mon visage, me chouchouter… Puis ouvrir la fenêtre pour aérer la pièce et laisser entrer la forêt, son silence et ses mystères, dans la maison…

– allumer des bougies aux odeurs épicées dans n’importe quelle pièce où je me trouve ; bureau, salon, cuisine, et même salle de jeux !

– préparer Noël, faire des listes de cadeaux pour les proches, mais aussi réfléchir à ce qui me ferait plaisir (ben oui, je me chouchoute -bis ^-^)

– partir au fond d’un champs avec Little, chaussés de nos bottes en caoutchouc, pour faire nos emplettes directement chez notre producteur de légumes. En profiter pour patauger dans la boue au milieu des dindons, des poules, des lapins et de l’énooooorme cochon paresseux. Voir les yeux de Little s’agrandir de plaisir et d’étonnement à la découverte de tous ces animaux, si proches, bien vivants ! Et repartir avec un gros panier de légumes de saison qui ne m’a presque rien coûté. Punaise, mais qu’est-ce-que c’est chouette la nature !

– reprendre le yoga, à la maison, tranquillement. Face aux baies vitrées et à la vue sur la vallée, dérouler le tapis un peu usé, sortir mes nouveaux accessoires (une brique et une sangle !) et me détendre profondément.

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(Little devant notre cheminée, dans laquelle pour l’instant on ne fait brûler que de grosses bougies car on attend que le ramoneur vienne la remettre en marche)

– partager une tisane avec mon fils. Little adooooore la tisane vanille-lavande (avec une cuillerée de miel, forcément ^-^). Le soir, vers 17h, on se fait nos deux petits mugs, comme des papis-mamies, et on s’installe côté à côté sur le canapé pour la déguster, en faisant un puzzle, ou des legos… Et entendre Little dire de sa petite voix zozotante : « hum, est bon la tiz-zane, maman ». ❤

– regarder Stranger Things recroquevillée sous une épaisse couverture en polaire, trembler un peu de froid mais aussi de peur ^-^ (je suis une grosse chochote)

– l’odeur des mandarines qui flotte dans la maison. Et Little qui, de ses tous petits doigts agiles, pèle déjà allègrement les siennes. Le regarder grandir et être fière.

– regarder dehors, par n’importe laquelle de nos fenêtres, et m’émerveiller. L’autre soir, je crois que j’ai vu une chouette, toute blanche, dans le bois au fond du jardin. Parfois il y a les écureuils qui viennent sur la terrasse, mais aussi des petits moineaux mignons et gourmands. Il paraît que l’ancienne propriétaire a déjà vu des biches et même des sangliers traverser le jardin!!!

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(la vue depuis notre chambre)

-aller chez Ikéa pour terminer d’emménager correctement : acheter des étagères pour la salle de bain, quelques tapis, des rangements pour la cuisine ou le bureau, des chevets, et une magnifique parure de lit qui me faisait envie depuis longtemps…

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-cuisiner et savourer des soupes (depuis que j’ai vécu en Irlande, j’adore la soupe… Ils ont l’art et la manière de la manger, dans ce pays! Grosses tartines de beurre trempées dans le potage, mmh c’est un régal, bien plus gourmand que l’image light et diététique qu’avait avant la soupe pour moi)

-regarder des DVD de mes films doudous, et me faire une (re)immersion victorienne en regardant deux fois de suite (!) Pride and Prejudice (de Joe Wright) puis enchainer sur la mini-série si parfaite Pride and Prejudice BBC avec ❤ Colin Firth, avant de regarder Anna Karenine du même Joe Wright, pour terminer sur Atonement (Reviens-moi, en VF) toujours du même réalisateur. Et me rendre compte que, j’avais beau avoir déjà vu ces films, je ne m’étais pas aperçu que j’étais fan du travail de Joe Wright ^-^
Par contre, Anna Karenine était une découverte, et j’ai adoré (pourtant, je n’avais pas vraiment accroché avec le roman, alors que je suis habituellement fan de littérature du 19ème et que j’aime beaucoup les auteurs russes. Ce Tolstoï là, pourtant si encensé je le sais bien, ne m’avait pas emballée).
Et puis, Keira Knightley, quoi… quelle beauté, quelle grâce… je crois que j’ai vu absolument tous ces films, ça y est !

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– ne pas faire de shopping (ben oui, maintenant que je vis loin de tout !) et être fière. Et ressentir le contentement de consommer peu et mieux. Se nourrir d’autre chose et trouver ça bon.

– manger des biscuits de Noël et boire du thé de Noël

– sentir les odeurs de feux de bois qui envahissent toutes les rues du village…

J’aurais pu continuer encore… et pourtant je ne pensais pas que ma liste serait si longue ! Comme quoi, parfois, c’est bien de mettre par écrit ce qui nous rend heureux, ça permet de se rendre compte qu’on a vraiment un puits immense dans lequel puiser du bonheur et qu’on n’a pas de quoi se plaindre. Enfin, pas trop… ^-^

Et vous, des petits plaisirs de saison à partager avec moi ?

A bientôt !